25 novembre 2011

Quand le consensus remplace la dictature, c’est la fin de la démocratie


Consensus est un mot latin qui signifie "accord", au sens de "sentiment commun". Il a été lexicalisé dans la langue française au 19ème Siècle sous le sens de  "large accord".
Du fait du changement de sens récent qui fait du consensus une « simple » large majorité, on en vient à parler de « consensus absolu » ou de « consensus parfait » pour désigner un accord qui ne recueille aucune opposition.
Un consensus est un accord général (tacite ou manifeste) parmi les membres d'un groupe, pouvant permettre de prendre une décision sans vote préalable.
J'ai toujours détesté le mot consensus et son contenu qui cache bien des choses et renferme beaucoup d'ambigüités.
Une idée-option renforcée par un débat, alors même qu'elle n'est pas consensuelle, apporte aux autres une plateforme de réflexion que l’esprit critique affûtera, aménagera à sa mesure et elle sera alors un facteur de progression, d’enrichissement et d'action. 
L'avis du plus grand nombre n'est pas forcément la vérité. Cela ne doit pas conduire à la dictature d'un esprit " supérieur ", mais à la tolérance et, si les circonstances l'exigent, à l’indignation, à la rébellion contre l'avis majoritaire.
Pourquoi ai-je décrit le consensus comme une tentation inavouée ? Parce que nous ignorons qu’il porte en lui les germes de la dictature et de l’intimidation. Nous voulons instituer le consensus soit disant pour la concorde, et par lui nous cherchons sans le savoir à instaurer des pouvoirs autoritaires et fascistes.
Le consensus ne sert qu'à marquer les étapes d'une réflexion commune. Il ne doit en aucun cas s'imposer comme une vérité révélée.