16 novembre 2011

"ZERO DEFICIT" doit être la règle et la solution


"Voilà l'explication pédagogique simplifiée : la crise actuelle à travers la planète est celle de la dette, de la faible croissance et du chômage essentiellement. En clair, si les pouvoirs publics, par exemple, sur un PIB de 100 prélèvent 20% (pression fiscale) mais qu’ils ont des  dépenses constantes d’année en année de 22 %, il est dans une situation anormale, appelée “déficit chronique”, les obligeant alors à emprunter 2 % pour faire face à ses obligations budgétaires. Maintenant, si la croissance est de 3%, alors, en 3 ans, les recettes de l’État qui sont de 20% sur le PIB permettront de payer les fameux 22 %. 
Dans ce cas de figure, la situation économique sera dite; "d’équilibre budgétaire”. De plus, si la croissance, l’année suivante, est la même et que les dépenses et les prélèvements restent identiques, on sera dans : “l’excédent budgétaire”, donc de l’argent restera dans les caisses de l’État après avoir tout payé. Cette situation constitue l’idéal de tous les économistes.
Malheureusement, ces incapables et incompétents de gouvernants qui promettent tout et n’importe quoi aux peuples, ne se rendent pas comptent que pour financer toutes ces promesses, il faut chercher l'argent et emprunter. Et si, par malheur, la croissance n’est pas au rendez-vous, alors, les futurs emprunts se feront uniquement pour rembourser les intérêts des précédents emprunts devenus plus chers car plus risqués pour les préteurs (agences de notation guettent ces anomalies). Et là, c’est la ruine! C’est hélas, notre situation actuelle ! »

Par ailleurs, la règle d’or présente aussi beaucoup de pièges qu'il faudra éviter absolument si on ne veut pas tomber dans une autre crise, celle-là sociale. Cet objectif de déficit zéro devra résulter d’une réflexion globale sur l’économie et des interactions d’une telle option. Ne débattre que de la manière d’atteindre l’équilibre budgétaire à court terme, c’est ruiner davantage l’économie et la cohésion sociale. C’est la quadrature du cercle. L’économie est trop sérieuse pour la confier aux politiciens.

La Tunisie devra examiner de prêt le cas grec et en tirer les conclusions et les enseignements. En tout cas, ne pas aller dans le sens de la facilité et aux désirs des faucons de l’économie soi-disant libérale. Quelques mesures préventives sont nécessaires :

i-l’interdiction du déficit public, seul moyen pour nous éviter gaspillage et projets "bidons" et nous permettre d’avoir un meilleur recouvrement fiscal en criminalisant la fuite fiscale;

ii- l’obligation pour la Banque Centrale de garantir un solde positif, au pire nul, de l’encours de la balance des paiements, unique paravent de notre souveraineté et indépendance nationale (l’épargne nationale pourrait suffire si on a de l’immagination).

Ainsi, ces deux règles d’or, garde-fous constitutionnels, génèreront une nouvelle conception de développement économique et social fondée sur une juste redistribution des richesses du pays et l’épargne nationale afin de nous éloigner du cercle infernal de l’endettement, porte ouverte au néocolonialisme et à l’asservissement du peuple tunisien.

Nous serons affrontés à partir de 2012 à des pressions internes venant des zones de l’intérieur (demande d’investissement démesurée et probablement non rentable), et des pressions externes venant de la montée en puissance de nos IDE non exportateurs (cimenteries, téléphonie, pétrole...). Ajoutons à cela l’effondrement du secteur du tourisme par la guerre civile en Libye, la crise européenne,  et la prise du pouvoir par une coalition non professionnelle et non homogène. Tous ces facteurs vont aggraver le déficit de la balance de paiement qui pourrait attendre 7%, alors que nous réclamons le déficit zéro.