Le 1er octobre 1985 demeure une date inoubliable dans l'histoire géopolitique de la Tunisie, en raison du tragique événement qui s'y est déroulé : le bombardement du quartier général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott par six avions militaires israéliens ayant provoqué la mort de palestiniens (50 civils) et de tunisiens innocents (8 personnes civiles)..
Suite à cette lâche agression, la
Tunisie a porté plainte auprès de l'ONU en raison de la violation de sa
souveraineté par Israël, un acte qui a soulevé de vives préoccupations au
niveau international. Les négociations qui ont suivi ont été le théâtre de
débats houleux au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, mettant en évidence les
tensions régionales et les enjeux géopolitiques complexes de la région.
Finalement, les représentants des pays ont réussi à trouver un terrain
d'entente débouchant sur l'adoption de la résolution 573 du Conseil de sécurité
de l'ONU.
Cette résolution, qui a reçu un soutien substantiel de la
communauté internationale, avait condamné de manière catégorique l'acte
d'agression armée perpétré par Israël contre le territoire tunisien. Elle
qualifie cette action de violation flagrante de la Charte des Nations unies, du
droit international et des normes de conduite internationales.
Cette
condamnation souligne l'importance du respect de la souveraineté nationale et
de la non-ingérence dans les affaires internes des États, des principes
fondamentaux du droit international. Un aspect notable de cette
situation est la décision des États-Unis de s'abstenir lors du vote sur la
résolution 573.
L'abstention des États-Unis dans un tel contexte diplomatique
revêt une signification particulière. Elle indique que les États-Unis ne se
sont ni opposés à la résolution ni ne l'ont soutenu activement.
Les raisons derrière cette abstention des États-Unis peuvent être multiples. Il pourrait s'agir de calmer la rue tunisienne qui a condamné vigoureusement l’acte ignoble de l’Entité sioniste.
Les raisons derrière cette abstention des États-Unis peuvent être multiples. Il pourrait s'agir de calmer la rue tunisienne qui a condamné vigoureusement l’acte ignoble de l’Entité sioniste.
Aussi, cette abstention peut être une tentative de maintenir des canaux de
communication ouverts avec toutes les parties impliquées, dans le but de
favoriser une résolution pacifique du conflit. Ou cela pourrait refléter une
évaluation complexe des intérêts nationaux et des alliances régionales de la
part des États-Unis.
Cette barbarie israélienne a eu des implications profondes et durables sur la scène internationale, la politique tunisienne. Il est largement supposé que cette attaque eût pour but de fragiliser le régime de Bourguiba, de semer la confusion et de favoriser les mouvements d'opposition en Tunisie. En effet, deux ans après l'attaque, en 1987, Habib Bourguiba a été déposé par son Premier ministre, Zine El Abidine Ben Ali, avec le soutien implicite des États-Unis. Ben Ali a ensuite pris le pouvoir et est devenu le nouveau président de la Tunisie, mettant fin à l'ère Bourguiba.
L'attaque de Hammam Chott a également eu un effet significatif sur la perception internationale d'Israël. Les actions israéliennes ont été largement critiquées par la communauté internationale, qui a condamné cette attaque comme une violation flagrante du droit international. Cela a entraîné une réévaluation de la position d'Israël dans le contexte géopolitique régional et a terni sa réputation sur la scène internationale
En fin de compte, l'événement de Hammam Chott en 1985 demeure un épisode sombre et tragique dans l'histoire de la Tunisie. Non seulement il a causé des pertes humaines et des souffrances inutiles, mais
il a également eu des répercussions politiques et diplomatiques considérables. Il sert de rappel des réalités complexes de la politique internationale et des conséquences dévastatrices des actions irresponsables.
il a également eu des répercussions politiques et diplomatiques considérables. Il sert de rappel des réalités complexes de la politique internationale et des conséquences dévastatrices des actions irresponsables.
Pour conclure, nous pouvons dire qu'en
Tunisie, les événements historiques et politiques sont souvent interconnectés,
chacun préparant le terrain pour le suivant. Par exemple, le bombardement de
Hammam Chott en 1985 a directement contribué au coup d'État de Ben Ali en 1987,
qui à son tour a ouvert la voie au Printemps arabe en 2010 et à l'arrivée des
islamistes au pouvoir. Aujourd'hui, il est légitime de se demander si la prise
de pouvoir des islamistes et leur mauvaise gestion des affaires de l'État ont
favorisé le changement survenu le 25 juillet 2021. Il est difficile de ne pas
se poser des questions sur le sort du "Hirak" de cette date. On peut se demander
si les changements multiples et variés sont le résultat d'une intervention
américaine avec la complicité de certains pays arabes et de l'Union européenne.
Mustapha STAMBOULI, 01/10/2023
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