09 novembre 2011

Extrader l'ex-Premier-Ministre libyen constitue des graves violations des droits de l'Homme et une erreur stratégique.

Le monde entier demande  au  gouvernement tunisien de transition  de ne pas extrader vers la Libye l'ex-premier-ministre libyen, estimant qu'il risque d'être victime de « graves  violations des droits de l'Homme » dans son pays. Monsieur  Al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, est sous le coup d'un mandat d'amener des autorités de Tripoli.
Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime de Kadhafi,  Al-Mahmoudi avait été arrêté en Tunisie, le 21 septembre, près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison  pour  "entrée illégale" sur le territoire, avant d'être acquitté. Mais il avait  été maintenu en détention jusqu'à ce que Tripoli émette un mandat d'amener, le  28 septembre.

 Nous estimons que s'il rentrait en Libye, il pourrait être exposé à de réels risques, de graves violations des droits de l'homme, notamment la torture, un procès injuste ou  une exécution sommaire, comme ils l’ont fait pour Kadhafi.

Me Mabrouk Kourchid, L'avocat de l'ancien Premier ministre, avait expliqué que son client craignait pour sa vie car, après l’assassinat sommaire de Kadhafi, "il est le seul ancien haut dirigeant libyen à détenir les secrets de l'Etat libyen".

Remettre Al-Mahmoudi  au CNT, instance  ambigüe et sans crédibilité, serait vraiment la pire chose qui puisse arriver à  un technocrate.

Al Baghdadi se déclare lui-même « prêt à coopérer avec les responsables du CNT à condition qu’ils abandonnent leur demande d’extradition et les campagnes négatives contre sa personne », précisant n’avoir eu «aucun rôle militaire» sous le régime de  Kadhafi.

Si les autorités tunisiennes cèdent aux sirènes des nouvelles autorités libyennes en envoyant un innocent aux mains des gens qui prônent la Chariaa, elle prouvera que la Tunisie est à mille lieues des principes de droit de l'Homme.

Pour la cohérence des actes, il faudra enterrer tous les accords Ben Ali Kadhafi en matière sécurité et en particulier  en matière d’extradition. Les deux dictateurs ont été renversés.

Mustapha STAMBOULI