La Tunisie est
confrontée à cinq défis majeurs : l’ingérence étrangère, la "libanisation" du système politique tunisien,
le déficit des comptes publiques et celui de la balance des paiements, l’hémorragie provoquée par les IDE non exportateurs et enfin l’islamisation de la vie politique. Toute stratégie
de sauvegarde de la Tunisie devra tenir compte de ces 5 fléaux nocifs qui risquent de mettre le pays à genoux et provoquer la banqueroute :
Second
défi : NON à la libanisation de la
Tunisie ou l’accord de Taëf bis
Les
tractations tripartites entre les formations politiques ayant remporté les
élections du 23 octobre nous rappellent
des tristes évènements du Liban et l’accord
de Taëf du 7 janvier 1989. Les accords de ce jour entre les trois
formations nous font vivre les recommandations Taëf. Appliquées au cas tunisien
ces accords donnent :
Réduire les
pouvoirs du président (originaire du Sud) au profit de ceux du premier ministre
(originaire du Centre) et du président de l'assemblée (originaire du Nord);
Confier le
pouvoir exécutif à un Conseil des ministres où les portefeuilles seront
également répartis entre les trois grandes régions (Centre, Nord et le Sud);
Accroître le nombre des députés
artificiellement en supprimant la supériorité numérique du Littoral pour
atteindre une presque parité entre les villes côtières et les villes de
l’intérieur. Et la démocratie alors, ce n’est qu’un décor pour la galerie !
C’est le nouveau système qu’on appelle "Apposition" tant réclamée par
certains !
Troisième défi : NON aux déficits publics et de la balance des paiements, porte
ouverte à la colonisation : La Tunisie devra examiner de prêt le cas grec
et en tirer les conclusions et les enseignements. En tout cas, ne pas aller
dans le sens de la facilité et aux désirs des faucons de l’économie soi-disant
libérale. Quelques mesures préventives sont nécessaires :
i-l’interdiction
du déficit public, seul moyen pour nous éviter gaspillage et
projets "bidons" et nous permettre d’avoir un meilleur
recouvrement fiscal en criminalisant la fuite fiscale;
ii-
l’obligation pour la Banque Centrale de garantir un solde positif, au pire nul,
de l’encours de la balance des paiements, unique paravent de notre souveraineté
et indépendance nationale (l’épargne nationale pourrait suffire si on a de l’imagination).
Ainsi, ces
deux règles d’or, garde-fous constitutionnels, génèreront une nouvelle
conception de développement économique et social fondée sur une juste
redistribution des richesses du pays et l’épargne nationale afin de nous
éloigner du cercle infernal de l’endettement, porte ouverte au
néocolonialisme et à l’asservissement du peuple tunisien.
Nous serons
affrontés à partir de 2012 à des pressions internes venant des zones de
l’intérieur (demande d’investissement démesurée et probablement non rentable),
et des pressions externes venant de la montée en puissance de nos IDE non
exportateurs (cimenteries, téléphonie, pétrole...). Ajoutons à cela
l’effondrement du secteur du tourisme par la guerre civile en Libye, la crise
européenne, et la prise du pouvoir par une coalition non professionnelle
et non homogène. Tous ces facteurs vont aggraver le déficit de la balance des paiements
qui pourrait attendre 7%, alors que nous
réclamons le déficit zéro.
Quatrième défi : arrêter l’hémorragie financière provoquée par les IDE non exportateur : la stratégie
d’ouverture de l’économie tunisienne à l’investissement direct étranger (IDE),
prônée et exécutée via la vente des "bijoux de famille" (cimenteries,
cession d’une part importante du capital de Tunisie Télécom, concessions de
téléphonie, banques, assurances, tourisme, etc..) essentiellement par Ben Ali sous
pression des institutions internationales risque de poser de sérieux problèmes pour
la balance des paiements de la Tunisie. Des études récentes se basant sur les
statistiques de l’INS montrent que, pour la période comprise entre 2000 et 2008,
les dividendes exportés ont été multipliés par 3,47 alors que le PIB ne
l’a été que par 1,85. Cette situation résulte d’une politique de liquidation de
tous les projets rentables au profit de l’investissement direct étranger. Ces
IDE non-exportateurs participent à l’endettement et creusent le déficit de la
balance des paiements. Ces IDE fabriquent l’appauvrissement du pays. Est-ce un
hasard ou une pratique mûrement réfléchie par Ben Ali et son clan ? Les
tunisiens se demandent si ces
investisseurs étrangers sont des sociétés-écrans servant d’abri au clan
mafieux. Un audit indépendant devra être mené au plus vite pour connaître la
vérité sur ces IDE. A son insu, le
peuple tunisien serait en train de payer environ 2 Milliards de dollars par an
en tant que bénéfices exportés des IDE au profit du clan Ben Ali et lui
permettre un exil doré. L’Etat tunisien devrait s’atteler sérieusement à cette question
des IDE, car sont en jeu sa crédibilité et l’intérêt national. La Tunisie est
en droit de nationaliser les entreprises cédées d’une manière peu transparente
aux investisseurs soi-disant étrangers.
Cinquième défi : non à l’islamisation de la vie politique :
Les formations politiques islamiques ont tout fait pour que le peuple tunisien, au lieu de se projeter dans le futur, il est en train de discuter de la 6ème Califa !
Les formations politiques islamiques ont tout fait pour que le peuple tunisien, au lieu de se projeter dans le futur, il est en train de discuter de la 6ème Califa !
Nos mosquées
sont devenues des tribunes politiques pour les salafistes et jihadistes.
Nos
enseignantes et enseignants sont menacés s’ils n’acceptent pas les caprices des
petits salafistes. Ce défi est
majeur risque de diviser le pays et causer des dégâts difficilement réparables.
La question qui se pose maintenant est: nos hommes et femmes politiques glissent-ils lentement et surement et par touches successives de la démocratie au fascisme pour atteindre en douceur des objectifs obscurs ?