10 août 2013

Widad Bouchamaoui, une étoile filante qui pourrait s’éteindre à la Kasbah !

Widad Bouchamaoui-présidente de l’UTICA, au pouvoir risquerait de subir le sort de Marc Ravalomanana, l’homme d’affaires le plus puissant de Madagascar, promu président de la République. Il a échoué terriblement car lui était difficile de faire la part des choses : un homme d’affaires demeure toujours soucieux de ses intérêts et de sa corporation.

L’initiative de l’UTICA de sortir des seconds rôles est une bonne nouvelle mais aller jusqu’à occuper la Kasbah, c’est prendre le risque de payer les pots cassés.

Widad au poste de Chef de gouvernement radicalisera forcément les positions de l’UGTT. La patrone des patrons doit rester en dehors des tiraillements politiques dans  l’intérêt de son Holding et celui de l’UTICA qui n’a pas besoin d’une nouvelle crise.

Widad est bien là où elle est ! L'UTICA n'est pas une mince affaire. Widad est arrivée à stabiliser cette organisation après  plusieurs mois de concertation et de négociation, alors pourquoi vouloir recommencer l'exercice ? Si elle est intéressée par la politique, elle aura le temps de s'engager aux prochaines élections. Le futur chef de gouvernement ne devrait pas avoir une couleur trop visible. Bouchamaoui représente le capital et les affaires...

Ceux qui cherchent à pousser cette Dame de fer dans les affaires politiques ont certainement des arrières pensées bien claires : transformer le conflit politique en conflit social. Il est certain que le parti islamiste au pouvoir tente par tous les moyens de faire oublier au moins pour une petite période le conflit idéologique qui devise la société tunisienne.

L’UTICA ne sortira pas indemne du passage de Bouchamaoui au gouvernement car la dernière transition durera longtemps et non 6 à 8 mois comme le supposent certains. Le gourou fera tout pour faire durer cette transition, le temps de refaire une santé pour son mouvement. Rien n’empêche si les conditions lui seront favorables de remettre en cause tout le processus de transition forcée si la Constituante n’est pas dissoute.

Dans tous les cas, nous ne  désespérons pas et continuons de croire que la classe politique  tunisienne dans son ensemble peut réussir là où elle  a déjà échoué depuis le 14 janvier 2011. Elle trouvera certainement le profil qu’il faut pour diriger le pays durant la dernière transition. 


Un Chef de gouvernement doit avoir la confiance de tous les tunisiens et tunisiennes. Il doit être digne, prêt à mener la Transition consensuelle avec le Chef de l’Etat à son terme et conduire le pays à des élections libres, transparentes et surtout justes selon un calendrier clair. Un Chef de Gouvernement doit maîtriser la paix sociale et être compétent et capable de convaincre les partenaires sociaux et la communauté internationale. Un Chef de Gouvernement doit maîtriser les difficultés de la population et le social et être un véritable authentique patriote. Le Chef de Gouvernement doit avoir une expérience solide dans les affaires publiques et surtout celles en rapport avec les finances, l’économique et les aspects sécuritaires. Sans ces qualités, le locataire d’Al Kasbah n’a aucune chance de mener à bien le pays, à bon port.

Malheureusement Widad Bouchamaoui ne répond pas aux termes de référence d’un chef de gouvernement de crise. Rien ne sert de vouloir forcer les choses dans la vie et surtout dans la vie politique. Un échec d’un gouvernement des compétences après l’échec d’un gouvernement politique risque de livrer le pays à l’inconnu et l’inconnu dans ce cas, c’est la dictature. Espérons que ce n’est pas la stratégie tracée par certains.

La désignation de Widad à la Kasbah est une manouvre pour donner un nouveau souffle au gourou qui se trouve actuellement au bord de l’asphyxie …

La stratégie du patron du parti islamiste consiste à diviser pour régner : en offrant à Widad Bouchamaoui la primature, il obtient implicitement le ralliement de l’UTICA et l’affaiblissement du Front du Salut National. Une neutralité de l’UTICA vaut une victoire pour le pouvoir. Le Gourou est en train de tester une méthode d’intégration par parties. Ce puissant outil mathématique sert à transformer l'intégrale d'un produit de fonctions en d'autres intégrales, dans un but de simplification du calcul. En casant Widad à la Kasbah, c’est le début de l’intégration par parties. ..

Si l’intégration de Bouchamaoui réussie, alors, le gourou serait tenté de faire une OPA sur l’UGTT en offrant Carthage à l’incontournable Abassi, Boss de la principale centrale syndicale. Dans cette logique de l’intégration par parties, Ghannouchi pourra faire de BCE le Fabius tunisien, tant qu’à faire… Si ce scénario se met réellement en place, cela voudrait dire que le renard de Mont-plaisir a atteint son objectif –corrompre tous les hommes et femmes influents du pays. 

Mustapha STAMBOULI