Quatre évènements majeurs ont bouleversé la donne politique
dans la région arabe : i- la victoire éclatante de l’armée Arabe syrienne
sur la multinationale jihadiste a provoqué un séisme politique de force 9 sur sur l'échelle de « Richter-géopolitique »,
ii- l’échec de Morsi en Egypte et son dégagement par la rue et l’institution
militaire inscrit une nouvelle victoire des forces républicaines en Egypte,
iii- la remise en cause par la société civile républicaine laïque de la
légitimité du pouvoir des islamistes sans barbe à Ankara donne un coup fatal à
l’islam politique, iv- enfin, l’éviction du « Rajel Moza» sur
recommandation de l’oncle Mam suite à l’échec l’émir à renverser Bachar Al
Assad, le nouveau Héros National Arabe.
Une boule de neige qui commence à grossir empêchant les
islamistes à dormir et surtout à les pousser à dire n’importe quoi …
C’est dans ce contexte que le parti islamiste au pouvoir a
organisé le 13 juillet dernier un meeting de soutien au président déchu
Morsi. Sahbi Atig, président du groupe
parlementaire à la Constituante a prononcé un discours haineux et menaçant à
l’intention de ceux et celles qui soutiennent le mouvement Tamarrod dont
l’objectif la dissolution de la Constituante. Les termes choisis pour menacer
les tamarrodistes et leurs sympathisants sont clairs. N’a-t-il pas dit en
substance : « Toute personne qui piétine la légitimité en Tunisie,
sera piétinée par cette légitimité et toute personne qui ose tuer la volonté du
peuple en Tunisie ou en Egypte, la rue tunisienne sera autorisée à en faire ce
qu’elle veut y compris de faire couler son sang (youstabahou) ».
A notre connaissance, Atig n’est pas n’importe qui. Ce n’est
pas un vulgaire malfrat-baltagi qu’on peut lui pardonner un dérapage
incontrôlé. Non, Il est le président du groupe du parti majoritaire à la
Constituante.
C’est la quatrième personne dans la hiérarchie du pouvoir.
Pourquoi a-t-il osé prononcer sciemment ces mots horribles et indignes ? Cherche
t-il à détourner l’intention du peuple tunisien du mouvement tamarrod ?
A-t-il des instructions de son parti pour agir ainsi ? Il n’est pas
nécessaire que Atig ait réellement eut l’intention de mettre ses menaces à
exécution pour être reconnu coupable. C’est le sens des mots qui importe.
La justice doit se préoccuper rapidement de cette affaire
avant qu’elle ne se banalise. Venant d’une personne ayant des responsabilités
aussi importantes, la justice doit mettre son dispositif en état d’alerte et
accuser ce hors-la-loi par voie d’acte criminel et de le condamner comme le
font les pays démocratiques d’une peine allant de 2 à 5 ans.
Ne pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives
fascistes et dictatoriales car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou
on en crève...
Devant ce silence et ce laisser-faire du pouvoir, j’en
appelle à la société civile et aux partis de l’opposition pour nous
mobiliser massivement et rapidement sinon nous serons tous coupables d’une
guerre civile annoncée et de non-assistance à peuple en danger…
L’opposition est menacée d’extermination si elle ne bouge pas aujourd’hui. Les
Centrales syndicales doivent réagir vite en organisant une grève générale d’une
journée prouvant que syndicalisme en Tunisie a son mot à dire et qu’il ne
tolérera pas des dérapages aussi graves.
La société civile a réagi violemment contre la diatribe de
cet imbécile de constituant. La militante Leila Toubel n’a pas manqué de lui dire les quatre vérités : « Monsieur
Atig, je n'ai pu fermer l’œil de la nuit, tellement - et certainement comme
beaucoup de tunisiennes et tunisiens- j'étais excitée à l'idée de parfumer la
terre de mon sang... de colorer de rouge ma patrie et de retrouver les martyrs
qui nous manquent tant... Mr. Atig, il ne vous est pas possible d'imaginer une
seconde l'impact de vos menaces sur nous... nos tripes et nos cœurs dansent sur
les rythmes de la rébellion et nos corps chantent l'hymne de la
désobéissance... Mr. Atig vous n'aviez pas besoin de le dire si haut... nous
avons déjà rencontrés la monstruosité de vos visages , l'atrocité de vos mots
et l'horreur de votre projet... Mr. Atig nous serons dans la rue... venez donc
nous en empêcher ».
La ligne de fracture est devenue claire : Ahmed
Khaskhoussi, député à l'ANC du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) a montré le chemin par l’annonce de sa
démission en direct à l'assemblée. Tous
nos respects par cet homme ! L'histoire retiendra le courage de ce républicain
... Tant pis pour les khobsistes...
En cette période estivale, la roue de l'histoire tourne
vite, au point que la physionomie générale de la région arabe se métamorphose
en mettant entre parenthèses la politique cauchemardesque des islamistes venus par l’appui
massif des américains. A en croire le tartour en chef américain, l’Administration
US a dépensé plus de 25 Milliards de $ pour assoir le traitre Morsi au pouvoir en
Egypte.
Mustapha STAMBOULI