28 septembre 2025

Le mariage à vie, une captivité éternelle.

 
L’idée d’un engagement sans fin peut sembler rassurante, mais elle cache parfois une forme de captivité qui freine l’évolution des personnes. Et si l’amour durable ne signifiait pas une promesse irrévocable mais un cadre flexible, responsable et renouvelable au fil du temps ?

Dans nos sociétés modernes, l’autonomie et la mobilité redéfinissent ce que nous attendons d’un engagement affectif. Le motif qui mérite interrogations n’est pas l’amour, mais le cadre dans lequel on choisit de le vivre. Le mariage à vie, tel qu’il est traditionnellement pensé, peut devenir une contrainte qui empêche l’évolution personnelle et la réévaluation des choix de vie.

Premièrement, l’évolution personnelle va souvent plus vite que les cadres juridiques ou culturels. Les valeurs, les objectifs professionnels, les dynamiques familiales changent, et un lien figé dans une promesse éternelle peut freiner l’adaptation nécessaire sans pour autant préserver le bien-être commun.

Deuxièmement, l’institution peut devenir source de pression. L’attente d’une fidélité sans faille et d’une stabilité permanente peut engendrer culpabilité ou honte lorsque les réalités vécues divergeaient des idéaux. Chercher le bonheur ailleurs ou mettre fin à une relation qui ne convient plus ne devrait pas être perçu comme un échec, mais comme une évaluation honnête et responsable.

Troisièmement, les coûts humains et financiers d’une rupture après des années d’inertie peuvent être lourds. Des cadres plus souples, contrats de cohabitation, pactes révisables, unions renouvelables, offrent des garde-fous clairs sans figer l’avenir, et permettent de protéger le bien-être des personnes impliquées.

Face à ces constats, une vision alternative de l’engagement s’impose : des formes d’union modulables, des outils juridiques adaptés et une attention soutenue à la santé émotionnelle de chacun. Des mécanismes de révision (par exemple tous les 3 à 5 ans) ne diminuent pas l’intensité de l’affection ; ils la renforcent en la rendant compatible avec les trajectoires personnelles.

Bien sûr, des objections subsistent. Certains diront que cela dévalorise l’amour durable ; je réponds que l’amour peut être profond et stable sans être irrévocable. D’autres craindront l’insécurité émotionnelle ; une sécurité réelle vient de la clarté, de la communication et de cadres prévus pour évoluer ensemble. Quant à la stabilité pour les enfants, elle peut être assurée par des arrangements qui privilégient le bien-être des parents et des enfants sans imposer une fondation éternelle et rigide.

En conclusion, l’engagement n’a pas besoin d’être une captivité. Il peut et doit être stable, profond et responsable tout en restant flexible et renouvelable. En favorisant des cadres d’union qui respectent l’autonomie et l’évolution des personnes, nous construisons des liens qui soutiennent le bonheur sur le long terme sans sacrifier la liberté individuelle.

Mustapha STAMBOULI, le 28/09/2025

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