28 mai 2014

Après l'attentat de Kasserine, l'armée doit se déterminer à sauver la République et la Nation.

Pourquoi le domicile de Kasserine du ministre de l’intérieur a-t-il fait l’objet d’un attentat ? Quatre victimes parmi nos policiers ont été tuées hier soir lors de cette agression, une attaque à la Kalachnikov. Le cycle de la violence annoncé, il y a quelques mois, par plusieurs personnes proches de la sécurité militaire a-t-il débuté ? Qui est derrière cet attentat contre l’homme du gourou ? Peu probable que les agresseurs soient parmi les enfants de ce dernier … Sommes-nous en train de vivre le scénario –nouvelle version- du dégagement de ZABA ? Les mêmes acteurs ayant contribué au départ de Ben Ali sont là et tirent les ficelles dans un moment délicat de l’histoire de la Tunisie. L’échec du gouvernement des «expatriés» est-il pour quelque chose dans le pourrissement de la situation sécuritaire ? Ceux qui ont imposé MEJO ont-ils changé de stratégie pour la gestion future de notre pays ? La situation explosive en Libye, l’échec cuisant du « Himar Ektissadi » et la « dissolution de la soi-disant de la ligue de protection de la révolution » sont-ils les ingrédients pour une déstabilisation de notre pays.

Après décantation, tout laisse croire que ce n’est Ben Jeddou qui est visé par cet attentat puisque sa famille n’a pas été inquiétée et sortie indemne de cette attaque terroriste. Alors dans ce cas est-ce la police en général qui était ciblée ou seulement ces 4 policiers-victimes ? La justice doit agir vite pour connaitre le dessous de cette affaire macabre.

Tout porte à croire que cet évènement sanguinaire inaugure un cycle de violence sans précédent en Tunisie car cet attentat est très bien préparé, bien organisé ayant eu lieu pas loin du Mont Chaambi, fief des hors-la-loi.

Nous devons savoir que l’attaque de Kasserine avait précédé de quelques heures l’agression qui a eu tôt ce matin à la roquette et aux armes légères la maison du nouveau Premier ministre à Tripoli. Quelle coïncidence ?
Par ailleurs, Le durcissement de la répression policière contre les jeunes et les intellectuels indépendants ne peut qu’aggraver la situation déjà explosive.  Est-ce une stratégie de l’actuel gouvernement ou un excès de zèle gratuit du système policier ? Si la police manque du travail, elle peut toujours s’occuper de l’anarchie dans les villes : constructions illicites, installation du commerce informel sur le domaine public routier (chaussées, trottoirs, espaces publics) vente au su et au vu de cette même police du carburant libyen et algérien au bord de la route. Par ces dérapages inadmissibles, la police cherche-t-elle d’intimider les jeunes et les intellectuels hors système pour les obliger à se taire contre la mise en pratique du Programme de répression du FMI ? Si ce n’est pas le cas, d’autres hypothèses-scénarios peuvent prendre place. La Tunisie ne survivra pas à un second chaos du type 14 janvier 2011. Non à l’anarchie qui ne sert que les ennemis de la République et de la Nation tunisienne.

Si la police n’est pas capable de se défendre contre les terroristes et la mafia comment peut-t-elle garantir la sécurité des citoyens et des citoyennes ? Un système à repenser d’urgence, faute de quoi, il devient contreproductif …

Cette situation chaotique est le résultat de l’improvisation du Himar Watani. Comment garder un tartour qui ne répond qu’aux ordres du gourou et une constituante qui n’en plus une qui se trouve sous l’autorité exclusive du même gourou. Toute la classe politique s’est montrée incompétente voire complice. Pour quand le réveil de la société civile pour dégager ce petit monde qui ne pense qu’à ses intérêts… ?

Si on avait un réel Parlement, l’affaire de Kasserine aurait été traitée dans cette enceinte pour faite toute la lumière sur une opaque opération terroriste. Une commission d’enquête aurait pu défaire le puzzle de cet attentat. Des multiples zones d’ombre nous empêchent de saisir les mobiles de cet attentat. Rien ne dit que les  terroristes sont des jihadites d’Ansar Echariaa. Quelle est la partie qui serait derrière cet attentat ?

Quelles sont les objectifs réels et les résultats attendus de cette tuerie lâche ? Qui sont les bénéficiaires ? Les services secrets étrangers seraient-ils complices voire impliqués ? Sans des réponses claires, tous les scénarios sont possibles…  

Il est temps pour mettre fin au complot diabolique contre la République, d'arrêter la mascarade tartourienne et surtout réduire à néant la violence aveugle qui déstabilise notre économie et la notre sécurité nationale.

Notre armée, notre  police républicaine, notre  société civile progressiste et notre peuple doivent dire non définitivement à la gabegie et à la destruction de l'Etat moderniste. L'attentisme n'est plus acceptable car le moment est venu pour  mettre fin à ce décor d'une comédie qui a trop duré... La Raison d'État nous oblige à mettre fin à cette transition calamiteuse pour sauver la Nation.

Le peuple tunisien doit se préparer à un changement radical imminent qui s’impose par ailleurs après les assassinats lâches de nos militaires et de nos forces de l’ordre de ces derniers jours. Tous les gouvernements civils depuis le 11 janvier 2011 ont échoué à stabiliser notre pays. La raison d’Etat et le déterminisme historique imposent un changement structurel de gouvernance pour mettre fin à cette situation chaotique qui nous invite à la somalisation.

Mustapha STAMBOULI