10 juillet 2013

L’impeachment d’OBAMA suffit-il pour sauver l’Amérique ?

Les évènements survenus en Egypte il y a une dizaine de jours ont confirmé que ce pays reste à l’avant-garde de la région arabe. L’éviction des islamistes par un nouveau mode de démocratie directe laisse l’Occident incapable de prendre une décision claire sur ce coup de balai royal. L’Armée et de la société civile sont devenus des acteurs politique de premier plan. L’Egypte laïc se confirme et sa future constitution doit en tenir compte.
L’implosion du régime islamiste en Egypte est survenue suite à la dégradation systémique de la situation dans le pays. L’inflation à deux chiffres a laminé le pouvoir d’achat des classes moyennes, des sans abris et des chômeurs. Les dérapages sécuritaires multiples et  les mises à mort publiques d’égyptiens parce qu’ils étaient chiites  ont constitués bonne raison pour organiser la société civile, le partis politiques laïcs et l’Armée.

Ce n’est pas le dégagement de Morsi qui inquiète les occidentaux et les américains en particulier, c’est la manière ! Oui, l’Occident craint que ce mode d’expression populaire traverse l’atlantique et la méditerranée pour devenir un mode de sanction des régimes qui ne réalisent pas les promesses électorales. OBAMA est le premier sur la liste des présidents qui serait dégagé pour un mouvement tamarrod-américain car le bilan de ce dernier est plus que négatif.

La position agressive d’OBAMA à ce changement imprévisible pose un sérieux dilemme pour l’Administration américaine. Accepter l’état de fait, c’est autoriser d’autres expériences dans le monde à déboulonner des régimes démocratiquement élus mais dont les résultats sont au deçà des attentes populaires.

Si OBAMA ne change pas rapidement et radicalement de stratégie en faveur des forces progressistes-libérales dans la région arabe, les Etats Unis risquent de perdre la zone tout entière de l’Irak à l’Algérie : trois foyers anti-américains  sont en train de se cristalliser en Syrie-Irak après le succès des forces de l’Armée arabe syrienne, en Egypte suite au coup de balai du 30 juillet et en Algérie-Tunisie après l’échec cuisant qataro-sioniste de déclencher un printemps arabe en Algérie pouvant renverser la vapeur et mettre en difficulté l’influence américaine dans la région. Trois sous-régions capables de dire non à l’oncle SAM et se rallier à moyen terme au bloc des pays  BRICS sur le plan économique et à la Russie sur le plan militaire et stratégique. Rien d’étonnant si le parti républicain déclenche les procédures de destitution «impeachment» d’OBAMA pour éviter une humiliation aux Etats Unis et une perte économique de grande ampleur. Tout laisse à croire que compte tenu de l’opportunisme américain, le Congrès et le Senat américains oseront liquider le « premier président juif-noir ».

Mustapha STAMBOULI