21 août 2013

Les trois gourous, Ghannouchi, Caïd Essebsi, Abbassi brassent du vent, ils doivent partir …

Depuis les deux derniers évènements majeurs de la région arabe : coup de balai « Sissien» des islamistes en Egypte et l’assassinat de Brahmi, le Gourou islamiste ne sait plus où donner la tête. Son gouvernement et sa Constituante sont contestés par toute l’opposition institutionnelle et la société civile. Ses rencontres Marathon avec les grandes organisations nationales et les ambassades influentes n’ont rien donné de concret. Même sa rencontre avec l’autre gourou tunisois, a échoué malgré tous les efforts de l’affairiste et amateur de la politique fiction.

La rencontre de BCE avec Ghannouchi a fait «La une»  de tous les journaux. El Khirigi cherche coûte que coûte à briser les accords entre le Front Populaire et Nidaa Tounès en offrant Carthage pour BCE et quatre portefeuilles pour ses proches lieutenants. Une offre éphémère, juste pour rebattre les cartes et perturber l’opposition. En gardant l’incompétent de la Kasbah et l’inutile ANC, le patron de Mont-plaisir ne fait rien sauf faire taire l’ambassadeur américain et l’Union européenne.

En tout cas, la rencontre BCE-Ghannouchi n’engage personne que ces derniers. Nous sommes certains que la teneur de cette rencontre hypocrite de deux vieux chevronnés dans le double discours, est vide de tout contenu sérieux. Ghannouchi connait parfaitement le point faible de BCE, alors il l’utilise à fond sans rien donner in fine. Le temps joue en défaveur de toute la classe politique qui sera rejetée dans un mois ou deux au moment où l’Etat  ne serait plus en mesure à faire face à ses engagements financiers internes et externes. BCE a peur de cette éventualité de rupture qui fera naitre une nouvelle classe politique plus compétente qui n’aura pas peur de prendre toutes les mesures pour redresser les finances publiques et l’économie.

Même avec le refus de BCE de la proposition du kheriji, ce dernier a déjà gagné la partie en occupant toute la classe politique et les intellectuels à analyser cette maudite rencontre. BCE est à mille lieues de l’art de négociation. BCE ne fait qu’à sa tête, alors que le gourou est assisté par l’internationale islamiste.

Savez-vous pourquoi El Kheriji a-t-il accepté la reprise de la palabre nationale ? Certains disent que cette décision est une conséquence directe de la réunion parisienne de deux vieux. Non, absolument non, El kheriji a accepté malgré lui de reprendre les négociations avec les autres partis en vue de former un gouvernement consensuel suite aux dernières déclarations  alarmistes en provenance de l’ancien patron de la Banque Centrale concernant le risque d’une faillite de la Tunisie au mois de septembre prochain. Le gourou cherche à balancer la patate chaude aux nouveaux titulaires des départements à caractère économique et financier qui seront forcément de l’opposition.

Ghannouchi pourrait lâcher dans ce marché des dupes tous les départements techniques et ne garder que le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice. Le moment venu, après le passage à vide, il lui est facile de descendre ce gouvernement à travers l’ANC et prolonger ainsi la transition à l’infini. L’opposition est-elle en train de participer à la mise en place de cette stratégie sans le savoir ? Nous invitons l’UGTT et l’UTICA à rester à l’écart de ce processus inutile pour pouvoir intervenir par la suite afin de rectifier le tir.

Les deux vieux loups ont un ennemi commun : les indépendants et la société civile qui devient le plus grand «parti» d’opposition. Reprendre l’initiative n’est pas pour trouver une solution à la crise politique tunisienne mais tout simplement à faire oublier et marginaliser le mouvement Tamarrod qui continue à faire peur malgré ses hésitations. La solution à la décomposition politique ne pourra plus venir des partis politiques ni même de la société civile : la banqueroute de  l’Etat  offrira du coup une solution forcée par la chute du régime et l’installation d’une nouvelle légitimité imposée par la rue et probablement par l’institution militaire comme en Janvier 2011. Dans l’urgence, les partis politiques et les grandes organisations nationales seraient obligés de mettre en place un nouveau pouvoir formé de technocrates indépendants et la réactivation de la constitution de 1959 qui servirait de base pour gérer la prochaine transition.

Le blocage politique vient essentiellement d’une trilogie :

(i)         des positions ambigües du Mont-Plaisir née du coup de balai de Sissi en Egypte,
(ii)       de l’alliance prématurée entre l’Union pour la Tunisie et le Front Populaire qui fait peur aux autres partis politiques et particulièrement celui des islamistes,
(iii)     de la fausse bonne idée consistant à dire que seul l’UGTT est en mesure de coiffer un dialogue national entre tous les belligérants.

Pourquoi tout monde s’accorde-t-il hypocritement à dire que l’UGTT est neutre et qu’elle est capable d’assurer une impartialité envers tous les partis ? Désolé, le Centrale syndicale n’a jamais été neutre depuis la nuit des temps, elle défend toujours une couche sociale bien déterminée, des régions spécifiques, des politiques antilibérales, etc. Comment peut-on continuer à nier des évidences ? L’UGTT n’est nullement neutre comme d’ailleurs, l’UTICA qui est une entité défendant la classe des nantis, les zones prospères et les politiques prévoyant le minimum d’Etat. L’UGTT comme l’UTICA sont des lobbying au vrai sens du mot : ils ont des partenaires et des ennemis. La seule organe neutre et patriotique est sans conteste l’institution militaire qui n’a qu’un seul objectif consistant à préserver l’intégrité de la Nation et de la République. Alors pourquoi ne pas confier à cette prestigieuse institution, aidée par la BCT (volet économique)  et la LTDH (libertés), l’organisation d’un dialogue national sous forme d’une conférence nationale souveraine. L’UGTT et l’UTICA doivent se trouver avec l’ensemble de la classe politique pour trouver un consensus général sur tous les points litigieux et un agenda clair.

Pour terminer et à notre connaissance, aucun régime n’a survécu à une faillite-banqueroute. Cette catastrophe  éclipserait à jamais les trois gourous et obligerait tout le monde à trouver dans l’urgence la feuille de route la plus opportune pour les circonstances.

Mustapha STAMBOULI