La Centrale Syndicale de Farhat Hached réclame haut et
fort la première place dans le tissu associatif tunisien et son droit de
participer activement dans la construction de la Tunisie nouvelle eu égard au
rôle central qu'elle a joué dans le reversement de Ben Ali. L’appel du 1er
Mai en est la preuve !
La nouvelle équipe de l’UGTT issue du congrès du mois de
décembre dernier donne le ton dans son appel du 1er Mai 2012. Cette
équipe se distingue par sa détermination et la clarté de son discours : ni
double langage ni compromission, une équipe de jeunes militants émanant de la
gauche progressiste utilisant une rhétorique sans ambigüité.
L’UGTT, devant la carence des partis politiques
d’opposition, a pris l’engagement d’être à côté de la société civile et du
peuple tunisien dans sa diversité pour défendre non seulement la masse ouvrière
mais aussi et surtout la République et ses institutions.
L’UGTT réprouve les provocations du parti Ennahdha concernant
les menaces de privatisation de la Chaîne de télévision publique. L’UGTT
dénonce les atteintes à la liberté d’expression, considère qu’elle est contre productive
et menace la démocratie et la transition.
L’UGTT met en garde contre les campagnes diffamatoires cherchant à réduire
au silence les symboles de la société civile ainsi que l’intelligence, le
militantisme, les convictions exprimées par nos concitoyens et concitoyennes
dont certains, élus du peuple. Ces agressions indignes visent non seulement les
personnes elles-mêmes mais aussi ceux et celles qui leur ont accordé leur confiance.
La Centrale syndicale condamne sans réserve la volonté
délibérée des forces de la contre révolution visant à saboter le processus
démocratique issu de la Révolution et à mettre en cause les acquis du peuple
tunisien.
L’UGTT désapprouve les méthodes indignes du gouvernement ayant
pour objectif sa déstabilisation par des provocations populistes et exige le
respect des libertés fondamentales et particulièrement la liberté syndicale
dont le droit de grève fait partie intégrante de même que la liberté
d’expression.
L’UGTT prend l’engagement de défendre le pouvoir d’achat des
tunisiens/tunisiennes et les acquis de la République. Elle manifeste sa volonté
de défendre les chômeurs et les déshérités. Elle appelle à une justice sociale
et à un développement régional équitable. Le dossier des biens mal acquis doit
être traité avec célérité et en toute transparence.
Sur le plan international, l’UGTT s’associe aux forces
progressistes militant pour les droits de la masse ouvrière et condamne les
dérives du capitalisme et de la mondialisation. L’UGTT lance un appel pour un front
antisystème afin de préserver les intérêts des travailleurs et travailleuses.
L’UGTT approuve l’élan d’émancipation de la masse arabe mais
dénonce sans ambigüité l’intervention impérialiste dans ce processus et met en
garde contre toute ingérence dans les affaires internes des pays arabes et le
retour d’un nouveau colonialisme.
L’appel du 1er Mai place l’UGTT en première ligne
du combat contre les dérapages de tout genre du régime actuel et de ses affidés
et prend l’engagement de lutter jusqu’au bout pour préserver nos acquis
sociétaux quel que soit le prix à payer.
Il est clair que la Centrale syndicale de Farhat Hached, à
travers la nouvelle équipe, vient d’inaugurer une période, certainement longue,
qui sera marquée par une intensification de la dynamique syndicale militante et
contestataire. Elle prendra des initiatives courageuses pour défendre les intérêts de ses adhérents,
les masses laborieuses et plus généralement le peuple tunisien.
Le double combat de l’UGTT prouve, encore une fois, qu’elle
n’est pas seulement un syndicat mais une organisation nationale pour la défense
de la République, de l’Unité et la souveraineté nationales. Farhat Hached
applaudirait sûrement l’appel du 1er Mai.
Mustapha STAMBOULI