Après tant d’hésitation, de
bégaiement et de tiraillement, Béji Caïd Essebsi a mis en œuvre notre stratégie
de rassemblement des forces Bourguibistes-républicaines et progressistes. Un
mouvement politique ouvert à tous les
tunisiens et tunisiennes qui croient en une Nation tunisienne, moderniste qui
préserve les acquis sociétaux installés par Bourguiba, symbole de cette Nation
tunisienne.
BCE a répondu oui à notre appel du 6 juin 2011 que nous résumons comme suit : « En tant que fils spirituel de Bourguiba et eu égard à votre parcours et votre engagement, ne pourriez-vous pas prendre l’initiative de rassembler dans un front uni toutes les sensibilités républicaines et progressistes, contribuant ainsi à l’émergence d’un courant politique puissant, convaincu, capable de résister aux courants politiques cherchant à balayer à jamais de notre mémoire collective Tahar Haddad, Abou Kacem Chebbi, Farhat Hached et tant d’autres figures ayant participé à la construction de la Nation tunisienne ainsi que la route du progrès et l’espérance démocratique amorcés par la Révolte populaire".
Ce mouvement politique appelé
« NIDA TOUNES » fera certainement le contrepoids avec les islamistes
en perte de vitesse à cause de leur incapacité de rétablir l’ordre et le redémarrage
de l’économie nationale. Ce parti-mouvement sera sûrement laïc, progressiste en
harmonie avec l’Islam tolérant Maliko-Hanafite tunisien.BCE a répondu oui à notre appel du 6 juin 2011 que nous résumons comme suit : « En tant que fils spirituel de Bourguiba et eu égard à votre parcours et votre engagement, ne pourriez-vous pas prendre l’initiative de rassembler dans un front uni toutes les sensibilités républicaines et progressistes, contribuant ainsi à l’émergence d’un courant politique puissant, convaincu, capable de résister aux courants politiques cherchant à balayer à jamais de notre mémoire collective Tahar Haddad, Abou Kacem Chebbi, Farhat Hached et tant d’autres figures ayant participé à la construction de la Nation tunisienne ainsi que la route du progrès et l’espérance démocratique amorcés par la Révolte populaire".
Nous avons plaidé pour un Big-Bang,
BCE a répondu favorablement. Nous le remercions pour son courage, sa
détermination et son patriotisme.
Le Centre et la gauche progressiste
n’ont aucune chance de battre la coalition salafo-islamiste du prédicateur en
chef nahdaoui. Mais rassemblés avec les bourguibistes le Centre républicain et les
indépendants de la société civile constituent une majorité dans le pays. Dans neuf
mois, au plus tard, ce front pourrait devenir la majorité réelle. C’est la
chance de la Tunisie.
Donc, nous proposons une
alliance immédiate par fusion du parti républicain et celui du Nidaa Tounès
pour former un mouvement fédérateur-réceptacle ouvert qu’on pourra appeler
«Unité Nationale». Naturellement, un accord sur les objectifs, les fondamentaux
et le contenu d’un programme de gouvernement doit être établi et signé avant
toute fusion.
La scène politique a trouvé désormais
son équilibre voire sa stabilité. D’après un sondage sur Facebook, Nidaa Tounès
revendique plus d’un million de sympathisants et futurs adhérents-militants.
Cette future formation pourrait arracher plus de 70 % des sièges dans le futur
parlement.
Après mûre réflexion, nous demandons
à nos amis destouriens plus particulièrement à Kamel Morgène, leader du parti
initiative, de ne pas rater cette occasion pour rejoindre ce
mouvement de rassemblement afin de défendre, à l’intérieur de cette coalition,
les idées et la méthode de Bourguiba et ne pas laisser ce patrimoine manipulé
et tripoté par d’autres. Il ne faut pas jouer les vierges et les
puristes : face au péril islamo-salafiste, plus il y aura d’alliés, mieux
ça vaudra.
De notre part, nous insistons sur cette idée de Big-Bang et du
rassemblement de toutes les forces progressistes. Maintenant que BCE a
clairement énoncé sans ambigüité et ambivalence dans son discours du samedi 16
juin le triptyque bourguibien
(clairvoyance, transparence et fondamentaux).
Béji Caid Essebsi a raison de
rappeler les trois points cardinaux de ce mouvement :
(1) L’article premier de la Constitution ce 1959 est intangible et
ne doit pas subir aucun changement : « La Tunisie est un État libre,
indépendant et souverain: sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son
régime la république.»
(2) Le code tunisien du statut personnel est acquis non
négociable. Le CSP est l’acte phare le plus connu et reconnu du président
Habib Bourguiba. Conscient du conservatisme prévalant à l’époque, celui-ci
devança la Constituante pour libérer la femme et lui restituer sa dignité. Cet
acte fondateur posa la première pierre en vue d’édifier une société plus juste
et égalitaire et en phase avec son époque pour mieux accompagner le
développement économique du pays. Bourguiba décrit le CSP comme étant «une
réforme radicale» qui allait faire du mariage «une affaire de l’État, un acte
qui doit être supervisé par le droit public et la société dans son ensemble».
(3) Nation : la nation tunisienne fonde notre identité commune.
Elle est riche d’une histoire de plus de trois mille ans et des luttes dont le
peuple tunisien est fier, lesquelles ont forgé sa volonté de vivre ensemble. La
Nation se vit à travers des symboles qui doivent être maintenus et enseignés
comme l’hymne national, la lutte pour
l’indépendance, la liberté et la démocratie, les sacrifices de nos martyrs, le
drapeau national.
BCE doit avoir le courage de
Bourguiba pour favoriser l’émergence d’une nouvelle équipe capable
d’affronter les défis majeurs de la Tunisie à savoir : la préservation des
acquis avant-gardistes et la consolidation de l’unité nationale menacée par les
courants salafistes. Les hommes et les femmes de demain doivent : (1)
défendre l’école publique menacée et la réformer pour l’adapter aux exigences
modernistes, (2) procéder d’urgence à la restructuration des caisses de
retraite, elles aussi menacées de faillite, (3)mettre à niveau et renforcer les
services publics au bénéfice de tous et non les privatiser (4)
décentraliser le pouvoir exécutif afin d’instaurer une démocratie locale,
participative et citoyenne, (5) réviser notre politique étrangère pour mieux
ancrer la Tunisie dans son milieu naturel Afro-méditerranéen, (6) faire de
l’emploi et la lutte contre l’exclusion la priorité des priorités par respect
de la dignité humaine. Sans cette vision progressiste et humaniste, ce nouveau
ne sera qu’un parti de plus et échouera fatalement.
Mustapha STAMBOULI