03 octobre 2012

La Tunisie à la dérive et se fascise : J'accuse !

Ne pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives fascistes et dictatoriales car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève...

Dans la nuit du 3  septembre, une jeune fille et son fiancé sont arrêtés par trois policiers alors qu'ils sont en voiture dans un quartier de la banlieue Nord de Tunis.  Aux dires du fiancé sa fiancée a été conduite  par les deux autres policiers à l'arrière de leur voiture et a été  sauvagement violée. Le pire trois semaines après, la fille est accusée d’atteinte à la pudeur et son procès fait à la Une de tous les journaux nationaux et internationaux. C’est la honte et l’humiliation pour tout un peuple.

L’ambassade des Etats Unis à Tunis et l’école américaine  ont été prises d’assaut par des éléments du crime organisé et des jihasistes le 14 Septembre dans l’après midi après la prière collective du Vendredi ! Bilan : quatre  morts et 500 blessés côté agresseurs, une centaine  de véhicules ont été brûlés, pillage systématique de l’Ecole américaine. Une vraie catastrophe nous tombe sur la tête. Une première dans l’histoire de la Tunisie qu’une ambassade étrangère soit attaquée avec une telle violence et une telle haine.

Le 30 septembre 2012, un élu de la Constituante a été agressé lors d’une réunion d’un parti politique d’opposition par des inconnus.

Nous apprenons qu’un corps sans vie d'une jeune femme âgée  d’une vingtaine d’année s a été retrouvé dans la nuit du mardi 2 octobre dans un appartement du centre-ville de Tunis. La femme a été retrouvée égorgée et baignée dans son sang.

Une série noire qui plonge le pays dans l’inquiétude, le désarroi et la crainte pour la République. Les bandits agissent en toute impunité. La police nationale est dépassée par les évènements compte tenu de l’ampleur des attaques
De l’incapacité de l’exécutif à rétablir l’ordre et le respect des lois républicaines découlent les dérapages et actes des salafistes, lesquels testent ainsi leur stratégie de déstabilisation du pays. Ces ignobles individus cherchent la provocation voire la guerre civile pour « somaliser » le pays et le livrer aux bandes armées et aux lois barbares.
Bientôt, on obligera tout tunisien ou toute tunisienne à observer « religieusement » les rituels récurrents comme les prières ou le jeûne au mois de Ramadhan. Où allons-nous avec ces hors –la- loi ?
Ne pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives fascistes et dictatoriales car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève...

Pourquoi la police est-elle si amorphe aujourd’hui ? Pourtant ces bandits-salafistes sont bien connus de ses services et d’ailleurs de nombreux citoyens dans les quartiers !

Nous demandons que les peines de prison soient vraiment appliquées quand elles sont prononcées ; plus de 15000 criminels ont été relâchés dans la nature et parmi eux plusieurs centaines d’intégristes. Pourquoi le pouvoir s’est-il empressé de libérer ces criminels sans se soucier de la sécurité des tunisiens et tunisiennes ? Ces criminels sans qualification professionnelle deviennent la proie facile des jihdistes-salafistes : ils les engagent pour les sales besognes.

Pourquoi les tunisiens ont-ils oblitéré très rapidement l’installation d’un émirat islamique à Sejnane où les islamistes ont imposé l’application stricte de la Chariâa. Ils ont édifié une prison, en plus sur le domaine public, où ils emprisonnent les contrevenants à la Chariâa selon leur propre version. Conséquences : des centaines d’habitants ont fui leurs habitations, un village entier est occupé par des salafistes.

Les atteintes se multiplient dangereusement à travers le pays et prennent des formes diverses : agressions verbales en direction des femmes, rituels de prière en pleine rue, agressions physiques à l’encontre des adversaires politiques, mariage orfi, occupation tapageuse des espaces publics et maintenant, amputation des mains, humiliation du drapeau national et attaque des personalités politiques.

Le silence mortel du pouvoir et surtout des dirigeants d’Ennahda face à ces dépassements insupportables et inacceptables, leur double discours, encouragent les abus et les crimes des jihadistes-salafistes qui se réclament de la guerre sainte et de la généralisation de la Chariâa. Le Président-Fondateur et Guide Suprême du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha au Pouvoir n’a-t-il pas parlé des salafistes en ces termes affectueux « nos enfants … ».
Devant ce silence et ce laisser-faire du pouvoir et les débats anachroniques quotidiens, j’en appelle à la société civile et aux partis de l’opposition pour nous mobiliser massivement et rapidement sinon nous serons tous coupables d’une guerre civile annoncée et de non-assistance à peuple en danger…

Dans ces conditions, il est urgent de créer un Front Anti-fasciste (FAF)  pour défendre la République, dénoncer les organisations fascistes et organiser la défense citoyenne contre toute atteinte à la sécurité publique, aux libertés individuelles ou collectives. Il sera ouvert aux partis politiques républicains, aux syndicats, à l’ensemble de la société civile éprise de liberté et de respect des droits humains et de laïcité. Nous n’avons plus le droit de différer cette action citoyenne pour préserver nos acquis et l’avenir de nos enfants.

Mustapha STAMBOULI