30 août 2012

Pourquoi l'Europe est-elle si complaisante envers nos islamistes ?


L’ancien chef de la diplomatie française Alain Juppé, le sarkozyste par excellence, n’a-t-il pas déclaré le 6 novembre 2011, juste après les élections de la Constituante, qu’il fait confiance aux responsables du parti islamiste Ennahdha, et qu’il pourrait "travailler avec eux". Sans aucune hésitation, il ajouta : "Quand j'écoute le discours des responsables du parti Ennahdha, (...) ils disent: « nous voulons un pays qui fait référence à l'islam bien entendu, mais qui respectent les principes démocratiques et en particulier, nous nous engageons non seulement à ne pas dégrader le statut de la femme mais même à l'améliorer ». Vous avez tort de les croire Monsieur Juppé car Ennahdha est un parti islamiste et tout parti religieux a son projet de société qui ne peut être qu’archaïque et rétrograde. Saida Rached, secrétaire générale de l'Association des Femmes Tunisiennes Démocrates n’a-t-elle pas déclaré, il y a quelques jours : "il y a un problème avec Ennahda" qui est un parti "intrinsèquement rétrograde par rapport au statut de la femme, comme tous les partis islamistes et comme tous les partis religieux" ?
Depuis le départ d’Alain Juppé, après l’échec cuisant de Sarkozy aux présidentielles et la déroute de l’UMP aux législatives, aucun officiel français n’a eu le courage de commenter les évènements en Tunisie ! C’est une habitude peu française de ne pas s’ingérer dans les affaires des pays amis ! Bernard Kouchner n’a-t-il pas imposé au Monde à travers l’ONU le droit d’ingérence sous l’appellation diplomatique de "responsabilité de protéger". La France craigne-t-elle une réaction disproportionnée du Qatar si jamais elle s’introduit dans les affaires tunisiennes ? Oui, nous savons que la France a besoin du Qatar et de ses investissements massifs dans l’Hexagone. En effet, la France n’est plus ce qu’elle était ! Laurent Fabius, nouveau patron des Affaires étrangères, est trop occupé par le  dossier syrien et de la préparation d’une intervention militaire contre la Syrie pour écouter les cris des femmes tunisiennes menacées dans leur citoyenneté ! Quant à François Hollande, président ordinaire d’une France décadente, a brillé par son absence sur la scène internationale. Le «Courrier international» a relayé les critiques de la Presse internationale : "Hollande, l'heure des critiques" : Immobilisme, timidité, absence de créativité.

Par son immobilisme, la France a contaminé toute l’Europe qui est devenue sourde-muette : pas un mot, pas une condamnation des dérives du pouvoir en matière de liberté et du statut de la femme : le projet de Constitution tunisienne, qui voudrait instituer la complémentarité des sexes plutôt que leur égalité, la mise sous-tutelle des médias publics et la répression des médias privés, la passivité du pouvoir par rapport à la montée du salafisme et de la violence des jihadistes dans le pays. Les propos récents qualifiant  l’opposition  «d’ennemis de l'Islam» n’est que promesse pour l’extermination des élites tunisiennes et le lancement imminent de la “chasse à l'homme” afin d’asseoir une dictature verte-noire. Pourquoi l’Europe est-elle si passive et si complaisante ? Faut-il attendre la guerre civile pour que Parlement européen fasse une déclaration ? Israël et les Etats Unis sont-ils pour quelques choses ? Forcément, le vieux continent est sous tutelle depuis cinq ans eu égard de sa situation économique dramatique : le système bancaire européen est à deux doigts de la faillite, des Etats en cessation de paiement, une banque centrale qui rachète des dettes pourris et non solvables pour repousser de quelques mois l’effondrement de l’Europe. Un Continent sous mandat du FMI ne peut agir librement car ces Etats secourus doivent accepter de modifier leurs politiques selon les exigences des gros bailleurs de fonds de cette institution, américains en l’occurrence ! Dans ces conditions, comment pouvons-nous demander à une Europe sous mandat israélo-américain de nous aider à déjouer ce guet-apens dans lequel la Tunisie se fait piéger ?


Personne n’est dupe ; les crises financières successives et préfabriquées par le sionisme mondiale depuis 2008 dont l’Europe est victime n’est que le prélude aux révoltes arabes, manière de geler toute initiative européenne et sa mise à l’écart. Les Européens sont une fois de plus les dindons de la farce !

Nous sommes certains maintenant que le nouveau partage du Monde a placé notre pays dans la zone d’influence qataro-israélienne donc sioniste et non dans la zone européenne ! Il n’est pas difficile de constater l’acharnement qatari -israélien- pour racheter nos raffineries, nos mines, nos hôtels, nos oasis,  nos entreprises publiques (steg, sonede, tunisie-télécom, Tunisair etc.) afin de mettre le pays de facto sous mandat israélo-qatari.

Je dis à mes concitoyens et concitoyennes que nos problèmes doivent être résolus par nous-mêmes par le sacrifice et la  lutte continue sous diverses formes ! Nous n’avons plus le choix comme l’avait bien dit notre héro national Tarek Ibn Ziyad, en 711, il y a donc treize siècles « Oh gens !  Où est l'échappatoire ? La mer est derrière vous et l'ennemi est devant vous, et vous n'avez, par Dieu, que la sincérité et la patience».



Oui, Il y a un complot contre la région arabe : rappelons-nous de la crise algérienne des années 90. Ce pays  a été puni parce qu’il défendait une ligne anti-israélo-impérialiste  et avait un positionnement en Afrique qui ne plaisait ni aux français ni aux israélo-américains. La suite est facile à comprendre : ils ont lancé les chiens enragés salafistes sur les modernistes et l’Etat algérien. La Tunisie a été sanctionnée pour ses performances de compétitivité et de son pouvoir d’appel des investisseurs étrangers. Elle faisait peur aux européens pour sa  capacité d’offrir des gros avantages pour les entreprises délocalisées. La suite n’est pas difficile à l’imaginer ! Ce n’est pas pour vous faire peur mais pour préparer à mettre en échec ce complot euro-sioniste pour somaliser la Tunisie, le temps que l’Occident se relève de sa crise profonde et systémique et régler le compte du régime algérien qui a participé en 1973 à l’échec israélien détruisant le mythe d’un Tsahal imbattable! Une situation géopolitique et géoéconomique très défavorable pour nous. Faisons en sorte de mettre en échec ce complot !


Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi l’Europe ne cherche pas à aider le Maghreb à sortir de sa crise politique car elle n’a pas un intérêt de voir, aujourd’hui, une puissance économique régionale jaillir du Maghreb au moment elle subit une déroute mortelle ! L’Europe est malade de ses dirigeants peu stratèges et peu visionnaires. Ce vieux Continent aurait dû sceller une intégration méditerranéenne économique poussée, il y a trente ans, avant de s’élargir vers l’Est. Michel Rocard n’a-t-il pas dit  "l'Europe élargie est la fin de l'Europe".

Je termine par cette citation de Benjamin Franklin  « Ceux qui sont prêts à sacrifier une liberté essentielle pour acheter une sûreté passagère, ne méritent ni l’une ni l’autre ».