01 décembre 2015

La dernière allocution du Président : encore une fois un discours décevant …

Joker de BCE
Le président de la République a voulu par ce discours à la Nation achever son intervention du mardi noir. En effet, sous l’émotion et l’improvisation,  le message n’était pas à la hauteur du défi de l’attentat terroriste de l’Avenue de Med V qui avait  emporté 12 agents de la s garde présidentielle.

Les trois questions soulevées par le président ne méritent pas d’être traitées par le Chef de l’Etat, surtout celle se rapportant au mouvement Nidaa Tounès. Pourquoi BCE s’implique-t-il tant les dans les détails ? Quant à la question de la négociation salariale entre l’UGTT et l’UTICA, il aurait dû ne pas faire le lien entre le prix Nobel et la conclusion d’un accord entre les antagonistes, car, cette manière de présenter les choses est infantilisante …


J’aurais bien aimé entendre de la bouche du président le rétablissement des relations diplomatiques avec la Syrie et la signature d’un accord stratégique de lutte contre DAAECH avec la Russie.
Le président a perdu une occasion pour nous justifier l’envolée du budget de la présidence, alors que la Tunisie connait des difficultés financières exceptionnelles. Non, notre président est mal conseillé voire mal entouré …

En réalité le seul objectif du discours de BCE est de mettre en relief Youssef Chahed, fils de Radhia Haddad. BCE est-il déçu par les prestations de son fils ? De facto, BCE écarte tout le monde et nous sort un joker - Youssef Chahed. BCE cherche-t-il à mettre sur orbite un fils adoptif - tunisois de surplus - pour remplacer ESSID, le moment venu ? Nous saurons dans les prochains jours les fonds des choses de cette volte-face de BCE …

Ce discours dénote clairement que BCE a dépassé ses prérogatives et a violé la Constitution en cherchant à s’occuper des affaires internes d’un parti politique. Une question se pose et s’impose : pourquoi BCE se comporte-t-il comme un président de la première République ? BCE cherche-t-il a prouvé que la Constitution de 2014 n’est inadaptée pour un pays en grande difficulté, menacé par le terrorisme jihadiste ? Dans sa prochaine adresse à la Nation, le BCE devra nous expliquer le pourquoi de comportement jugé par une grande partie des observateurs décevant.

Sur un autre plan, BCE doit mettre fin à l'alliance NINA, car cette dernière est devenue contreproductive pour Nidaa Tounès et dangereuse pour la Tunisie. BCE a obtenu ce qu'il voulait de ce "mariage orfi". En effet, Nidaa Tounès ne pouvait à lui seul mobiliser une majorité confortable pour l'approbation de la loi sur le terrorisme et surtout la loi portant création de la cour constitutionnelle. Maintenant, Nidaa Tounès doit voler de ses propres ailes et chercher d'autres partenaires, sinon, il doit jeter l'éponge.

Pour résumer, nous pouvons dire que BCE est en train de préparer la prochaine étape et  tout ce qui se passe à l’intérieur de Nida est de son œuvre. Le Chef de l’Etat utilise, à travers plusieurs acteurs, Nidaa Tounès pour reconfigurer le paysage politique à sa manière. De notre point de vue, il a des fortes chances pour échouer.

Mustapha STAMBOULI

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