L’Union Patriotique
Libre (UPL), une formation
politique sans fondement et sans base réelle tente de se faire une place dans la scène politique par la
provocation et par des initiatives
anachroniques. L’UPL, même s’il dispose de moyens financiers, apparemment sans limite,
n’a aucune chance de convaincre les tunisiens par des slogans vides et des prises de position sans intérêt.
Ce parti a–t-il un projet de société, un projet politique tout
court, une stratégie économique ou une vision
d’une politique étrangère ? Rien de cela, sauf des « machins » comme «TAWA», le miracle, la baguette magique.
Arrêtons de jouer avec la politique ! L’heure est grave. Le pays est réellement
menacé dans son unité. Il perd chaque mois un point dans l’indice du développement humain du PNUD. C’est inquiétant.
Où va-t-on avec ces démagogues qui croient que la politique est une distraction,
une carte de visite, un produit à vendre
par des spots publicitaires et des affiches balancées dans tous les coins de
rue ou encore par des campagnes à la télé à grand frais.
Tout parti politique qui se
respecte se construit à partir d’une communauté d’individus partageant une même
vision de développement sociétal sur tous les plans, une méthodologie, une démarche
de mise en œuvre et une militance au
service du collectif, c'est-à-dire que le moi individuel doit se fondre dans le
moi collectif en vue de faire avancer et triompher idéaux et projet proposé au
peuple.
Si l’UPL a l’intention
de devenir un parti convenable, il devra construire une base, formuler des
objectifs utiles pour le peuple tunisien, concevoir des stratégies et
politiques, proposer des programmes et surtout une approche de gouvernance et
former des cadres dirigeants et ne pas piquer ceux des autres.
Pour le moment le constat
est clair, l’UPL est érigé pour un seul objectif, la promotion d’une personne.
Pour les novices en politique, je conseillerai de se référer aux
fondamentaux :
- d’abord, il faudra redonner à l’action politique toute sa dignité. A tous les échelons, les politiciens se discréditent en faisant passer leurs intérêts personnels avant ceux de la population.
- séparation du religieux et du politique : concept républicain fondamental mettant le pays à l’abri de l’obscurantisme et du pouvoir d’un quelconque Khalife ou Emir ? Tout parti qui se respecte doit se prononcer nettement sur cette question et ne pas s’enliser dans un jeu de brouillage hypocrite, hypothéquant l’avenir de la Tunisie et faisant table-rase de nos acquis sociétaux.
- refus de l’ingérence étrangère : l’Afrique du Nord et la Tunisie en particulier, est l’objet des convoitises israéliennes, qataries, turques, américaines. Par sa proximité avec l’Europe, elle deviendra un enjeu géopolitique et économique majeur. Seul le principe de neutralité et non ingérence pourrait construire une politique étrangère réaliste, réactive et indépendante des puissances étrangères, ce que Bourguiba a bien réussi !
Terminons avec ces mots «Les tragédies de
l’Histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui
provoquent les tragédies»
Mustapha STAMBOULI