16 février 2012

L’institution militaire, la banque centrale et l’administration tunisienne : belle surprise et fierté des tunisiens


Grâce aux  institutions républicaines régies par des lois modernes  créées par Bourguiba que le pays a pu se maintenir  comme une  entité viable et franchir la période la plus sombre de son histoire après le dégagement de ben ali. Ces institutions  ont évité  à la Tunisie une  « libynisation » certaine.
Les tunisiens sont souvent très critiques à l’égard de l’administration publique. Cependant  cette année de transition a permis à tous d’apprécier le rôle positif joué par les fonctionnaires et les structures administratives dans l’amortissement de la crise. La fonction publique a prouvé son indépendance par rapport aux politiques et esquissé le  prototype d’une fonction publique non partisane, démarche encourageante pour éviter la politisation non souhaitée de l’Administration. Cette période a favorisé l’émergence d’une vraie administration républicaine.
 L’institution militaire, dès le déclenchement des événements en décembre 2010, a joué un rôle de premier ordre surtout le 14 janvier 2011 en faisant avorter le coup d’Etat contre la République en dégageant Ben Ali et son clan mafieux. L’Armée tunisienne a compensé, lors de la stabilisation sécuritaire du pays, le défaut voire l’absence des forces de l’ordre. Nous devons aussi reconnaitre à l’armée la réussite logistique des élections. Nul ne peut nier l’efficacité de cette institution pour défendre le territoire tunisien et surtout son apport en matière de solidarité avec nos voisins libyens. Cette institution   a prouvé son "républicanisme", elle doit jouer un rôle-clé pour accompagner la démocratisation du pays et surtout la non ingérence religieuse dans la vie politique. La future Constitution devra confirmer ce rôle de préservation du modèle républicain et de ses institutions.
 La Banque Centrale Tunisienne (BCT) a su intelligemment, grâce à ses compétences, préserver durant la transition son indépendance à la fois politique et économique. Son indépendance politique s’est traduite par l’absence d’interférence du pouvoir politique sur ses prises de décision. L’indépendance économique s’est concrétisée à la fois par le libre choix des objectifs  et le refus de financer le déficit budgétaire par la création monétaire, ce qui a permis de stabiliser l’inflation à des niveaux raisonnables avec pour conséquence le maintien du pouvoir d’achat des classes moyennes et modestes. La BCT indépendante du pouvoir politique trouvera les moyens de défendre la frange vulnérable de la population en barrant la route à  l’irrésistible attraction de la planche à billets.
Mustapha STAMBOULI