Le vote de ce jour du peuple algérien confirmant Boutef aux
hautes fonctions de l’Etat signifie que les algériens et algériennes surtout
ont dit non à la démagogie de Bou Fliss et aux manipulations médiatiques
des amis de BHL.
Cette élection à haut risque a démontré que le peuple
algérien est mûr maintenant pour une réelle démocratie et une liberté sans
contrainte. Maintenant, la balle est dans le camp de Boutef qui doit agir
rapidement pour réaliser ce qu’il n'avait pas fait durant ses trois mandats :
un Etat de droit et la construction d’une économie pérenne afin d’éviter à
l’Algérie un effondrement post-pétrole.
Cette élection nous apporte beaucoup d’éclairage sur le paysage politique algérien. Boutef, représentant légitime du « Front républicain» obtient plus 80% des voix exprimées. Boufliss, « l’âne de Troie» et tartour des islamistes algériens ne récolte que 12% des voix. Les résultats de ce suffrage traduisent parfaitement la réalité politique de notre voisin. Avec ce score squelettique pour le représentant de l’islam politique, nous pouvons dire que la tête de la vipère a été fracassée. La victoire de Boutef est une bonne nouvelle pour les républicains tunisiens représentés essentiellement par l’Union pour la Tunisie qui doit tirer les conclusions de cette victoire et agir en conséquence. L’UPT doit rapidement se transformer en parti politique afin d’affronter, le moment venu, les islamistes en toute confiance. L’Etat major du parti islamiste tunisien et son gourou doivent être inquiets et démoralisés. Ce rendez-vous électoral confirme la décadence et la chute libre de l’islam politique. L’Algérie nous a convaincu qu’elle la a capacité de se nettoyer par elle même, de se désinfecter, comme l’Océan qui se dépollue par ses propres moyens.
L’Algérie mérite un Etat de droit, une justice réellement
dépendante de la politique, l’instauration d’une économie concurrentielle, une
solidarité sans faille entre les générations et surtout une démocratisation de
la vie politique avec l’introduction progressive de la démocratie directe par
le biais de la gouvernance locale.
Personne ne peut nier que l’Algérie a gagné sa bataille
contre le terrorisme. Les retombées de la décennie sombre consacrée à la lutte contre la mafia jihadiste sont catastrophiques.
L’effort sécuritaire a occulté les autres besoins du peuple algérien. Les
autorités algériennes sont tenues de revoir leur stratégie de développement
pour améliorer leurs indicateurs socio-économiques. En effet, l’Algérie malgré ses
moyens financiers immenses est classée 104e au niveau de l’indice de développement humain (IDH) sur 182 pays. Un
retard technologique plaçant ce pays au 113e place dans le monde sur 133 pays. Le système de l’enseignement
supérieur souffre d’archaïsme laissant l’université algérienne à la traîne dans
le classement mondial et africain. Que des chantiers à lancer pour rattraper
le retard accumulé. Il n’y a plus de temps à perdre, l’Algérie a un sursis d’une décennie ou deux au plus car
les ressources du pétrole et de gaz seront
appelées à tarir.
Boutef doit préparer la relève et la passation du pouvoir à un homme d’Etat capable d’éviter à l’Algérie perte de temps et bégaiement.
L’Algérie doit peser de tout son poids pour éviter à la Libye une somalisation certaine. Cette seconde articulation et plateforme de déstabilisation régionale aurait pour objectif de justifier dans le futur des opérations militaires en Afrique subsaharienne et certainement en Afrique du Nord.
Boutef est invité à mettre de l’ordre intérieurement et
retrouver très rapidement son rôle de moteur maghrébin afin de pousser le
pouvoir tunisien à coordonner avec l’Algérie sur les questions concernant la
région arabe et maghrébine en particulier.
Boutef est symbole du consensus impossible et symptôme d'une Algérie qui se cherche. Je pense qu'il est le seul à pouvoir lancer les grands chantiers de l'Algérie en matière de démocratisation et de construction d'un Etat de droit. Je suis certain qu'il a tiré toutes les conclusions géopolitiques. Il est capable de forcer la main aux durs de son camp. Boutef, pilote chevronné, forcément sur chaise éjectable, est capable d'assurer le décollage de l'Algérie voisine.
Mustapha STAMBOULI