En ce 18 décembre, nous célébrons la Journée mondiale de la langue arabe, un moment précieux pour réfléchir à l'importance de cette langue millénaire, porteuse d'une culture, d'une histoire et de savoirs immenses. Loin de se limiter à un simple outil de communication, la langue arabe est un pilier fondamental de l'identité et du patrimoine du monde arabe.
Cependant, elle fait face à des défis de taille. L'érosion de l'arabe classique, au profit des dialectes régionaux, fragilise parfois l'unité linguistique et le patrimoine commun que l'arabe standard incarne. Bien que les dialectes soient des expressions vivantes et authentiques, il est crucial de se poser une question essentielle : comment préserver l'équilibre entre la diversité des dialectes et l'unité que représente l'arabe classique ?
Chaque langue est une bibliothèque vivante, porteuse de traditions, d'histoires et de visions uniques du monde. Cependant, comme de nombreuses langues à travers le monde, l'arabe classique est aujourd'hui menacé. Plus de 40 % des langues dans le monde sont en danger d'extinction, ce qui entraîne la disparition de communautés entières et de portions de leur identité. Une langue qui se perd, c'est une bibliothèque de savoirs, de contes et de valeurs qui s'efface.
L'arabe, riche de siècles d'histoire, fait face à un défi crucial : comment préserver son essence tout en valorisant la diversité culturelle que les dialectes apportent ? Perdre l'arabe classique, c'est risquer d'effacer une part essentielle de l'identité et de l'héritage collectif du monde arabe.
Que pouvons-nous faire ?
Renforcer l'enseignement de l'arabe classique dans les écoles, dès le plus jeune âge, en l'intégrant de manière plus vivante et interactive dans les programmes. Cela permettrait non seulement d'assurer la transmission de la langue, mais aussi de rendre ses racines plus accessibles et proches des jeunes générations.
Encourager son usage dans les médias et la littérature, en incitant les journalistes, écrivains et créateurs de contenu à l'utiliser dans leurs productions. Une approche innovante pourrait être de promouvoir des émissions de télévision, des films et des programmes numériques qui utilisent l'arabe classique tout en restant ancrés dans les réalités quotidiennes des jeunes, pour ne pas perdre l’aspect vivant de la langue.
Valoriser les dialectes tout en renforçant le lien avec l'arabe standard. Il est essentiel de promouvoir une cohabitation harmonieuse entre les deux formes de la langue. Par exemple, les écoles et les universités pourraient proposer des cours qui enseignent non seulement les règles grammaticales de l'arabe classique, mais aussi la manière dont les dialectes peuvent enrichir cette base. De même, les médias peuvent jouer un rôle clé en présentant des contenus qui combinent le meilleur des deux mondes.
Les langues ne sont pas simplement des outils de communication ; elles sont des vecteurs de culture, d'identité et de transmission. Une langue forte est le reflet d'une communauté engagée, tandis qu'une langue délaissée témoigne d'un affaiblissement culturel. Cultivons nos mots, car ils sont les gardiens de notre passé et les bâtisseurs de notre avenir.
Ensemble, nous pouvons protéger cette richesse inestimable et garantir sa transmission aux générations futures. Préserver la langue arabe, c’est préserver une part essentielle de l’héritage culturel mondial, et il est de notre responsabilité de la transmettre vivante et vibrante.
Mustapha STAMBOULI
18/12/2024
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