28 décembre 2012

Les soukouk golfiques menacent-ils la souveraineté nationale ?


L’Etat tunisien ne dispose plus de moyens financiers pour aborder la gestion 2013, il faudrait trouver plusieurs milliards de dinars pour combler un gap budgétaire de l’équivalent de 7,5 du PIB. Le climat social est tendu au point qu’on croit  revivre la crise de l’UGTT-Gouvernement Nouira en 1978. Plusieurs régions vivent en état de rébellion donnant le sentiment d’un «remake» du mois de décembre 2010. L’inventaire de cet état de fait déplorable est long et large prouvant que la feuille de route choisie pour la Tunisie après le 14 janvier 2011 a été mal exécutée parce qu’elle a été mal comprise et certainement mal conçue. La classe politique dans son ensemble en est responsable. La crise systémique est réelle et le pays se trouve à deux doigts de la banqueroute. Les soukouks golfiques peuvent-ils sauver un régime islamique à l’agonie ?


A défaut d’emprunts sur le marché financier international,  L’Etat tunisien a succombé aux soukouk golfiques. Faut-il avoir peur de ces obligations islamiques ? Les Soukouk seraient-ils le cheval de Troie pour l’introduction à doses homéopathiques de la charia en Tunisie ? Les soukouk sont-ils  une pompe à exporter des devises et participent-ils au creusement du déficit de la balance des paiements au même titre que les Investissements étrangers non exportateurs ? Les soukouk constituent-ils une arnaque eu égard  à un droit de propriété sur les actifs placés dans le patrimoine fiduciaire ? 

Les sociétés virtuelles dédiées à ces soukouk appelées SPV (Special Purpose Vehicule) qui vont se charger de réaliser les investissements et de recueillir les revenus de ces placements pour les transférer ensuite aux investisseurs ont-elles un caractère légal compte-tenu de leur statut éphémère-bidon ? 

La société civile et les personnalités indépendantes doivent se mobiliser contre cette mainmise golfique sur notre économie, notre patrimoine d’infrastructures de base (routes, chemin de fer, barrage, transports de tout genre, télécommunications) et les fleurons industriels et touristiques. Etant donné les mauvaises performances économiques et les déficits record, le gouvernement serait amené à faire appel aux soukouk golfiques pour combler le déficit de sa balance de paiements et le déficit budgétaire récurrent et chronique. Dans ce cas, l’Etat tunisien perdra de facto son autonomie et son autorité  faisant de la Tunisie une succursale des fonds souverains et les tunisiens et tunisiennes des esclaves promus/promis à l’enrichissement des pays golfiques. 

Les déclarations du Secrétaire d'Etat à la finance à l’ANC démontrent que ce dernier n’a pas encore assimilé la signification des « sukuk ». Selon lui  « les sukuks islamiques ne constituent pas des dettes puisqu'ils génèrent des revenus ». Nous suggérons au Ministre par intérim de s’inscrire à un stage en finance islamique à Abou Dhabi afin d’actualiser ses connaissances en la matière et lui éviter de s’envaser dans des réponses bateaux …

Maintenant, la priorité des priorités est le sauvetage urgent des finances publiques par la réduction du train de vie de l’Etat, la réorientation des fonds de la Caisse de Compensation vers les plus démunis et l’investissement productif de la richesse et l’arrêt-annulation du remboursement de la dette odieuse contractée par le régime illégal de ZABA. Tous les Etats et institutions internationales ayant emprunté à Ben Ali doivent recourir au recouvrement de leurs dettes en s’adressant directement à ce dernier et à sa mafia

Mustapha STAMBOULI