11 décembre 2011

Un avion "Drone américain RQ 170" détourné par des unités de cyberattaque iraniennes ...


De nouveaux éléments sur le drone furtif américain qui s'est écrasé en fin de semaine dernière dans l'est de l'Iran mettent Washington dans l'embarras. Contrairement à ce qu'affirmait encore lundi le Pentagone, le RQ-170 Sentinel servait bien à la CIA pour espionner l'Iran, en particulier ses sites nucléaires. Le RQ-170 Sentinel est un drone de reconnaissance de haute altitude très récent dont l'existence, révélée en 2009 par des médias spécialisés, n'a été reconnue qu'en 2010 par l'US Air Force.
L'Iran avait déclaré dimanche avoir abattu un drone RQ-170. Les Etats-Unis avaient admis qu'il pouvait s'agir d'un drone américain dont ils avaient perdu la trace mais ont nié que l'appareil avait été abattu par l'Iran. Surtout, ils ont affirmé que l'appareil s'était écrasé à cause d'un dysfonctionnement et qu'il s'était égaré alors qu'il était en mission au dessus de l'ouest-afghan.
Or des experts soulignent dans le New York Times que le très sophistiqué RQ-170, dont la voilure est recouverte d'un enduit permettant de réduire sa signature radar, n'avait aucune raison d'être utilisé au dessus de l'Afghanistan, où les Taliban ne sont pas équipés de radars.
La surveillance de l'Iran, qui a commencé il y a quelques années, se serait en revanche intensifiée depuis qu'Israël a remis sur le tapis la question de la nécessité d'une frappe militaire pour entraver la construction d'une arme nucléaire iranienne.


L’incident intervient dans un contexte de grande tension entre l’Iran et la communauté internationale, préoccupée par le développement du programme nucléaire iranien, et il s’avère fort embarrassant pour les Etats-Unis. Selon le New York Times, le drone RQ-170 Sentinel était utilisé pour cartographier les sites nucléaires iraniens, et constituait, ce faisant, un complément crucial à la surveillance effectuée par satellite. Mais en perdant le contrôle de leur appareil, outre la mise en lumière de certaines activités de surveillance, les Etats-Unis laissent aux mains d’un pays hostile un engin qui constitue la fine fleur de leur technologie. Ce drone de la dernière génération est en effet conçu pour être très difficile à repérer par les radars. L’appareil semble en assez bon état selon les images diffusées jeudi soir par la télévision iranienne, et pourrait constituer «une aubaine» en matière de renseignement «pour l’Iran et ses alliés», souligne le Washington Post.

D’une envergure de 26 mètres et d’une longueur de 4,5 mètres, l’appareil aurait pénétré sur 250 km l’espace aérien iranien avant d’être capturé grâce à une cyberattaque, ont affirmé les autorités iraniennes, qui demandent à l’ONU de condamner cette «violation». De son côté, le Département américain de la défense s’est contenté d’admettre qu’il avait perdu un drone dans l’ouest de l’Afghanistan, sans reconnaître que ce dernier s’était écrasé dans l’est de l’Iran.

Vidéo diffusée par l’agence iranienne IRNA (Islamic Republic News Agency) montrant l’atterrissage du drone furtif américain RQ 170 en Iran sur une piste dédiée près de Tabas à plus de 200 km de la frontière afghane. L’Iran affirme que le RQ 170 a été détourné par ses unités de cyberattaque. La Russie vient de facto de livrer à l’Iran du matériel sophistiqué de guerre électronique… A visualiser la séquence vidéo