13 mai 2013

Un Lundi noir précède-il un krach boursier?


Tunindex a perdu ce jour 1,80% de sa valeur  et est passé sous la barre psychologique de 4500 points pour se pointer à 4.463,22 points dans un volume d'échanges de 5,54 millions de DT. Cette situation dramatique est le fruit de la mauvaise gestion du dossier de l’assassinat de Chokri Belaid et accessoirement l’affaire du jbel Chaambi. La mauvaise qualité du brouillon de la Constitution a aggravé le doute sur la sortie de crise politique. La Tunisie a atteint une « visibilité nulle ».

Sur 58 sociétés cotées, 52 sont en baisse contre seulement 3 en hausse. Le drame de ce lundi noir est le plongeon du titre de Tunisair qui a touché  le plancher avec 1,25DT par action.

Pourquoi le pouvoir public ne fait rien pour rassurer les investisseurs qui se débarrassent de leurs titres sans trop réfléchir. La triple instabilité politico-monétaire et économique risque de provoquer un Krash de grande ampleur de la bourse de Tunis.

La Tunisie, à pas timide, est en train de franchir le seuil psychologique pour rendre son économie  compétitive. Le glissement du dinar par rapport au dollar américain lui permettrait d’agresser tous les marchés de la zone Dollar. La zone Euro est en hibernation pour longtemps, d’où l’inutilité d’un glissement du dinar par rapport à l’Euro. La BCT, même en absence de MKN, est en train de faire de la stratégie à long et à moyen termes par des outils monétaires. Le gouvernement et les hommes et femmes d’affaires doivent saisir cette stratégie et lancer un programme agressif pour conquérir les marchés asiatiques en général.

L'actualité nous montre malheureusement que la Tunisie ne dispose plus de spécialistes en matière boursière. C'est le moment où jamais pour acheter. Nous sommes au plus bas. Les banques publiques constituent un investissement sûr et lucratif !

Je crains que cette crise artificielle de la bourse de Tunis soit un autre complot venant de l’extérieur pour mettre la main sur les entreprises de notre «CAC 58». Un OPA est en train de s’organiser avec la connivence de tous sur nos fleurons économiques. Pourquoi ce silence mortel de la classe politique devant cette débandade du Tunindex ? Avons-nous déjà intégré l’option de la mise sous tutelle de la Tunisie économique par les pays golfiques ? Les Centrales syndicales doivent s’organiser dans un front unitaire pour stopper cette hémorragie et mettre en demeure le pouvoir afin d’arrêter la cotation des entreprises en attendant que la visibilité politico-sécuritaire revienne à un niveau normal.


Dans l'immédiat, la BCT doit créer d’urgence un  compte bloqué en devises représentant au moins six mois de paiement du service de la dette publique. Ce mécanisme constitue un moyen pour rassurer les créanciers et la bourse de Tunis.

Seuls le limogeage des trois présidents, la mise en place d’un nouvel exécutif complètement indépendant et la réactivation de la Constitution de 1959 pourraient redonner des couleurs à notre indice Tunindex. Sinon, ce lundi noir n’est que  l'orage qui précède la tempête.

Mustapha STAMBOULI