25 juin 2013

Le Général Rachid Ammar : forcément un homme de synthèse !

L’intervention du Général Rachid Ammar sur Ettounissia est un acte fondateur, un appel pour le sauvetage de la République et de l’unité nationale. Le Général refuse d'être pris pour un dindon de la farce. Oui, le système politique mis en place a échoué et devenu dangereux pour la stabilité du pays et l'unité nationale. Le Général Ammar ne peut cautionner une telle faillite. Il a dit non après mure réflexion. Nous le soutenons aujourd’hui et demain. L’appel du Général vient consolider l’appel de BCE, deux projets complémentaires pour sortir la Tunisie du guet apens posé par l’internationale wahhabiste-takfiriste et la mafia, reliquat du régime de ZABA pour somaliser l'Afrique du Nord de l'Egypte à la Mauritanie.
Dans son intervention d’hier sur la chaine Attounisia, Le Général Rachid Ammar a mis en demeure toute la classe politique pour trouver une solution urgente à la crise multidimensionnelle que connait la Tunisie depuis 30 mois car le pays est réellement menacé dans ses fondements. Face à tout ce qui menace sa cohésion, sa sécurité et surtout  son identité, il est temps pour remettre les pendules à l’heure et repenser la feuille de route. Ce qu’il faudra impérativement, c’est un sursaut, un réveil, une prise de conscience, sans lesquels les lendemains pourraient être dramatiques pour tous les tunisiens et tunisiennes sans exception. Il s’agit pour la Tunisie de retrouver un consensus fondé sur l’unité nationale qui constitue le fondement et la base de toute stabilité et de tout développement économique et social du pays,  seul fondement valable pour construire une Tunisie  nouvelle, démocratique, solidaire et surtout unie.

Le renoncement du Général Ammar à poursuivre son mandat de Chef d'Etat-Major des Armées est un avertissement et bonne et due forme à tous les tunisiens et tunisiennes et plus particulièrement à la classe politique au pouvoir ou dans l’opposition. Le système actuel est caduc et qu’il faudra le repenser.
Pour le moment, rien n’indique qu’il y a au sein de la classe politique un homme ou une femme capable de sortir le pays de son impasse. Dans ce cas, il ne reste qu’une solution prévoyant de faire table rase de l’expérience fâcheuse post 14 janvier 2011 et reconstruire la maison Tunisie à travers une Conférence Nationale Souveraine des Forces Vives de la Nation.

L’entreprise de déconstruction  de la République et de l’Etat unitaire se poursuit à un rythme inquiétant, l’économie et les finances publiques ont franchi toutes les lignes rouges. Cette course vers la somalisation de notre pays ne pourrait être arrêté  sans prendre des mesures courageuses : (i) mettre  fin aux activités de la mafia-affariste qui détruit chaque jour une partie de notre économie et les finances de l’Etat, (ii) organiser la lutte contre les fossoyeurs de la République par une approche systémique. L’approche sécuritaire et militaire ne peut durer éternellement – c’est le piège tendu pour notre armée. La guerre dissymétrique est toujours au profit des bandes obscurantistes qui sont financés par l’international wahhabisme-obscurantiste.      (iii)  nous équiper en matière de renseignements pour prévenir les sabotages et les opérations terroristes. Seul un organisme public disposant de moyens humains, logistiques et financiers serait à même de mettre la Tunisie à l’abri du terrorisme et du désordre ravageur.  La Tunisie sera plus forte, au moindre coût, en mettant en place un véritable FBI tunisien, républicain, citoyen, intelligent, doté d’une capacité d’espionnage capable d’assurer à la Tunisie  son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Autrement dit, le peuple tunisien exige un système fiable, pérenne  en matière de défense et de sécurité répondant aux attentes de la République.  

Si nous ne saisissons pas cette occasion pour colmater les brèches de la désunion, la Tunisie implosera, en peu de temps, en quelques émirats téléguidés par le sionisme international et les ennemis de l’Islam.

Le peuple tunisien est-il capable de comprendre le message codé du Général Ammar ? Dans l’affirmative, il doit le prouver. Dans la négative, il doit se préparer au chaos, sachant qu’il est difficile de faire des pronostics exacts sur la gravité et la durée de cette période de chaos ...

La décision du Général Ammar est arrivée au bon moment. Elle est nécessaire et ne constitue nullement un abandon de la Tunisie. C'est un électrochoc utile pour pousser la classe politique et le peuple à réagir et à exiger une solution globale pour notre pays. Je pense que cette intention-détermination est tout à fait logique et réfléchie qui sera suivie par d’autres initiatives salvatrices pour notre pays. Rien d'étonnant si Rachid Ammar sera notre Général De Gaule.


Le Général Ammar est-il, encore, cette fois-ci, au rendez-vous pour soutenir une nouvelle feuille de route citoyenne et participative en phase avec les objectifs de la Révolution ? Lui qui aurait dit : « Je vais bientôt siffler la fin de la récréation ». il l’a fait en se rétirant de ses fonctions militaires pour limite d’âge Récréation signifiant pour nous incompétence, amateurisme, gabegie, diversion, obscurantisme, absence d’ouverture sur le futur, bref décomposition de la République au bénéfice du chaos et de la dictature pour masquer ladite récréation ! Peu importe la polémique surgie à partir de cette célèbre phrase ! Il conviendrait de dire ou plutôt de proposer un autre cheminement pour sortir la Tunisie de l’impasse et des risques d’implosion, de guerre civile, d’autant plus que l’insécurité s’installe à nos frontières et nous encercle. Cette tâche est du ressort des hommes exceptionnels. Le Général Rachid AMMAR, serait-il l’un d’entre eux ? Tout laisse à le croire !

Pour terminer, il est légitime que les tunisiens et tunisiennes se demandent pourquoi, le Général Rachid Ammar a-t-il considéré que la légitimité électorale s’est éteinte avec l’assassinat du Leader Chokri Belaid, secrétaire général de parti des patriotes démocrates ? Probablement, considère-t-il que le pouvoir qui n’arrive pas à protéger les acteurs politiques n’est plus digne de continuer à gouverner ? Plus grave encore, a-t-il des indices d’implication des gourous dans l’élimination physique du premier opposant tunisien ? Les déclarations du Général Ammar corroborent parfaitement avec celles de l’ex-premier ministre Jbali qui a déclaré sur Mosaïque FM que « cet incident est une violence politique, qui ne se limite pas désormais aux paroles, mais il a pris un dangereux tournant, en utilisant les armes. ». Jbali a dit en d’autres termes que les règles de jeu ne sont plus les mêmes et que les balles remplacent les urnes. D’où sa proposition de congédier  tout l’exécutif en le remplaçant par des technocrates indépendants. Les faucons islamistes ont repoussé cette proposition car elle contient implicitement une condamnation des partis au pouvoir.

Mustapha STAMBOULI