10 janvier 2013

Un Front électoral progressiste n’est pas une utopie !


Le multipartisme, s’il témoigne de la bonne santé/volonté démocratique d’un pays, d’une soif  de participation citoyenne à la construction de ce dernier, reflète également le désarroi et le manque de confiance dans l’offre politique existante, ce qui, à notre avis, correspond au cas de la Tunisie. Compte tenu de la dimension de notre pays, du nombre assez modeste d’électeurs et électrices, de l’immaturité relative, du peu de préparation des tunisiens – résultats de l’oppression passée – nous estimons qu’un Front électoral regroupant les courants politiques progressistes (Nidaa Tounès, Jamhouri, Front populaire, Massar et tous les  partis se réclamant du bourguibisme) est nécessaire pour faire face à la montée des mouvements populistes-obscurantistes favorisée par une situation de crise de société et des frustrations cumulées depuis plusieurs décennies et encouragée/soutenue par l’ingérence wahhabite des pays du Golfe . Les résultats des élections du 23 octobre dernier confirment bien ce désordre politique. 

L’organisation du Front doit être objectivement négociée dans l’intérêt général sans hégémonie ni mainmise. C’est un exercice délicat, nécessitant de longs pourparlers et des négociations difficiles. Le temps est compté, d’où l’urgence à les entamer.

Un Front  électoral progressiste, revendication citoyenne,  ne représente pas une utopie, c’est une nécessité de “salut public” pour sauver la Tunisie du naufrage programmé, télécommandé et financé par l’obscurantisme international.

La mise en place de ce front électoral exige au préalable une "autocritique" publique de chacun pour prouver aux tunisiens et tunisiennes que les calculs et errements du passé ne se  répéteront plus. BCE, Chabbi, Hamma, Ben Brahim doivent nous convaincre qu’ils ont tiré les leçons de la première transition et des élections du 23 octobre 2011.

Seuls les égos surdéterminés et le «combat de faux-coqs» des « leaders des partis » pourraient faire échouer ce projet de Front électoral.

Mustapha STAMBOULI