15 mars 2012

Pouvoir collégial ou pouvoir personnel ?


On apprend avec stupéfaction qu’un Conseil des trois présidences se réunit chaque semaine pour faire le point de la situation dans le pays. On apprend aussi  que le trio devrait surtout accorder leurs violons en matière de politique étrangère !
Ainsi l’élaboration des politiques est en apparence  entre les mains de trois hommes. En réalité le « président des présidents », même s’il est absent des réunions de concertation entre le trio, son porte-drapeau, Jbali, sait, à coup sûr,  comment faire passer les messages, surtout  les « bons » ! Dans ce cas, quel rôle reste-il au gouvernement pléthorique ? Les ministres sont devenus les simples exécutants d’ordres venant d’en haut.Du ciel ?

Autre formule du pouvoir personnel qui s’installe en Tunisie au vu et au su de toute la Nation et de l’opposition en particulier ! Il n’est pas normal que le Président de la Constituante devienne juge et partie. De même, il est inadmissible de brouiller les cartes et phagocyter les concepts de la démocratie et de la République. Est-ce un aveu non-dit  de l’échec de la petite constituante et de la répartition des responsabilités ? Ce pouvoir collégial a-t-il pour objectif et finalité le dessaisissement du peu de prorogatives   concédées au président provisoire ? Ces questions méritent réponses urgentes car le système républicain est en danger !
Pour terminer je citerai Dostoïevski : "ce n'est pas en enfermant son voisin qu'on se convainc de son propre bon sens".
Mustapha STAMBOULI