11 novembre 2011

«Oui, une autre guerre au Moyen Orient, c'est possible!»


"Le gout de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert CAMUS
Israël devra résoudre trois aspects avant de prendre l’ultime décision d’une frappe militaire contre l’Iran :
i- Comment convaincre ses alliés de l’opportunité de l’opération  aujourd’hui sachant que le chantier syrien n’est pas encore réglé, c’est l’aspect diplomatique. 
ii- Le second aspect est d’ordre logistique : quelle route à privilégier  pour frapper, quel armement à utiliser, etc. 
iii- Le troisième est d’ordre médiatique : comment faire passer une agression en un acte de légitime défense.
 Une trilogie, quadrature du cercle.
Israël s’agite et prépare l’opinion locale et internationale pour une éventuelle attaque des installations nucléaires iraniennes. Selon une campagne de presse alimentée par des fuites, Benjamin Netanyahu, Ehud Barak sont pour des frappes aériennes avant que le programme nucléaire de Téhéran franchisse le "point de non-retour". Cette agitation médiatique vise à faire pression sur les américains et les européens pour les influencer à prendre des sanctions économiques et financières plus sévères  contre l’Iran.
Pour attaquer les installations nucléaires iraniennes, Israël dispose de quatre scénarios et devra avoir la complicité d’au moins un pays de la région sinon  deux :
i- Scénario un : Jordanie/ l’Arabie Saoudite,
ii- Scénario deux : Jordanie/Irak,
iii-Scénario trois : Syrie/Turquie,
iv- Scénario quatre : Turquie,
Les scénarios où les avions israéliens traversent la Turquie me paraissent invraisemblables eu égard des tensions entre Israël et la Turquie. Par ailleurs, la Turquie réfléchira deux fois avant d’ouvrir son espace aérien aux F15 et F16 de l’Etat sioniste.
 Le scénario de l’Arabie Saoudite me parait peu probable car la route est assez longue, ce qui permet à la défense aérienne iranienne de préparer la riposte ou éventuellement l’attaque.
Le scénario Jordanie/Irak me parait le plus probable : c’est le chemin le moins long et le moins risqué compte tenu de la non objection de la Jordanie et de l’Irak, pays sous mandat américain. Israël serait obligé d’attaquer l’Iran avant la fin de l’année, échéance d’évacuation de l’armée américaine de l’Irak.
Si les Israéliens attaquent l’Iran, ils se concentreront probablement sur les installations nucléaires et militaires en évitant de toucher les civils et les installations pétrolières. Lors des opérations passées, tels les bombardements en 1981 du réacteur Osirak en Irak, et d’une frappe similaire en Syrie en 2007, Israël avait ciblé uniquement les installations nucléaires pour éviter une guerre plus vaste. Mais pour l’Iran, est-ce possible ?
 Israël pourrait mettre en jeu une batterie d’accompagnement pour soutenir les forces aériennes :
 i-lancer des missiles balistiques Jericho avec des ogives conventionnelles sur l’Iran,
ii-couper les réseaux d’électricité de l’Iran en faisant tomber des fibres de carbone sur ses lignes électriques exposés.
«Israël devrait très probablement faire tous les efforts possibles pour éviter l’escalade immédiatement après la frappe”, a déclaré un responsable israélien qui affirme que des représailles iraniennes pourraient contraindre les États-Unis à entrer dans la danse.
 Le gouvernement israélien ne peut pas lancer une opération de ce genre sans l’aval de la communauté internationale : le droit international interdit le recours à la violence.  En 2003, lors de la préparation de l’intervention américaine en Irak, on a voulu faire croire qu’il y avait une menace imminente contre la sécurité internationale, contre la sécurité des Etats-Unis, et donc, on a fait passer l’attaque comme une mesure préventive. En droit international, il n’existe pas cette notion de légitime défense préventive.
Compte tenu des relations délicates avec la Turquie, des soucis du roi de Jordanie, du changement de majorité au Liban, du succès rencontré par le projet de pétition onusienne, l’admission de la Palestine à l’UNECO en tant membre à part entière,  l'heure est sombre pour la diplomatie israélienne. Est-ce la guerre contre l’Iran pourrait sortir Israël de son isolement, non absolument non. Israël devra accepter que le Monde Arabo-musulman n’est plus ce qu’il était, même si le changement a été provoqué par nos ennemis ; la rue arabe s’est libérée et elle n’a plus peur.
La soi-disant bombe iranienne sert avant tout Israël et la Turquie qui, à n’importe quel prix, cherchent à déstabiliser la région et de créer des problèmes stratégiques (guerre civile en Syrie, affrontement direct avec l’Iran, etc...) pour conserver leurs amitiés avec les Etats Unies.
En tout cas et pour terminer, Barack Hussein Obama  devra décider rapidement s’il convient de donner le feu vert à Israël et les limites rouges à imposer. Il devra le faire vite, car les élections présidentielles approchent à grands pas.