04 mars 2012

L’UPL devra savoir que la politique est une question sérieuse …


L’Union Patriotique Libre (UPL),  une formation politique sans fondement et sans base réelle  tente de se  faire une place dans la scène politique par la provocation et par des  initiatives anachroniques. L’UPL, même s’il dispose de moyens financiers, apparemment sans limite, n’a aucune chance de convaincre les tunisiens par des slogans vides et des prises de position sans intérêt.

Ce parti a–t-il  un projet de société, un projet politique tout court, une stratégie économique ou  une vision d’une politique étrangère ? Rien de cela, sauf des « machins »  comme «TAWA», le miracle, la baguette magique. Arrêtons de jouer avec la politique ! L’heure est grave. Le pays est réellement menacé dans son unité. Il perd chaque mois un point dans l’indice du  développement humain du PNUD. C’est inquiétant. Où va-t-on avec ces démagogues qui croient que la politique est une distraction, une carte de visite,  un produit à vendre par des spots publicitaires et des affiches balancées dans tous les coins de rue ou encore par des campagnes à la télé à grand frais.
Tout parti politique qui se respecte se construit à partir d’une communauté d’individus partageant une même vision de développement sociétal sur tous les plans, une méthodologie, une démarche de mise en œuvre  et une militance au service du collectif, c'est-à-dire que le moi individuel doit se fondre dans le moi collectif en vue de faire avancer et triompher idéaux et projet proposé au peuple.
Si l’UPL a l’intention de devenir un parti convenable, il devra construire une base, formuler des objectifs utiles pour le peuple tunisien, concevoir des stratégies et politiques, proposer des programmes et surtout une approche de gouvernance et former des cadres dirigeants et ne pas piquer ceux des autres.
Pour le moment le constat est clair, l’UPL est érigé pour un seul objectif, la promotion d’une personne.

Pour les novices en politique, je conseillerai de se référer aux fondamentaux :
  • d’abord, il faudra redonner à l’action politique toute sa dignité. A tous les échelons, les politiciens se discréditent en faisant passer leurs intérêts personnels avant ceux de la population.
  • séparation du religieux et du politique : concept républicain fondamental mettant le pays à l’abri de l’obscurantisme et du pouvoir d’un quelconque Khalife ou Emir ? Tout parti qui se respecte  doit se prononcer nettement  sur cette question et ne pas s’enliser dans un jeu de brouillage hypocrite, hypothéquant l’avenir de la Tunisie et faisant table-rase  de nos acquis sociétaux.
  • refus de l’ingérence étrangère : l’Afrique du Nord et la Tunisie en particulier, est  l’objet des convoitises israéliennes, qataries, turques, américaines. Par sa proximité avec l’Europe, elle deviendra un enjeu géopolitique et économique majeur. Seul le principe de neutralité et non ingérence pourrait   construire une politique étrangère réaliste, réactive et indépendante des puissances étrangères, ce que Bourguiba a bien réussi !
Pour finir, je dirai au patron de ce parti que l’éparpillement du champ politique nuit à la crédibilité des partis et, plus grave encore, à la démocratie car ce processus déconcerte les citoyens et les citoyennes. Les partis ont le devoir de se regrouper par affinité idéologique sous peine du rejet annoncé de la réponse populaire.
Terminons avec ces mots  «Les tragédies de l’Histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies»
Mustapha STAMBOULI