05 février 2015

Discours d’investiture du Lion : un avant-goût de médiocrité …

Le discours du nouveau chef de la  Kasbah et patron des 40 ministres nous rappelle étrangement la médiocrité des anciens PM de ZABA et plus particulièrement le dernier. Un discours affreusement plat et prosaïque, une médiocre imitation des interventions de ZABA. Ce dernier prenait le temps au moins pour préparer ses discours avant de les prononcer.  Le Lion n’a pas cru bon de faire cet exercice, alors, on a eu droit à un discours d’investiture le plus minable depuis l’indépendance. Pour résumer, c'est un discours ennuyeux et sans cadrage stratégique… Des déclarations générales sans envergure. Le programme des 100 premiers est similaire à un agenda communal.


Sur le fonds, le PM de BCE n’a pas jugé bon de parler des problèmes essentiels de notre pays : le déficit budgétaire colossal, les déficits des balances extérieures, de la caisse de compensation, des déficits colossaux des banques publiques et des caisses de retraite et rien sur la politique étrangère de la Tunisie : la crise libyenne a été zappée et le complot contre la Syrie a été ignoré.

Un discours ennuyeux et sans cadrage stratégique… Des déclarations générales sans envergure. Ce programme est similaire à un agenda communal.

Un zéro pointé pour BCE qui a mis son poids pour nous imposer un homme sans charisme et sans communication réelle. Il aurait fallu placer ce Lion au ministère de l’intérieur, là où, il a fait ses preuves. L’étape à venir exige une personnalité engagée, déterminée à réaliser des reformes profondes sans casser la « baraque »

En nommant une personnalité non partisane, BCE cherche à intervenir indirectement dans l'action gouvernementale. En effet, la nomination de Lazhar Karoui Chebbi, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats au poste de ministre d’Etat représentant personnel du Président de la République constitue une entorse à la constitution et une porte ouverte pour faire renaitre le égime présidentiel mais cette fois-ci par délégation : une première mondiale ! Cette fonction n’est pas prévu par dans l’organigramme de la présidence de la République. Le communiqué aurait dû clarifier les attributions de ce ministre d’Etat. Serait-il un ministre des Affaires Etrangères bis pour les missions spéciales ? Serait de facto un vice-président informel ? La présidence doit rapidement publier les termes de référence du troisième poste de l’exécutif pour éviter les interprétations et les spéculations.

LKC a un statut particulier, voire spécial, il est membre du gouvernement sans avoir l'aval de l'ARP. Il participe à tous conseils de ministre sans subir les contraintes de l’exécutif. Il est en réalité un PM bis. Ainsi, BCE a gommé le Lion par la présence de LKC, homme d’une grande d'envergure et de charisme certain. BCE réinvente le régime présidentiel par délégation :preuve que nous avons une constitution remplie d'amalgame juridique, sans cohérence globale où chacun trouve son compte.

Le Chef de gouvernement doit avoir la confiance de tous les tunisiens et les tunisiennes. Il doit être digne, prêt à mener la Transition économique avec le Chef de l’Etat à son terme et sortir le pays de sa crise systémique.

Le  Premier ministre doit maîtriser la paix sociale et être compétent et  capable de convaincre les partenaires sociaux et la communauté internationale  et de reconquérir leur confiance.

Le Premier ministre doit maîtriser les difficultés de la population et le social et être  un véritable authentique patriote.

Le Chef du Gouvernement doit avoir une expérience solide dans les affaires publiques et surtout celles en rapport avec les finances, l’économique  et de l’aménagement du territoire. Sans ces qualités, le futur locataire de La  Kasbah n’aura aucune chance de mener à bien l’économie du pays, à bon port.

L'économie tunisienne a accusé un recul net par rapport à 2010. Ceci démontre que notre économie ne crée plus d’emplois nouveaux, l’inverse est vrai. Le secteur du tourisme peine à redémarrer et on estime à 5000 le nombre d'emplois perdus dans ce secteur depuis le début de l'année. Il ne fait nul doute que l’année 2015 risque d’être difficile pour l’économie tunisienne et les tunisiens.

Aujourd’hui, la donne a beaucoup changé, seul un surplus d’investissement pourrait permettre à l’économie tunisienne de gagner plusieurs points de croissance nécessaires à la création effective de nouveaux emplois et une réduction sensible du chômage. 

Le Premier Ministre doit  avoir, eu égard de la situation dramatique de l'économie tunisienne, un profil similaire à celui de Hédi Nouira, l’unique Premier Ministre qu’à connu la Tunisie pos-coloniale.Le peuple tunisien à l'instar de Bochra Belhadj Hmida a adopté une position mitigé : mettant en demeure le PM tout en acceptant le fait accompli, le "coup parti" et le coup d'Etat "démocratique" ...

 Mustapha STAMBOULI

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