«On ne bâtit rien avec la haine, la rancune ou l’esprit de
vengeance». Habib Bourguiba
Si Bourguiba a marqué un siècle d’Histoire, le Bourguibisme
marquera la Tunisie pour longtemps, voire
pour l’éternité de ce pays ! Bourguiba grande figure du mouvement
de libération de la Tunisie de la domination française est un visionnaire hors pairs et fanatique du
modernisme et de l’émancipation de la Femme tunisienne. Il est le père de la Nation tunisienne et de la République.
Habib Bourguiba né par accident dans une famille de
sept enfants. La date exacte de sa naissance n’est pas connue, mais tout laisse
croire qu’il est né en 1900. Quand il est né, sa mère était assez âgée, autrement
dit la venue au monde d’Habib Bourguiba a était le fruit donc d’un accident
voire d’un miracle ! Avec une mère assez vielle et un père trop occupé
avec les tracasseries des zbirs-collecteurs d’impôts du Bey, Bourguiba a appris
à être indépendant voire autosuffisant.
Le cursus en matière d’éducation d’Habib Bourguiba, était
aussi un accident : l’âge avancé de ses parents et la fragilité de sa santé,
deux facteurs déterminants pour que ce
dernier quitte sa ville natale Monastir et s’installer à Tunis auprès de son
frère ainé. Cette situation lui a permis de suivre des études laïques et
modernes au collège Sadiki puis au Lycée Carnot. Bourguiba a fini premier de sa
classe au lycée avec un mémoire sur la philosophie morale. Grâce à ce travail
de qualité, il s’est vu octroyé plusieurs prix. Ce succès inattendu a poussé son frère Mahmoud à lui
payer des études à Paris, ville ayant déclenché le désir politique de Bourguiba
et lui permettre de «comprendre la France de l’intérieure » pour
mieux la combattre.
Bourguiba s’est marié aussi par accident : Il rencontre Mathilde Clémence Lorain, sa future
épouse à Paris par hasard. Mathilde, veuve d'un soldat français, avait logé
Habib Bourguiba alors qu'il étudie le droit à Paris. Elle lui donne son
unique fils, Habib Bourguiba Jr. qui naît en avril 1927.
Bourguiba quitte la France dès son l’obtention de ses
diplômes (en droit et en sciences politiques) pour retrouver la Tunisie. Très
vite, il a adhéré au parti Destour où il
constate rapidement l’archaïsme et
l'inefficience de ce parti. L’idée de dissidence se concrétise en
1934 et à Ksar-Hellal où il organisa
avec ses compagnons un congrès-fondateur du parti Néo-Destour. Bourguiba a fait de ce parti une
organisation populaire dominé par des militants essentiellement de
l’intérieur du pays –la Tunisie profonde-. Il a opté pour une stratégie des
étapes et a refusé le « tout ou rien ». Bourguiba a su négocier avec
la puissance coloniale jusqu’à l’obtention de l’indépendance intégrale.
Bourguiba quitte la scène politique par accident : Ben
Ali l’avait déposé et enfermé illégalement suite à un coup d’Etat déguisé
par un «faux» certificat médical menée le 7 novembre 1987. Bourguiba avait
subit un traitement atroce et indigne. Bourguiba décrit sa vie en résidence
surveillée dans une plainte contre ZABA
et envoyé le 2 février 1990 au procureur de la République de Monastir :
« Je suis retenu dans la résidence du gouverneur(…), ne pouvant en sortir
que sur son autorisation, et ne pouvant recevoir les membres de ma
famille (…). »
Par contre le bourguibisme n’est nullement un accident, il
est le fruit d’un comportement exceptionnel d’un leader, d’une réflexion
profonde sur la société tunisienne et du contexte géopolitique mondial. Le
Bourguibisme est un vrai rempart contre l’obscurantisme et le salafisme
réligieux. Le Bourguibisme est un authentique projet de société progressiste
pour défendre la République et ses acquis et faire de la Tunisie un pays
avant-gardiste dans tous les domaines. Le Bourguibisme revendique l’Egalité
intégrale Homme-Femme, la dignité humaine et les libertés individuelles et
collectives dans le respect sans concession des lois de la République. Le
Bourguibisme plaide pour une diplomatie
intelligente et surtout une neutralité engagée de la Tunisie.
Qui mieux que Mohamed Sayeh pour résumer Bourguiba « Tribun populaire,
homme de courage, Bourguiba a combattu les idées reçues jusqu’à heurter
violemment la sensibilité de ses compatriotes. Il avait trois qualités sans
lesquelles on ne saurait concevoir le bourguibisme après lui. La première,
c’est la maîtrise de soi, la domination des mauvais instincts, la suprématie de
la raison sur les impulsions et les élans émotionnels ». Voilà une
synthèse de l’Homme politique qui a dirigé le pays avec clairvoyance et
sagesse !
Mustapha STAMBOULI