19 juin 2025

J’accuse l’Occident de manipulation et d’instrumentalisation au Moyen-Orient : critique d’une stratégie de domination

 

L’histoire moderne du Moyen-Orient est profondément marquée par des dynamiques complexes, souvent alimentées par des interventions et des stratégies occidentales que l’on peut à juste titre critiquer. Derrière le prétexte humanitaire d’avoir offert un refuge aux Juifs persécutés, se dissimulent peut-être des ambitions géopolitiques bien plus sombres. La création de l’État d’Israël, le déplacement massif de populations et la prolifération de tensions régionales illustrent un processus auquel il convient d’apporter un regard critique.

La promesse d’un refuge ou une manipulation géopolitique ?

L’idée que l’Occident ait voulu offrir un refuge sûr aux Juifs européens lors de la Seconde Guerre mondiale a semblé, à première vue, un geste noble. Cependant, cette narration masque une réalité plus complexe, inscrite dans une longue histoire de stratégies de pouvoir. La déclaration Balfour de 1917, par exemple, annonçait le soutien britannique à l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine, alors territoire ottoman peuplé principalement d’Arabes. À cette époque, la région, en transition, devient le théâtre d’un jeu de pouvoir où la mainmise des grandes puissances occidentales commence à se faire sentir.

Après la guerre, face à la montée croissante du sionisme et à l’insécurité éternelle que représentait, pour certains, la persécution européenne, l’Occident semble avoir encouragé la migration massive de Juifs vers la Palestine. Mais en réalité, cette démarche ne se limitait pas à un acte humanitaire : elle s’inscrivait dans une stratégie géopolitique osée de contrôler cette région clé, riche en ressources et en routes commerciales majeures. La formation progressive du mouvement sioniste, soutenue par ces puissances, s’est révélée comme une opération de déploiement d’influence plus qu’un simple refuge.

La terre déjà habitée : un déplacement massif et ses conséquences

Ce qui devient dramatique, c’est le déplacement de plus de 60 % des Juifs issus de 100 nationalités différentes vers une Palestine déjà habitée et souveraine depuis des siècles par des populations arabes. Autrefois en équilibre relatif, ces populations ont vu leur souveraineté sapée par cette immigration massive, justifiée par la nécessité de protéger un peuple persécuté mais transformée rapidement en colonisation.

Ce processus de déplacement et de colonisation a largement contribué à nourrir un conflit qui persiste aujourd’hui. La coexistence fragile s’est trouvée brisée, alimentée par des enjeux religieux, ethniques, culturels, mais aussi par une logique géostratégique. La volonté d’établir une présence occidentale durable au Moyen-Orient, en utilisant le mouvement sioniste comme levier, a créé un terreau propice à la violence et à l’instabilité.

La stratégie occidentale : une présence stratégique au Moyen-Orient

Derrière ces dynamiques se cache une intention claire : établir une présence durable dans une région cruciale, aux ressources énergétiques abondantes, et aux routes stratégiques vitales. La création d’Israël, et l’accaparement de cette entité par les puissances occidentales, ne sont pas de simples réponses aux besoins humanitaires, mais bien une manœuvre géopolitique pour renforcer l’influence occidentale et maintenir un contrôle sur la région.

Ce soutien inconditionnel à Israël, alimenté par des intérêts économiques et sécuritaires, permet aux grandes puissances d’assurer leur contrôle non seulement sur le Moyen-Orient, mais aussi sur ses ressources et ses alliances. La région devient ainsi un terrain d’affirmation de puissance, où chaque conflit nourrit la nécessité de préserver cette stratégie de domination.

L’instrumentalisation de l’entité sioniste

L’accusation portée ici est celle d’une instrumentalisation de l’État d’Israël, non pour la seule protection d’un peuple persécuté, mais comme un outil de contrôle géopolitique. Ce soutien massif a permis à Israël de se renforcer à chaque étape, souvent au détriment des populations autochtones palestiniennes, dont les droits et la souveraineté ont été marginalisés. La morale et la responsabilité des grandes puissances occidentales sont soumises à la question : ont-elles agi pour protéger, ou pour manipuler ?

Ce double jeu soulève la question de la responsabilité morale de ces acteurs dans la pérennisation du conflit, qui contribue à l’instabilité régionale et mondiale. La logique impérialiste, voilée derrière des discours humanitaires, alimente un cycle de violence et d’injustice, dont les conséquences dépassent largement la région.

La montée des tensions : Israël, l’Iran et le spectre d’une guerre mondiale

Au-delà du conflit israélo-palestinien, une nouvelle menace plane sur la région et le monde : la tension croissante entre Israël et l’Iran. Depuis plusieurs années, cette rivalité s’est intensifiée, illustrée par des frappes, des mobilisations militaires, et des discours belliqueux. La menace d’un conflit ouvert se fait pressante, et le risque que cette crise régionale tourne à une escalade catastrophique ne cesse de croître.

L’Iran, qui possède un programme nucléaire et une influence grandissante via ses alliances avec des partenaires régionaux comme le Hezbollah et le Yémen, est considéré par Israël comme une menace existentielle. En réponse, Israël multiplie les opérations militaires en Syrie et ailleurs, et déclare ouvertement sa volonté de neutraliser cette menace. La situation a atteint un point où un incident peut déclencher une réaction en chaîne, impliquant d’autres puissances telles que le Pakistan, la Russie voire la Chine.

Ce festin de tensions pourrait bien déborder et devenir une crise majeure avec des implications globales. La tension est si forte qu’elle évoque le spectre d’une guerre mondiale, dont les conséquences seraient catastrophiques. La région, déjà fragile, risque d’être le déclencheur d’un conflit d’une ampleur sans précédent.

Vers un péril mondial : une réalité inquiétante

Ce que montre cette montée d’escalade, c’est que la stabilité mondiale est profondément vulnérable. Les alliances se resserrent, la rhétorique guerrière s’intensifie, et le moindre incident pourrait rapidement s’emballer. La communauté internationale doit faire face à une urgence : comment désamorcer cette crise dont l’issue pourrait largement dépasser le cadre régional ?

Ce contexte révèle aussi la profondeur des enjeux stratégiques et géopolitiques dissimulés derrière le récit humanitaire. La relation entre Israël, l’Iran, et leurs alliés, reflète une lutte pour le contrôle du pouvoir mondial, où la paix durable passe souvent après des intérêts de domination.

Conclusion

L’histoire du Moyen-Orient, enrichie par les événements récents, montre que derrière la quête prétendue de justice et de refuge, se jouent des manipulations et des stratégies de pouvoir bien plus profondes. La création d’Israël, le déplacement de populations, et la prolifération des tensions ne sont pas seulement des conséquences d’un enchaînement historique, mais aussi la manifestation d’un système où la recherche d’influence et de contrôle prime sur la diplomatie et la paix.

La crise actuelle entre Israël et l’Iran, avec ses implications potentielles à l’échelle mondiale, met en lumière l’urgence de repenser la politique occidentale dans cette région. La paix ne peut être obtenue par la force ou la manipulation, mais doit émerger d’un respect authentique des droits de tous les peuples, dans un cadre fondé sur la justice et l’équité. La stabilité durable repose sur la capacité des acteurs à dépasser leurs intérêts immédiats pour engager un véritable dialogue. Cela inclut la création d’un État palestinien pleinement souverain et autonome, ainsi qu’une reconnaissance mutuelle et un respect réciproque des souverainetés.

Mustapha STAMBOULI

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