L’ambassade des Etats Unis à Tunis sise au Lac-Nord et l’école
américaine ont été prises d’assaut par les
« enfants du Mossad » hier 14 Septembre dans l’après midi après la
prière collective du Vendredi ! Bilan : quatre morts et 500 blessés côté
agresseurs, une centaine de véhicules
ont été brûlés, pillage systématique de l’Ecole américaine. La police nationale
a eu son lot de blessés estimé à 91 policiers.
Une vraie catastrophe nous tombe sur la tête. Une première dans l’histoire
de la Tunisie qu’une ambassade étrangère soit attaquée avec une telle violence
et une telle haine. Les conséquences de tels actes se feront sentir à partir de
la semaine prochaine ! Il n’est pas étonnant que Washington annule ou
suspendrait unilatéralement l'Accord pour la garantie américaine de prêts
signé en mois de Mai dernier entre les deux parties à Deauville. La garantie
donnera à la Tunisie la possibilité de souscrire de nouveaux emprunts des
marchés internationaux afin qu'elle puisse fournir des services essentiels pour
la Tunisie. Dans cette éventualité, le taux d’intérêt passerait de 3 % à 15 à l’instar
de la Grèce. Cette annulation de garantie pousserait la Banque centrale à
prendre des mesures restrictives pouvant étrangler l’économie tunisienne. La
deuxième mesure de rétorsion pourrait être la suspension provisoire de son aide
financière en attendant de voir plus clair.
Cette attaque sauvage des intérêts américains à Tunis pousserait les américains à demander au
gouvernement provisoire l’installation d’une
base militaire américaine dans notre
pays pour assurer une protection efficace de ses intérêts diplomatiques,
culturels et économiques. Le présent
gouvernement peut-il refuser une telle demande ? Difficile, compte tenu de
son incapacité constatée hier de prévenir et de s’opposer à cette prise d’assaut.
Il n’est plus étonnant que le Président OBAMA intervienne
personnellement pour imposer une feuille de route pour la Tunisie en relation avec
la fin de l’échéance de la légitimité électorale prévue pour le 22 octobre à
minuit ! Washington n’acceptera pas un vide politique et un effondrement
de l’autorité de l’Etat dans notre pays. Washington n’aura pas les moyens d’intervenir
en cas de dérapage sécuritaire et ne souhaiterait pas que Paris prenne part dans
des telles circonstances car la Tunisie est sortie de facto et d’une manière
définitive de la zone d’influence française depuis le 14 janvier 2011.
Washington dispose de beaucoup d’atouts pour jouer le
médiateur politique en Tunisie et elle a tout fait pour les avoir. Elle songera
certainement à imposer une Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation
pour concevoir une nouvelle feuille de route préparant la Tunisie au prochain
rendez-vous électoral. Elle proposera un toilettage rapide de la Constitution
de 59 pour réinstaller l’Etat de droit dans notre pays, car poursuivre la rédaction du projet de Constitution de l’ANC
est contre productif eu égard l’incohérence du document préparé.
Ce vendredi noir-vert a consacré d’une manière définitive l’entrée
de la Tunisie dans la zone américaine et la mainmise de l’oncle SAM sur nos
affaires intérieures sous prétexte de sauvegarder ses intérêts et protéger ses
citoyens.
Dire que cette attaque salafiste-jihadiste n’est pas un stratagème,
c’est insulter notre intelligence. Le Mossad a fait du bon boulot et il sur le
point de réussir d’impliquer les américains dans les affaires intérieures
tunisiennes. Sans être expert en sécurité, les dispositions prises par le
ministère de l’intérieur ne sont pas adéquates pour ne pas dire plus.
Si on est dans une vraie démocratie, les élus du peuple
devront diligenter une enquête indépendante sur les événements de ce vendredi noir-vert
du 14 septembre 2012. L’enquête nous dira pourquoi la veille de l’attaque le
ministre de l’intérieur a pris la décision de mettre à la retraite d’office 17
hauts gradés de la garde nationale dont 2 généraux, 14 colonels et un capitaine !
L’enquête n’aura de difficulté pour vérifier que ce rassemblement autour de l’ambassade
US n’a pas été autorisé ! Trop de coïncidence et trop de départ à la
retraite et trop congé de maladie !
Mustapha STAMBOULI