Quelles leçons tirer de cette séance d’hier à l’ANC ?
Deux me paraissent essentielles: à quoi sert un président de l’ANC s’il n’est
pas capable d’éviter un conflit avec l’opposition ?
A quoi sert un Chef de
gouvernement s’il ne répond pas aux questions des représentants du peuple ?
Mais la mascarade de ce jeudi noir m'incite à interpeller les
Constituants et le gouvernement. Pourquoi les paie-t-on?
C’est le désordre le plus total qui s’installe à la
Constituante donnant lieu à un spectacle de mauvais aloi pour l’image et la
crédibilité même de l’institution qui prétend nous rédiger une Constitution.
Mustapha Ben Jaffar, président de l’ANC soucieux beaucoup plus du
formalisme et de la l’application stricto sensu du règlement intérieur que du
désordre total qui caractérise la situation politique, économique et sociale du
pays. Il aurait pu donner la parole à l’opposition trois fois à raison de 20
mn au lieu d’une minute pour 65 députés. Soyons pratiques et pragmatiques ! Il
faut croire que MBJ est préoccupé beaucoup plus par l’effritement / éclatement
de son parti Ettakatol et surtout de la disparition de la section d’El Menzah
dont il a la charge. C’est minable, ce n’est pas ainsi qu’on construit des
traditions démocratiques... Je pense que le pays est mal dirigé : un président
qui s’acharne contre la Syrie et son président Bachar Al Assad sans
raison. Un Chef de gouvernement qui n’a aucune prise sur le pays. Il est
incapable de mener la moindre action pour le stabiliser. C’est grave et
inadmissible. Le tunisien est en droit de demander qu'est-ce qui se passe? Le
peuple doute de la capacité de la classe politique pour redresser la situation
politique, économique, sociale et sécuritaire. La situation est catastrophique
! Les partis politiques devront s’organiser en dehors de la Constituante et se
concerter pour évaluer la situation générale dans le pays et faire des
propositions concrètes de sortie de crise. Faudrait-il remplacer les trois
présidents pour sauver le pays qui est réellement en panne aujourd’hui.
Je crois que c’est inévitable …
Mustapha STAMBOULI