Peu d’analystes politiques ont compris les objectifs et les
messages réels véhiculés par l’intervention de Béji Caïd Essebsi lors de
l’émission spéciale organisée dimanche dernier sur Nesma TV. Toutes les
lectures faites, à ce jour, sur la candidature de BCE aux prochaines
présidentielles traduisent une compréhension au premier degré. Les réactions sont plutôt
simplistes et peu pertinentes.
BCE, contrairement aux apparences, était inquiet,
bouleversé, cherchant à plusieurs reprises ses mots, a livré un message codé au
peuple tunisien et très probablement au peuple algérien et à sa classe
politique. Son message est clair et profond : je ne reculerai pas quand le
devoir m’appelle. L’accident vasculaire cérébral qui a failli terrasser
le président Bouteflika, le 27 avril 2013, était en filigrane. En effet,
la disparition de Bouteflika inquiète beaucoup BCE et il sait pertinemment qu’une
absence prolongée de ce dernier bouleversera
la donne maghrébine et mettra la région entière en grande difficulté.
A la question posé par le chroniqueur de Nessama
« seriez-vous candidat aux présidentielles ? Béji Caid Essebsi, non
surpris par la question et sans aucune hésitation a répondu par
ouiiiiii !
Cette réponse dit long sur l’homme politique qui avait passé
plus d’un quart de siècle avec le président Bourguiba. Cette prise de position
claire et nette est chargée de sens et de gravité. Seuls les anciens compagnons
de Bourguiba peuvent comprendre le désarroi de BCE. Ce dernier estime que le
moment est arrivé pour mettre fin à la récréation. La Nation est réellement
menacée si rien n’est fait pour endiguer les dérapages prévisibles.
BCE avait lancé un appel à tous les patriotes authentiques
pour faire acte de candidature pour le sauvetage de la Tunisie, de la
République et de la Nation.
Les déclarations de Chebbi sur Nesma prouvent que ce dernier
a bien compris le dessous de la candidature de BCE aux présidentielles. Il a
saisi que Caid Essebsi est en train de préparer l’opinion publique à la
résistance et au soulèvement contre le fait accompli imposé au peuple tunisien.
Je suis convaincu que BCE doit être soutenu pour nous tous
hommes et femmes pour préserver l’intégrité territoriale de la Tunisie et la
paix civile dans notre pays.
Sans aucune hésitation, je soutiens l’acte courageux de BCE
et je demande à la classe politique sincère et républicaine d’engager une
concertation rapide et sérieuse pour mettre en place une stratégie de sauvetage
de la Nation car notre pays est réellement menacé.
BCE déclare la désobéissance civile et la résistance contre le fascisme naissant et la dictature théocratique. Faisons de même !
BCE est en phase avec l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour ce peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
BCE est en phase avec l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour ce peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Mustapha STAMBOULI