La question posée par l’actualité
n’est pas seulement une question d’attitude vis-à-vis de la religion et de sa relation avec l’Etat. La
réalité, c’est que la politique en faillite du gouvernement provisoire, face à la crise, consiste à
prendre le peuple en étau entre deux fascismes, celui, de plus en plus
agressif, de la classe dirigeante et celui d’un autre fascisme menaçant :
des intégristes salafistes s’appuyant sur la religion. Des deux côtés, le
danger est grand...
Vouloir introduire la Chariâa dans la nouvelle Constitution
est une provocation et une déclaration de guerre aux tunisiens qui ont appris à
vivre en bonne entente avec l’Islam malikite et hanafite. La Chariâa, c’est
cent interprétations, c’est ouvrir une voie royale au fascisme et à la
dictature. La chariâa islamique comme source essentielle pour l’élaboration des lois,
c’est est aussi accepter des attitudes agressives de
ces jihadistes, intégristes et salafistes et leur diktat, c’est aussi la répudiation
et les quatre femmes et tant d’autres
choses. Non, les tunisiens et surtout les tunisiennes n’en veulent pas de cela.
Ce n’est pas le projet de la révolte du 14 janvier. Les tunisiens n’ont pas
dégagé Ben Ali pour instaurer la chariâa
dans le pays. C’est la contre-révolution qui s’installe dans le pays, c’est un
projet de société diamétralement opposé à celui du peuple dans son écrasante
majorité. La Constituante joue avec le feu et si elle persiste elle perdra !
Sadok Chourou, député d’Ennahdha et
membre de la commission du préambule, a déjà donné le ton dans les débats de sa
commission en déclarant que « le préambule doit se faire suivant trois
références fondamentales, qui sont le Coran, la Sunna et l’unanimité des
savants de la Umma islamique. C’est l’unique référence fondamentaliste
islamiste reconnue et les théologiens de l’Islam sont unanimes là-dessus ».
Ces propos de ce salafiste constitue une
déclaration de guerre que tous les Bourguibistes et Hachedistes ont bien compris
et ne mettront pas beaucoup de temps pour s’opposer à cette agression lâche.
Nos moyens sont énormes pour faire face à cette dérive et à ce complot.
N’oublions pas l’introduction de la chariâa au Soudan a abouti in fine à imploser ce pays
frère. Il est vrai que la Tunisie n’est pas le Soudan mais les tunisiens n’en
veulent pas d’une Constitution basée sur la chariâa. Le risque est énorme et le
clivage est net. Le Littoral refuse l’arrogance de ces salafistes comme un certain Chourou et tant d’autres
émirs d’ennahdha qui cherchent à déstabiliser notre pays en introduisant des
concepts archaïques et anachroniques.
L'Islam est dans notre coeur et dans notre pratique quotidienne, il ne doit pas être la source de la Fetna et de la division de notre peuple.
Mustapha STAMBOULI