L’histoire moderne du Moyen-Orient est profondément marquée par des dynamiques complexes, souvent alimentées par des interventions et des stratégies occidentales que l’on peut à juste titre critiquer. Derrière le prétexte humanitaire d’avoir offert un refuge aux Juifs persécutés, se dissimulent peut-être des ambitions géopolitiques bien plus sombres. La création de l’État d’Israël, le déplacement massif de populations et la prolifération de tensions régionales illustrent un processus auquel il convient d’apporter un regard critique.
La promesse d’un refuge ou une
manipulation géopolitique ?
L’idée que l’Occident ait voulu
offrir un refuge sûr aux Juifs européens lors de la Seconde Guerre mondiale a
semblé, à première vue, un geste noble. Cependant, cette narration masque une
réalité plus complexe, inscrite dans une longue histoire de stratégies de
pouvoir. La déclaration Balfour de 1917, par exemple, annonçait le soutien
britannique à l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine, alors
territoire ottoman peuplé principalement d’Arabes. À cette époque, la région,
en transition, devient le théâtre d’un jeu de pouvoir où la mainmise des
grandes puissances occidentales commence à se faire sentir.
Après la guerre, face à la montée
croissante du sionisme et à l’insécurité éternelle que représentait, pour
certains, la persécution européenne, l’Occident semble avoir encouragé la
migration massive de Juifs vers la Palestine. Mais en réalité, cette démarche
ne se limitait pas à un acte humanitaire : elle s’inscrivait dans une stratégie
géopolitique osée de contrôler cette région clé, riche en ressources et en
routes commerciales majeures. La formation progressive du mouvement sioniste,
soutenue par ces puissances, s’est révélée comme une opération de déploiement
d’influence plus qu’un simple refuge.
La terre déjà habitée : un
déplacement massif et ses conséquences
Ce qui devient dramatique, c’est le
déplacement de plus de 60 % des Juifs issus de 100 nationalités différentes
vers une Palestine déjà habitée et souveraine depuis des siècles par des
populations arabes. Autrefois en équilibre relatif, ces populations ont vu leur
souveraineté sapée par cette immigration massive, justifiée par la nécessité de
protéger un peuple persécuté mais transformée rapidement en colonisation.
Ce processus de déplacement et de
colonisation a largement contribué à nourrir un conflit qui persiste
aujourd’hui. La coexistence fragile s’est trouvée brisée, alimentée par des
enjeux religieux, ethniques, culturels, mais aussi par une logique géostratégique.
La volonté d’établir une présence occidentale durable au Moyen-Orient, en
utilisant le mouvement sioniste comme levier, a créé un terreau propice à la
violence et à l’instabilité.
La stratégie occidentale : une
présence stratégique au Moyen-Orient
Derrière ces dynamiques se cache une
intention claire : établir une présence durable dans une région cruciale, aux
ressources énergétiques abondantes, et aux routes stratégiques vitales. La
création d’Israël, et l’accaparement de cette entité par les puissances
occidentales, ne sont pas de simples réponses aux besoins humanitaires, mais
bien une manœuvre géopolitique pour renforcer l’influence occidentale et
maintenir un contrôle sur la région.
Ce soutien inconditionnel à Israël,
alimenté par des intérêts économiques et sécuritaires, permet aux grandes
puissances d’assurer leur contrôle non seulement sur le Moyen-Orient, mais
aussi sur ses ressources et ses alliances. La région devient ainsi un terrain
d’affirmation de puissance, où chaque conflit nourrit la nécessité de préserver
cette stratégie de domination.
L’instrumentalisation de l’entité
sioniste
L’accusation portée ici est celle
d’une instrumentalisation de l’État d’Israël, non pour la seule protection d’un
peuple persécuté, mais comme un outil de contrôle géopolitique. Ce soutien
massif a permis à Israël de se renforcer à chaque étape, souvent au détriment
des populations autochtones palestiniennes, dont les droits et la souveraineté
ont été marginalisés. La morale et la responsabilité des grandes puissances
occidentales sont soumises à la question : ont-elles agi pour protéger, ou pour
manipuler ?
Ce double jeu soulève la question de
la responsabilité morale de ces acteurs dans la pérennisation du conflit, qui
contribue à l’instabilité régionale et mondiale. La logique impérialiste,
voilée derrière des discours humanitaires, alimente un cycle de violence et
d’injustice, dont les conséquences dépassent largement la région.
La montée des tensions : Israël,
l’Iran et le spectre d’une guerre mondiale
Au-delà du conflit
israélo-palestinien, une nouvelle menace plane sur la région et le monde : la
tension croissante entre Israël et l’Iran. Depuis plusieurs années, cette
rivalité s’est intensifiée, illustrée par des frappes, des mobilisations
militaires, et des discours belliqueux. La menace d’un conflit ouvert se fait
pressante, et le risque que cette crise régionale tourne à une escalade
catastrophique ne cesse de croître.
L’Iran, qui possède un programme
nucléaire et une influence grandissante via ses alliances avec des partenaires
régionaux comme le Hezbollah et le Yémen, est considéré par Israël comme une
menace existentielle. En réponse, Israël multiplie les opérations militaires en
Syrie et ailleurs, et déclare ouvertement sa volonté de neutraliser cette
menace. La situation a atteint un point où un incident peut déclencher une
réaction en chaîne, impliquant d’autres puissances telles que le Pakistan, la
Russie voire la Chine.
Ce festin de tensions pourrait bien
déborder et devenir une crise majeure avec des implications globales. La
tension est si forte qu’elle évoque le spectre d’une guerre mondiale, dont les
conséquences seraient catastrophiques. La région, déjà fragile, risque d’être
le déclencheur d’un conflit d’une ampleur sans précédent.
Vers un péril mondial : une réalité
inquiétante
Ce que montre cette montée
d’escalade, c’est que la stabilité mondiale est profondément vulnérable. Les
alliances se resserrent, la rhétorique guerrière s’intensifie, et le moindre
incident pourrait rapidement s’emballer. La communauté internationale doit
faire face à une urgence : comment désamorcer cette crise dont l’issue pourrait
largement dépasser le cadre régional ?
Ce contexte révèle aussi la
profondeur des enjeux stratégiques et géopolitiques dissimulés derrière le
récit humanitaire. La relation entre Israël, l’Iran, et leurs alliés, reflète
une lutte pour le contrôle du pouvoir mondial, où la paix durable passe souvent
après des intérêts de domination.
Conclusion
L’histoire du Moyen-Orient, enrichie
par les événements récents, montre que derrière la quête prétendue de justice
et de refuge, se jouent des manipulations et des stratégies de pouvoir bien
plus profondes. La création d’Israël, le déplacement de populations, et la
prolifération des tensions ne sont pas seulement des conséquences d’un
enchaînement historique, mais aussi la manifestation d’un système où la
recherche d’influence et de contrôle prime sur la diplomatie et la paix.
La crise actuelle entre Israël et
l’Iran, avec ses implications potentielles à l’échelle mondiale, met en lumière
l’urgence de repenser la politique occidentale dans cette région. La paix ne
peut être obtenue par la force ou la manipulation, mais doit émerger d’un
respect authentique des droits de tous les peuples, dans un cadre fondé sur la
justice et l’équité. La stabilité durable repose sur la capacité des acteurs à
dépasser leurs intérêts immédiats pour engager un véritable dialogue. Cela
inclut la création d’un État palestinien pleinement souverain et autonome,
ainsi qu’une reconnaissance mutuelle et un respect réciproque des
souverainetés.
Mustapha STAMBOULI
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