06 octobre 2013

Le gourou a bel et bien gagné avant le lancement du Himar national !

Abassi, le patron de l’UGTT accepte d’avaler toutes les couleuvres du gourou pourvu que son « Himmar » « peu national » s’organise. Il a accepté la suppression de l’article se rapportant à la démission du gouvernement dans un délai de trois semaines. Que reste-t-il de la feuille de route dans ce cas ? Bien sur, il reste l’agenda personnel et peu importe le reste. Maintenant, il est aisé de comprendre pourquoi le gourou a-t-il accepté de retourner à la table du Himar au palais du congrès ? Qui peut me certifier que cette modification n’a-t-elle pas été bel et bien suggérée par Abassi ?

Dans la nouvelle version de la feuille de route, le gouvernement n’est plus obligé de démissionner dans un délai de trois semaines et sans le dire ce renvoi du gouvernement est conditionné par l’adoption de la Constitution.

Dans ce cas, la  démission n'est pas un "dégagement", c'est une fin de mission ... Cela veut dire aussi que les islamistes veulent passer la Constitution rapidement sans grand changement et sans consulter le peuple sur le contenu de cette dernière. C'est une capitulation pure et simple devant le diktat du gourou. Le peuple va-t-il se taire sur cette compromission qui ouvre une nouvelle «Ere» de dictature des partis politiques.

J'appelle tous les tunisiens et tunisiennes à ne pas tomber dans le piège «d’El Himar national» dans lequel la classe politique veut pousser la Tunisie afin de tuer tout espoir de renouveau participatif et démocratique. Nous rejetons la culture de la soumission et du fascisme.

Pour nous le Himar a échoué avant de commencer. Il est absurde qu’un médiateur utilise le chantage pour faire passer ses propositions. Le Centrale syndicale s’est disqualifiée en tant facilitateur. Elle n’a qu’à retrouver sa place légitime dans les rangs de l’opposition afin d’éviter d’être juge et partie en même temps.

L’Organisation patronale a intérêt à sortir de cette cacophonie nuisible pour sa neutralité. Il serait urgent de mettre fin à la mission du quartet parce qu’il a un échec cuisant. Il serait utile et plus efficace de désigner un comité restreint composé de 3 à 4 personnes choisies pour leur républicanisme, leur intégrité morale et leur compétence pour mener un processus de dialogue national. Des personnalités ayant une expérience certaine dans les processus institutionnels comme Ahmed Mestiri, Ahmed Ben Salah, Mustapha Filali, Sadok Belaid peuvent former le noyau central de ce comité. Ils sont, de notre point de vue, capables de préparer les travaux d’un dialogue national souverain et sincère.

L’échec de l’initiative d’Abbassi n’est pas un scoop. Il est à l’ordre du jour pour des raisons évidentes. Les islamistes ne veulent pas donner un cadeau ni à Abbassi ni à l’UGTT. Les annonces de durcissement venant de ces derniers constituent une erreur stratégique pouvant plonger le pays dans la violence. Le remake du 14 janvier 2011 est une absurdité car l’histoire ne se répète jamais à l’identique.

Le boycott définitif des islamistes par les partis politiques républicains, les organisations nationales et les médias suffit amplement pour obliger ce gouvernement à la démission. Le recours aux grèves générales et manifestations de tout genre risque de donner un prétexte aux milices, toutes tendances confondues, pour semer le désordre et la violence. Il est certain qu’un climat tendu anticiperait la banqueroute et la faillite du pays. 
Chercher à rééditer les évènements de la période décembre 2010- Janvier 2011 pourrait faire disparaitre l’Etat tunisien et les institutions républicaines.
N’oublions pas que la Libye voisine avec ses milices armées attend impatiemment ce moment pour franchir nos frontières et semer la terreur.

La Tunisie ne supporterait pas un chaos intégral tant espéré par certains.

Il est temps de repartir de ZERO pour sortir de l’impasse. Il faudra un courage exceptionnel de la classe politique pour éviter à la Tunisie faillite et banqueroute.

 Mustapha STAMBOULI