Dans son intervention publique à l'Association des économistes tunisiens (ASECTU), MKN a fait
une évaluation méthodique de la situation économique et financière de la
Tunisie selon des standards internationaux. Qui mieux que lui est capable de
faire une critique objective de la situation chaotique de notre économie !
MKN n’a pas tout dit et révélé pour ne pas affoler le marché financier et les
créanciers de la Tunisie. Le bilan de deux ans d’amateurisme politique et d’une
fuite en avant concernant les finances publiques peuvent nous ramener au mieux
au cas grec au pire à celui de Chypre !
L’ancien gouverneur de la BCT met en garde contre le risque
de "chaos incontrôlé" en Tunisie faute d’une politique
volontariste visant à assainir les finances publiques et une relance de l’investissement,
seul moteur créateur d’emplois et de richesses.
Trop, c’est trop ! Des mensonges, des occultations, une
opacité sans fin. Voilà la récolte des tunisiens et des tunisiennes après deux
ans d’errements de la classe politique et de refus de prises de position
claires de la part des partis d’opposition. Les partis d’opposition et les
organisations nationales sont-ils à ce point neutralisés, phagocytés ou
anesthésiés par le discours dominant ? Ces partis sont-ils là pour
justifier une pseudo-démocratie et légitimer un pouvoir islamiste ?
Quelles garanties –avantages- ont-ils obtenu pour jouer ce jeu malsain ?
Le peuple tunisien s’enfonce dans le doute et la défiance à l’égard des
politiques jusqu’au point de se sentir trahi par ceux-ci. Est-ce une
démobilisation que l’opposition souhaite pour contrer toute volonté de
construire une réelle démocratie participative et directe émanant du peuple et
engager des réformes structurelles et économiques au profit de la majorité ?
Voilà ce qu’aurait aimé dire MKN à notre avis !
Cependant, doute, défiance et désespoir du peuple tunisien
pourraient être les prémisses d’une réelle mobilisation populaire pour un
projet révolutionnaire à penser et à faire.
Mustapha STAMBOULI