Finalement Abbassi admet amèrement son échec personnel et
celui de la Centrale syndicale. Ses menaces répétées de grèves générales ne
font peur à personne. Ceci étant, la classe politique n’a plus le choix que de
repartir de ZERO sinon, la prise du pouvoir par l’institution militaire devient
légitime et obligatoire pour éviter le chaos dans le pays.
A défaut d’une mise
en place d’une conférence nationale souveraine, le scénario égyptien serait une
issue inévitable.
Tout est donc à recommencer. La Tunisie ne survivra que si elle réinstalle
l’autorité de l’Etat et implique toutes les compétences en vue de trouver les
solutions appropriées pour un pays à la dérive tant sur le plan sécuritaire
qu’économique. Il ne manque qu’une formulation politique claire et un
engagement résolu et sans faille de la part des acteurs politiques. Mais ces
conditions, qui seraient si simples à remplir dans n’importe quel pays au
Monde, s’apparentent, en Tunisie, à un chemin de croix, tant l’incompétence de
la classe politique est flagrante. Ceci,
étant, comment peut-on sortir de cette impasse avec le minimum de dégât ?
On est tenté de dire, et si on effaçait tout et on revient à
la case départ. Un seul scénario
possible garantissant la pérennité de l’Etat et assurant une transition qui
nous amènera in fine à des élections libres et l’adoption d’une Constitution acceptée
par le peuple tunisien :
Remettre le pays à l’institution militaire qui se chargera
d’organiser une conférence nationale souveraine avec sa garantie. Faute de
consensus au bout d’un mois, cette institution procédera à la mise en place
d’un exécutif intérimaire en attendant un consensus. Si au bout de trois mois,
aucun accord n’est enregistré, l’institution militaire désignera un panel d’une
trentaine de personnalités pour faire la synthèse entre la Constitution de 59
et la dernière version de la constitution en cours de finalisation. Ce panel
devrait remettre son projet au bout de deux mois afin de le soumettre à
référendum. Si le blocage persiste au niveau de la Conférence nationale,
l’institution militaire fera appel aux Nations Unies pour organiser des
élections libres sous sa supervision avec un code électoral préconisant le vote
à deux tours sur les personnes et non sur les listes.
Le peuple attend un acte républicain de la part de la
classe politique qui pourrait redonner aux tunisiens et tunisiennes le goût et
la volonté de l’engagement politique. Sinon, une seule alternative s’offrira au
peuple : faire sa révolution, une vraie révolution citoyenne quelques
soient les coûts, les épreuves et les sacrifices.
Mustapha STAMBOULI