15 décembre 2013

Jomaa à la Kasbah : une nomination à la hussarde ou vive la cooptation !!

Il est difficile pour un observateur lamda de trouver le fil conducteur ayant permis de nommer un novice de la politique aux plus hautes fonctions de l’Etat. Comment peut-on expliquer ce cafouillage dans la deuxième prolongation  de la dernière séance du dialogue « abassite» ramenant au centre de la décision économique un homme inconnu par tous les tunisiens et tunisiennes ? Pourquoi Abassi a-t-il évité d’annoncer le nom du futur premier ministre lors de sa conférence de presse et laisser le gourou le faire ? Pourquoi le syndicat de la police républicaine a-t-elle choisi d’organiser sa conférence de presse au même moment de la conférence du quartet. Une première communication rassurante et une seconde alarmiste invitant le peuple tunisien à se préparer au pire ?  Qui faut-il croire  ?


En réalité, la désignation hier soir du futur premier ministre est une vraie mascarade et une insulte au peuple tunisien. Nous qualifions la décision portant cette "nomination" de nulle et non avenue. Le principe du consensus n’a pas été respecté … Le quartet et Abassi sont responsables de ce désordre. Comment peut-on aborder une question aussi importante et cruciale pour l’avenir de notre Nation sans avoir au préalable des procédures de management du dialogue national acceptées par tous ? Trop grave pour la suite, car personne ne pourra faire confiance au quartet et à l’UGTT en particulier. L’incompétence et les intérêts partisans sont à notre avis à l’origine de cette cacophonie bien orchestrée. Appeler à poursuivre le Himar, c’est se moquer de tout le monde. Abassi a échoué, il doit partir illico presto… La nomination à la hussarde du premier ministre est un échec de la palabre abassite. Cet échec doit être sanctionné conséquemment. Tous les partis républicains doivent se concerter pour boycotter le dialogue national de la médiocrité et de l’incompétence.

Posons les bonnes questions ? Pourquoi a-t-on caché la candidature de Jomaa jusqu’au vendredi dernier ? Pourquoi l’Union pour la Tunisie, avec toutes ses composantes, a-t-elle quitté le lieu de concertation sans raison évidente ? Pourquoi le quartet a-t-elle accepté de poursuivre le processus de désignation sans le quorum ? Aurait-il agit de la manière si le mouvement Ennahdha s’était retiré des pourparlers ? Il y a-t-il  ingérence étrangère pour appuyer la Candidature de ce novice de la politique ? Les origines territoriales ont-elles influencé la décision ? L’acien ministre des Affaires étrangères de Bourguiba serait-il derrière cette nomination ? Pourquoi BCE se trouve-t-il en France ce Samedi alors que les enjeux sont énormes pour le choix du futur chef de gouvernement ? Pourquoi le gourou joue-t-il  au victorieux alors que la situation est plus complexe ?  Sommes-nous en voie de libanisation de la Tunisie – Un président sudiste, un premier ministre du Centre et un président du Parlement du Nord ?  Il y a-t-il un fil conducteur de  cette mascarade ? La synthèse des réponses à ces questions donne fatalement raison au camp qui dénonce l’ingérence étrangère et française en particulier. La France profite-t-elle de l’absence américaine pour récupérer l’Afrique du Nord ?Avec  Jomaa à la Kasbah, l’homme des énergies non conventionnelles –nucléaire et schiste-,   la France contrôle-elle tous les pouvoirs en Tunisie ? Marzouki à la présidence, Ben Jaafar à la Constituante : la boucle est bouclée ! Le fil conducteur de cette nomination est le secteur d'énergie surtout non conventionnelle -nucléaire et schiste- Les multinationales ont imposé leur candidat et tant pis pour la Tunisie et son environnement ...


Le journal Le Monde dans sa livraison de ce jour  confirme notre thèse sur la cooptation de Jomaa :  ce dernier serait un Karzai tunisien…. La Tunisie n'est pas l'Afghanistan ! Nous voulons une personnalité non liée avec l'étranger et aux multinationales énergétiques. Maintenant, J'ai la conviction que notre Karzai est le Candidat de BCE et de l’Occident. Le couple Abassi-Ghannouchi, dindon de la  farce et l'énigme dévoilée !

Hassine Abassi   et  Yadh Ben Achour  seraient-ils  "deux faces d'une même pièce" ? HA n’est qu’une version de YBA qui a tout fait pour installer les islamistes au pouvoir. Avec son Himar, HA a fourni sur un plateau en or tous les moyens au gourou pour perdurer dans le pouvoir sans y être et réaliser ses objectifs à court terme : pas d’élections avant plusieurs années. Pourquoi HA a-t-il agi de la sorte. Cherche-t-il de sauver sa peau ? A-t-il les moyens pour corriger son erreur fatale ? Un premier ministre sans expérience politique, téléguidé de l’extérieur et soumis à des pressions de partout et surtout du gourou ne pourra jamais remettre le pays en marche.

Le Himar watani : une trouvaille tunisienne si efficace que le monde entier nous l’envie ! Le processus du Himar watani en présence du système politique issu des élections du 23 octobre 2011 est une absurdité caractérisée. C’est comme si on utilisait une fonction mathématique hors de ses bornes-limites. On pourrait obtenir n’importe quoi sauf la bonne réponse. Il faut arrêter cette folie. Le monde entier est en train nous regarder et nous juger. C’est une insulte à notre intelligence. Comment nos constitutionalistes se taisent-ils sur cette aberration ? Arrêtons de marcher sur la tête ! Là, nous nous sommes dans un scénario de haute trahison. Ce système mis en place par le himar fera perdurer les islamistes au pouvoir sous d’autres formes et piller nos richesses. Double esclavage. Ce n’est pas du bourguisme d’accepter une double humiliation … La politique des étapes nécessite bcp d’intelligence et de vision …

Il reste une possibilité pour corriger le tir : i- installer ZBIDI à Carthage, ii- créer une instance rassemblant les chefs des partis ayant au moins un député à l’ANC, des représentants des principales organisations nationales et les anciens constituants ayant contribué à la rédaction de la Constitution de 1959. Cette instance pourrait prendre le relai de l’ANC, iii- créer une commission nationale regroupant une trentaine de personnes pour rédiger une nouvelle Constitution prenant en considération des échecs passés et présents et surtout de l’échec du centralisme étatique.  La future Constitution doit prendre une option claire dans la mise en place du pouvoir local et réduire au maximum les prérogatives du pouvoir central.

 La Tunisie a besoin d’un exécutif fort, appuyé par l’ensemble des Forces vives de la Nation afin de prendre toutes les décisions pouvant remettre le pays sur la bonne voie. Cet exécutif nécessite impérativement une plateforme consensuelle sur les principales problématiques du pays.

Mustapha STAMBOULI