(i) sécurité intérieure terriblement secouée par les attaques salafistes
jihadites à Jbel Chaambi, à Cité Thadamen, à kairouan et ailleurs,
(ii) économie au bord de l’implosion – la bourse de Tunis plonge dangereusement et le dinar a perdu
plus de 5 % de sa valeur en l’espace de quelques jours. Où allons-nous,
Monsieur le président provisoire ? Que faites-vous pour arrêter cette
hémorragie ?
Le dialogue national informel et
organisé sous votre égide par des assoiffés de pouvoir n’est que perte de
temps, bavardage inutile compliquant
l’équation politique tunisienne et divisant les Forces Vives de la Nation.
C’est une initiative contre-productive et dangereuse car elle dévalorise le
processus de conférence nationale qui a ses règles et ses exigences de résultat.
Tout laisse croire que vous avez
atteint votre seuil d’incompétence, sinon comment peut-on expliquer votre silence énigmatique sur
les épreuves que traverse notre pays ? Personne ne vous oblige à faire de la figuration ou à jouer au président. Les
tunisiens et tunisiennes ont toujours en mémoire les positions courageuses du
Président Habib Bourguiba. Il a toujours su trouver « la
solution ». Sa courte intervention
après le déclenchement de la révolte du pain en 1984 en témoigne. Il est vrai que vous n’avez ni ses
prérogatives ou son charisme en dépit du
fait que vous occupiez Carthage …
Votre futur remplaçant a fait acte de
candidature et les sondages le placent en tête avec plus de 54% des intentions de vote!
Preuve que le peuple tunisien désire un changement…
Pourquoi alors, continuez-vous à souffrir et faire souffrir onze
millions de tunisiens et tunisiennes. La Tunisie sans la mise en place rapide d’une
nouvelle feuille de route sombrera dans la violence et la misère et vous en
serez le premier responsable car vous avez les moyens, même en l’absence de prérogatives constitutionnelles, de trouver
une solution à cette crise artificielle manigancée par l’étranger et exécutée
par de lâches acteurs nationaux.
Il vous suffit de signer un
décret – même illégal aux yeux des incompétents de l’Assemblée Constituante et de
leurs conseillers constitutionalistes- mais légitime aux yeux du peuple tunisien
et de la communauté internationale appelant les Forces Vives de la Nation (FVN)
à une vraie conférence nationale souveraine pour que la confiance s’installe de
nouveau. Un délai de 3 mois au maximum pourra être accordé aux représentants
des FVN pour qu’ils puissent trouver une solution consensuelle et optimale afin
de redémarrer la Tunisie souffrante et chaotique.
Cette Conférence Nationale
Souveraine devrait être précédée d’une préparation minutieuse organisée par un
comité restreint dont les membres seraient
choisis pour leur républicanisme, leur intégrité morale et leur compétence. Ce
Comité devrait remettre son rapport au plus tard 30 jours après sa création.
Ce panel devrait répondre d’une
manière précise aux six questions fondamentales suivantes : (1) Qui convoquer à
la Conférence Nationale ? (2) Que discuter lors de la tenue de la Conférence
Nationale ? (3) Comment organiser cette Conférence ? (4) Quel contenu donner au règlement intérieur de la CNS ? (5)
Quelle loi fondamentale faut-il adopter pour gérer la nouvelle transition ? (6)
Quels documents fournir aux délégués de la Conférence afin de faciliter le
travail des Commissions de la CN ?
Les discussions et les décisions
de la CNS devront aider l’installation de la nouvelle transition et garantir la
continuité de l’Etat :
(1) désignation d’un organe législatif de transition ;
(2) désignation d’une instance composée spécialement de personnalités indépendantes en vue d’achever le projet de Constitution qui ne peut être que l’amélioration de la Constitution de 59 par des dispositions pertinentes et soumettre ce projet de Constitution à un référendum populaire ;
(3) établissement d’un agenda et d’un calendrier précis concernant la nouvelle transition tout en responsabilisant le nouveau Chef de l’Etat intérimaire dans cette tâche ;
(4) établissement d’un Code électoral tenant compte de la configuration actuelle du paysage politique et mise en place de l’Administration électorale, organe indépendant de l’exécutif intérimaire.
(1) désignation d’un organe législatif de transition ;
(2) désignation d’une instance composée spécialement de personnalités indépendantes en vue d’achever le projet de Constitution qui ne peut être que l’amélioration de la Constitution de 59 par des dispositions pertinentes et soumettre ce projet de Constitution à un référendum populaire ;
(3) établissement d’un agenda et d’un calendrier précis concernant la nouvelle transition tout en responsabilisant le nouveau Chef de l’Etat intérimaire dans cette tâche ;
(4) établissement d’un Code électoral tenant compte de la configuration actuelle du paysage politique et mise en place de l’Administration électorale, organe indépendant de l’exécutif intérimaire.
A défaut de Consensus, vous, en tant
que Chef d’Etat et Chef des Armées, vous avez la responsabilité morale de
décréter la fin de la transition faute de résultat. Ainsi, vous aurez toute la
latitude pour réactiver la Constitution de 1959, installer un nouvel exécutif,
désigner un Conseil des sages indépendants pour contrôler le gouvernement et le
Chef de l’Etat intérimaire.
Par cet acte républicain, la
Tunisie évitera des épisodes dramatiques et pourra rattraper le temps perdu et abréger
la souffrance inutile infligée aux citoyens et citoyennes.
L’heure est grave et nous devons
tous dépasser nos intérêts partisans. Chercher à prolonger la transition constitue une erreur stratégique qui ouvrant
la porte grand-ouverte à une prolongation à l’infini, c-à-d, l’installation de
la « dictature des prolongations » ! Alors, agissons ensemble pour
prendre les bonnes et justes décisions.
Si vous n’êtes pas en mesure d’activer
l’un des scénarii de cette stratégie de sortie de crise, je vous
conseille de démissionner le plus vite possible et de laisser le peuple
agir.
Mustapha STAMBOULI, Monastir