24 mai 2014

Un "carton jaune" à MEJO …

Après 120 jours au pouvoir, le bilan du gouvernement des « expatriés» est pratiquement nul. Pour le moment ce n’est  que  de la COM… Le peuple tunisien réclame des actions, notamment de  lutte contre la mafia économique, d’austérité en matière des dépenses publiques et surtout une stratégie pour sauver la CNR et CNSS, deux joyaux républicains, de la faillite et de l’implosion.

Pour l’instant, dans l’actif de MEJO une  mauvaise sortie-comédie  soi-disant inopinée au port de la Goulette cherchant à intimider  les fonctionnaires et les agents d’exécution afin de  justifier l'externalisation de la gestion des ports commerciaux. ZABA aurait mieux fait au niveau de la forme. Cette démarche est complètement erronée. Personne n’ignore que la gestion de ce secteur est très opaque. Sa visite n’arrange rien, au contraire, elle va compliquer et le bloquer le fonctionnement des ports. La manière la plus soft aurait été d’engager un audit-évaluation des performances de tous les ports commerciaux et établir un plan-programme de mise à niveau de ces ports. Encore une fois, ce MEJO nous prouve qu’il est ni politicien ni technocrate. Il ne cherche que la communication dans sa version la plus minable.

Le bilan du dialogue national sur l’économie sera forcément une catastrophique car son échec a été bien prémédité ... MEJO en en est responsable. La composition du comité chargé de préparer les recommandations pour le DNE dit long sur les arrière-pensées politiques. Ce comité est complètement hétéroclite ne permettant nullement un consensus viable et cohérent. Pourquoi a-t-il invité les partis politiques et les organisations professionnelles à ce travail purement technique ? Ces travaux pour une telle messe économique ne peuvent être l’affaire que d’experts et de compétences confirmées. MEJO doit arrêter cette mascarade et recadrer ce processus de préparation. Une dizaine d’experts pourraient préparer des résolutions en fonction de l’urgence de la situation et les contraintes intérieures et extérieures.

Pourquoi MEJO évite-t-il d’affronter la mafia économique qui récupère plusieurs milliards de dinars de la caisse de compensation en exportant des produits subventionnés ? Plusieurs pays ont trouvé des solutions à la fuite caractérisée des finances publiques à travers la subvention des produits de première nécessité. Pourquoi continuer à subventionner des produits profitant aux plus riches et à la mafia alors que nous pouvons octroyer à chaque tunisien qui le désire une indemnité de compensation d’une vingtaine dinars par mois. Ainsi, la Tunisie pourrait économiser plus de 5 Milliards de DT. Une action pour pourrait se mettre en place en six mois si on opte pour une  décentralisation de la mie en œuvre.

Par ailleurs, pourquoi MEJO zappe-t-il le dossier des caisses de retraite qui constitue une priorité ? Le constat est clair, nos institutions de sécurité sociale sont menacés de faillite si le pouvoir politique ne fait rien. Allons-nous vers une solution radicale de suppression du régime de répartition vers celui de la capitalisation ? Pouvons-nous maintenir le système de retraite à répartition tout en introduisant des reformes douloureuses pour mettre fin aux déficits chroniques des caisses. Faute d’une reforme structurelle et systémique des caisses de retraite, l’Etat risque de se retrouver devant un problème insoluble de cessation de paiement de ces dernières. L’économie en pâtira par une rétraction brutale de la consommation interne provoquant des faillites en chaîne et in fine une implosion de la société et le démantèlement de le l’Etat. Espérant que ce scénario ne fait pas parti d’un programme stratégique de quiconque !

 Le Premier ministre doit avouer qu’il est incapable de diriger un gouvernement de crise car la situation exige des actions concrètes et non de la communication « karboulienne». MEJO a échoué, il doit démissionner et laisser la place à un homme d’Etat, plus rodé aux affaires publiques, crédible et surtout compétent. La déroute des finances publiques par faute réformes courageuses incombe à tous les gouvernements post 14 janvier 2011. Ce gouvernement ne fait rien pouvant  permettre le redressement économique du pays de manière durable et stable. Est-ce une stratégie du gouvernement de mener le pays à la banqueroute pour justifier la vente de la Tunisie et ses richesses publiques ?

D’ailleurs, le ministre de la culture compte transférer l’exploitation des sites historiques aux entreprises privées- pourquoi pas étrangères. A cet amateur de l’action publique, je lui dirai ceci :  Sakli,  notre patrimoine n’est pas à vendre …Le jour où la Tunisie devient un Etat de droit et disposant d’une Administration compétente et honnête, nous pouvons alors transférer l’exploitation du patrimoine national à des entreprises tunisiennes, honnêtes qui payent normalement leurs impôts. Pour le moment, rien de tout cela. Externaliser la gestion des sites archéologiques, c’est se garantir le vol systématique de ces sites. Arrêtons cette démagogie de privatiser l’Etat tunisien.

MEJO est-il occupé-préoccupé par son déménagement à Carthage ? En effet, Tartour est obligé de quitter sa prison dorée car Hafter, Le barbier de Tripoli est sur le point de raser tous les barbus ?  

Mustapha STAMBOULI