24 juillet 2025

La Tunisie : Un Choix Stratégique pour l’Indépendance et la Stabilité Régionale

 

À travers un virage diplomatique audacieux, la Tunisie sous la direction de Kaïs Saïed affiche sa volonté de se libérer des influences extérieures et de redéfinir ses partenariats internationaux. En réponse aux défis mondiaux et régionaux, le président tunisien a clairement marqué son intention de diversifier les alliances du pays, en particulier avec des puissances non occidentales telles que la Chine, la Russie et l’Iran. Ce choix, bien que risqué, repose sur des principes de souveraineté et de non-ingérence, offrant à la Tunisie une position plus autonome dans un monde géopolitiquement complexe. Cependant, ce tournant ne se limite pas à une simple réorientation des relations internationales. La Tunisie entend également jouer un rôle de modérateur entre l'Est et l'Ouest, en cherchant des solutions pacifiques pour stabiliser la région du Maghreb, notamment en Libye, et contribuer à un équilibre mondial plus juste. Cet article explore les implications de ce choix stratégique et son potentiel pour la Tunisie à devenir un acteur clé de la diplomatie internationale.

Le 22 juillet 2025, au Palais de Carthage, un entretien marquant a eu lieu entre le président tunisien Kaïs Saïed et Mossad Boulos, un haut conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Bien que la réunion ait abordé des questions variées, telles que la situation alarmante en Palestine, les menaces terroristes et les tensions dans le monde arabe, la déclaration finale de Kaïs Saïed a attiré une attention particulière. Dans une position claire et ferme, le président tunisien a indiqué la volonté de la Tunisie de réorienter ses partenariats stratégiques. Il a affirmé que la Tunisie choisit désormais de s’inscrire dans une démarche d’indépendance et de souveraineté, loin des influences occidentales traditionnelles.

Une Diplomatie Tournée vers l’Est

Ce message ne se contente pas de remettre en cause les orientations diplomatiques passées ; il marque un tournant radical dans la politique extérieure tunisienne. Loin de rompre brutalement avec l’Occident, la Tunisie choisit de diversifier ses alliances, en cherchant à établir des relations plus équilibrées et stratégiques avec des puissances non occidentales. Le rapprochement avec la Chine, la Russie et l’Iran s’inscrit dans une logique pragmatique qui vise à ouvrir de nouvelles voies de coopération économique, technologique et politique. Dans un contexte où la mondialisation modifie les rapports de force, la Tunisie semble choisir de ne plus être prisonnière d’une relation asymétrique avec ses partenaires traditionnels.

La Recherche de Souveraineté

Ce virage diplomatique n’est pas seulement motivé par des considérations géopolitiques, mais aussi par un besoin de renforcer la souveraineté nationale. La Tunisie veut se libérer de l’influence exclusive des grandes puissances occidentales et reprendre le contrôle sur ses choix stratégiques. La déclaration de Kaïs Saïed souligne que la priorité du pays est désormais d’œuvrer dans l’intérêt de son peuple, en écoutant ses aspirations et en répondant à ses besoins. Cette approche plus autonome et moins dépendante des centres de pouvoir traditionnels s’inscrit dans un désir de rééquilibrage des relations internationales.

Une Nouvelle Vision des Partenariats Internationaux

Le choix de l’administration Saïed de s’orienter vers de nouveaux partenaires économiques et politiques n’est pas anodin. La Chine, la Russie et l’Iran, chacun dans leur domaine, offrent à la Tunisie des alternatives aux modèles occidentaux, avec des opportunités de développement dans des secteurs clés comme les infrastructures, l’énergie et la sécurité. Ce nouveau partenariat ne constitue pas une rupture brutale, mais plutôt un redéploiement stratégique qui, tout en restant ouvert à des coopérations avec l’Occident, tend à donner à la Tunisie davantage de liberté de manœuvre sur la scène internationale.

Un Choix Risqué mais Nécessaire

Dans un monde où les tensions internationales se multiplient et où les rapports de force sont en pleine recomposition, le positionnement de la Tunisie semble audacieux, mais il est aussi porteur de grandes opportunités. Ce rééquilibrage, bien qu'il comporte des risques, permettra à la Tunisie de réaffirmer son rôle en tant qu’acteur indépendant et acteur clé dans la région arabe et au-delà. Il s’agit d’un choix réfléchi, visant à sortir de la dépendance envers un Occident perçu comme distant et souvent indifférent aux réalités locales.

La Tunisie : Un Modérateur entre l’Est et l’Ouest

Au-delà de sa politique de diversification des alliances, la Tunisie aspire également à jouer un rôle plus actif dans la stabilité mondiale. En raison de sa position géographique stratégique et de son histoire d’équilibre diplomatique, elle pourrait se positionner comme un pont entre l’Est et l’Ouest. La neutralité tunisienne ne doit pas être perçue comme un retrait, mais comme une posture proactive visant à stabiliser les relations internationales et à éviter les catastrophes géopolitiques. En ouvrant un dialogue entre les puissances en présence, la Tunisie pourrait offrir des solutions créatives pour gérer les tensions mondiales, tout en préservant sa propre souveraineté.

La Stabilité de l’Afrique du Nord : Un Enjeu Crucial

La stabilité de la région arabe, et en particulier de l’Afrique du Nord, est un enjeu majeur pour la Tunisie. La situation en Libye, voisine et dévastée par des conflits internes, constitue un défi central. La Tunisie pourrait, par ses relations renforcées avec les puissances orientales et occidentales, jouer un rôle clé dans la médiation des conflits régionaux. En facilitant un dialogue inclusif entre les factions libyennes et en travaillant avec des partenaires extérieurs, la Tunisie pourrait contribuer à stabiliser la région et à réduire les tensions qui affectent l’ensemble du Maghreb.

Conclusion : Une Diplomatie Réinventée

Ce virage stratégique marque une volonté de réinventer la diplomatie tunisienne et d’ouvrir le pays à de nouvelles opportunités tout en affirmant ses principes de souveraineté et de non-ingérence. Bien que cela implique des ajustements délicats dans ses relations avec ses partenaires traditionnels, le choix de Kaïs Saïed met en évidence la détermination de la Tunisie à suivre sa propre voie. Cette approche pourrait permettre au pays de jouer un rôle clé non seulement dans la région, mais aussi à l’échelle mondiale, en agissant comme un acteur modérateur entre l’Est et l’Ouest, et en contribuant à la stabilisation de l’Afrique du Nord et au maintien de l’équilibre international.

Mustapha STAMBOULI, 23/07/2025

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