L’affaiblissement de l’autorité de l’Etat a favorisé l’apparition d’une mafia redoutable participant au déclin de notre économie et fragilisant la sécurité nationale. La Tunisie est déstabilisée depuis longtemps par deux types de mafias : (i) une que nous pouvons qualifier de « soft» qui arrive par tous les moyens à garder ses privilèges en matière d’importation des biens de consommation et d'équipement, (ii) une second peut être désignée de « hard » qui utilise la force et l’intimidation pour exporter les biens consommables subventionnés par l’Etat et importer illicitement tout, passant outre les procédures administratives et au vu et au su de tout le monde et des autorités du pays. Rien n’est fait pour lutter contre la mafia «hard », bien au contraire, nous assistons à une montée en puissance de ses activités –import/export. La mafia « soft », très influente arrive toujours à mettre en place une gouvernance favorable à ses intérêts. La complicité et la magouille ont trop duré et si on ne fait rien, certaines régions lésées par un accord tacite non écrit pourraient se soulever contre ce complot qui est en train de prendre une ampleur inacceptable. Ceux qui ont libéré le pays du colonialisme sont toujours capables de dégager les mafias et leurs acolytes.
La Tunisie est-il devenu un pays maudit ?
Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort… ?
L’Échec est généralisé : d’abord l’échec des
partis politiques et des organisations nationales. Ces derniers ayant mal conçu et géré
le dialogue national et qui n’ont pas su trouver la solution pour
remettre la machine en marche. Échec du peuple qui n’a pas su se soulever le 23
octobre 2012 après la fin de la légitimité électorale du pouvoir en pace.
Tous responsables et coupables... Faut-il punir le peuple tunisien en prolongeant à l’infini des transitions molles ? Des élections peuvent-elles résoudre les problèmes des tunisiens – chômage, pouvoir d’achat, sécurité. Quelques soient les résultats des scrutins projetés, rien ne changera au quotidien du tunisien : (i) une cohabitation entre un président élu au suffrage universel et un gouvernement issu d’un parlement hostile au président paralysera le pays pour toujours, (ii) un président et un parlement de même couleur installera une nouvelle dictature qui ne sera pas acceptée par une frange importe du peuple.
Tous responsables et coupables... Faut-il punir le peuple tunisien en prolongeant à l’infini des transitions molles ? Des élections peuvent-elles résoudre les problèmes des tunisiens – chômage, pouvoir d’achat, sécurité. Quelques soient les résultats des scrutins projetés, rien ne changera au quotidien du tunisien : (i) une cohabitation entre un président élu au suffrage universel et un gouvernement issu d’un parlement hostile au président paralysera le pays pour toujours, (ii) un président et un parlement de même couleur installera une nouvelle dictature qui ne sera pas acceptée par une frange importe du peuple.
Aucune solution civile n’est en mesure de stabiliser
notre pays, car le système constitutionnel mis en place est complètement
inadapté pour gérer un pays désorganisé sur tous les plans. Une paralysie généralisée poussera-t-elle le peuple à
exiger, cette fois-ci, un autre type de gouvernance capable de lui résoudre ses
problèmes ? A notre avis, seul un pouvoir fort et uni est en mesure
de combattre la mafia économique qui tire toutes les ficelles y compris celle
du terrorisme.
Le gouvernement des expatriés a échoué comme tous les
précédents gouvernements post 14 Janvier 2011.
Personnellement, je propose au dialogue national une dernière mission à savoir reprendre ses discussions pour trouver une solution honorable évitant à la
Tunisie perte de temps et misère pour le peuple tunisien. Puisque nous avons
tout tenté : des rcistes, des « archives historiques», des islamistes, des
expatriés … Pourquoi ne pas sortir des sentiers battus et mettre un nouveau
exécutif fort composé de compétences confirmées dirigé par un patriote
républicain issu des rangs de notre prestigieuse Armée nationale ? Il est
entendu que la Tunisie doit demeurer civile et démocratique. Une
parenthèse pouvant sauver l’essentiel : la République, la Nation tunisienne et
son économie. Cette dernière est réellement au bord du gouffre faute
de réformes intelligentes et une application stricte des lois. Seule une
tolérance ZERO pour les fraudeurs et de tous ceux qui ne respectent pas les
lois républicaines pourrait sauver la Tunisie, ses finances publiques et son
économie.
La Tunisie n’est nullement isolée de son milieu
régional et méditerranéen. Ne rien faire, c’est inviter les autres à prendre
les décisions pour nous. L’Algérie ayant subi plus d'une décennie d’horreur ne
tolèrera jamais cette gabegie chez nous. Elle aura les moyens de nous imposer
une « gouvernance» sécuritaire et politique dans les prochains mois, le temps
de résoudre le problème libyen. Kerry , en visitant Alger juste avant les
élections présidentielles, aurait chargé notre voisin de régler au mieux
les questions sécuritaires de la région et tant pis pour ceux qui n’ont rien
compris.
L’Algérie, l'Iran et l'Egypte seront les points focaux
de la stratégie américaine de lutte contre les Djihadistes et la mafia en
général. "La nature a horreur du vide" comme l’avait bien dit
Aristote.
Le problème libyen serait probablement régler dans les
prochains mois grâce à l’intervention musclée de l’Algérie et le courage de
Haftar, le nouveau homme fort du futur Etat libyen. La Tunisie, « ventre mou » de lutte
contre le terrorisme et la mafia économique perdrait sa souveraineté si elle ne
fait rien de sérieux en la matière.
Comment nos militaires continueront à accepter d’être
la cible de ces terroristes et le dindon de la farce ?
« Fragilité », « vulnérabilité » de notre pays doit
pousser la classe politique à trouver la solution institutionnelle la
plus efficace même si elle ne respecte pas toutes les dispositions de la
nouvelle constitution.
Mustapha STAMBOULI