22 mai 2013

Il faut un grand homme d’Etat pour sortir la Tunisie de l’impasse multidimensionnelle.


Les tunisiens et tunisiennes ne croient plus aux politiciens, ils ont tous participé au désordre que nous vivons. Chacun a mis son grain de sel pour phagocyter la République. L’extrême gauche a fait l’essentiel en imposant la Constituante, l’extrême droite salafiste, avec l’appui des pays wahhabites, est responsable du désordre sécuritaire et sociétal. Le Centre a tout fait, à travers la première transition, pour créer les conditions objectives de ce désordre : la loi électorale, l’action-phare de ce centre lâche et peureux.

Le tableau est noir : la Tunisie risque de perdre son indépendance pour se préserver de la violence jihadiste-takfiriste. Les américains n’attendent qu’une invitation pour s’installer définitivement sur notre sol. Les évènements de l’Ambassade américaine, de Jbel Chaimbi, de Kairouan et de la  Cité Thadhamen sont-ils programmés pour justifier cette présence ? Les prochaines semaines livreront quelques éléments de réponse.

Nous avons laissé notre pays se somaliser, et il se somalise encore. Il est temps de mettre fin à cette catastrophe et réinstaller de nouveau l’autorité de l’Etat. Le ministre de l’intérieur a osé appliquer les lois de la République et il a fait au mieux.

Il faut un grand homme d’Etat pour sortir la Tunisie de l’impasse multidimensionnelle. Les  choix politiques malheureux depuis le 14 janvier 2011 ont érodé nos institutions républicaines et notre image à l’extérieur. Tous les exécutifs depuis cette date ont failli soit par incompétence soit volontairement, en connivence avec l’internationale wahhabite.

La société civile doit s’organiser pour barrer la route aux fossoyeurs de la République. Avec la même volonté, elle doit dire non à une présence américaine sur notre sol quelque soit le motif. Cette force tranquille et républicaine doit faire émerger rapidement un homme ou une femme d’Etat, patriote qui croit à la tunisianité, compétent (e), courageux, capable d’affronter les difficultés et surtout grand (e) communicateur (trice) pour dire la vérité, toute la vérité au peuple tunisien car ce dernier n’accepte plus d’être considéré comme un mineur ou un être immature.

L’état de dégradation de notre pays souligne la responsabilité partagée de tous :  pouvoir, opposition et société civile. Cette dernière n’a pas su élever la voix suffisamment pour corriger le tir. Cette société civile doit avoir une tête, une stratégie et surtout une organisation sans faille pour se faire entendre. L’avenir tunisien réside entre les mains de la société civile. Si elle échoue, c’est toute la Tunisie qui échouera.

Mustapha STAMBOULI