05 décembre 2013

La palabre informelle a échoué et tant mieux !

Finalement Abbassi admet amèrement son échec personnel et celui de la Centrale syndicale. Ses menaces répétées de grèves générales ne font peur à personne. Ceci étant, la classe politique n’a plus le choix que de repartir de ZERO sinon, la prise du pouvoir par l’institution militaire devient légitime et obligatoire pour éviter le chaos dans le pays. 

A défaut d’une mise en place d’une conférence nationale souveraine, le scénario égyptien serait une issue inévitable.

Tout est donc à recommencer. La Tunisie ne survivra que si elle réinstalle l’autorité de l’Etat et implique toutes les compétences en vue de trouver les solutions appropriées pour un pays à la dérive tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Il ne manque qu’une formulation politique claire et un engagement résolu et sans faille de la part des acteurs politiques. Mais ces conditions, qui seraient si simples à remplir dans n’importe quel pays au Monde, s’apparentent, en Tunisie, à un chemin de croix, tant l’incompétence de la classe politique  est flagrante. Ceci, étant, comment peut-on sortir de cette impasse avec le minimum de dégât ?

On est tenté de dire, et si on effaçait tout et on revient à la case départ.  Un seul scénario possible garantissant la pérennité de l’Etat et assurant une transition qui nous amènera in fine à des élections libres et l’adoption d’une Constitution acceptée par le peuple tunisien :

Remettre le pays à l’institution militaire qui se chargera d’organiser une conférence nationale souveraine avec sa garantie. Faute de consensus au bout d’un mois, cette institution procédera à la mise en place d’un exécutif intérimaire en attendant un consensus. Si au bout de trois mois, aucun accord n’est enregistré, l’institution militaire désignera un panel d’une trentaine de personnalités pour faire la synthèse entre la Constitution de 59 et la dernière version de la constitution en cours de finalisation. Ce panel devrait remettre son projet au bout de deux mois afin de le soumettre à référendum. Si le blocage persiste au niveau de la Conférence nationale, l’institution militaire fera appel aux Nations Unies pour organiser des élections libres sous sa supervision avec un code électoral préconisant le vote à deux tours sur les personnes et non sur les listes.

Le peuple attend un  acte républicain de la part de la classe politique qui pourrait redonner aux tunisiens et tunisiennes le goût et la volonté de l’engagement politique. Sinon, une seule alternative s’offrira au peuple : faire sa révolution, une vraie révolution citoyenne quelques soient les coûts, les épreuves et  les sacrifices.

Mustapha STAMBOULI