Habib Essid est-il l’homme
de la situation ? Son équipe serait –elle en mesure de faire face à
une crise planétaire de grande ampleur dans les prochains mois ? La parité
du dinar par rapport au dollar franchira dans un mois le seuil fatidique de
2dinars pour un dollar et probablement 2,25
dinars d’ici fin décembre 2015. L’endettement de la Tunisie exprimé en dinar
risque de connaitre une inflation à 2 chiffres pouvant anéantir toute tentative
d’assainir les finances publiques. Il est temps de revoir la stratégie de notre
pays et installer à la Kasbah des hommes capables de changer le modèle de
développement et nous protéger contre une Crise systémique globale programmée
pour les prochaines années voire les prochains mois. La Tunisie pourrait-elle encore fonctionner avec un modèle établi dans les
années 70 reposant sur le faible coût de production et un régime fort ?
Notre pays a complètement changé en faisant de l’UGTT la seule force sociale et
politique du pays. Le pouvoir politique central s’est érodé et n’est plus un
moteur de transformation. Il faudra
rapidement trouver une solution à cette impasse systémique. Habib Essid est-il
capable de gérer la métamorphose de la Tunisie ? Rien ne nous permet d’être
optimiste car les noms qui circulent pour occuper les postes-clés en matière
économique sont loin d’être satisfaisants. Il est temps de revoir la copie.
Seul un sursaut patriotique des députés républicains et progressistes serait
capable d’arrêter cette machine de démagogie et de calculs politiques partisans.
Faute de quoi, la rue sera le seul opérateur à réparer une Tunisie en panne.
Habib Essid à la Kasbah confirme la domination des rcdistes libéraux
sur la prise de décision à l’intérieur de Nidaa Tounès. Si cette aile libérale de Nidaa Tounès, très
perméable aux thèses américaines, compte aller jusqu’au bout de son projet
consistant à créer une nouvelle dictature en s’alliant avec les islamistes,
ceci se traduira forcément par
l’implosion de Nidaa Tounès et fera de l’ancien MTI le premier parti au
Parlement. Aussi, il y a urgence pour
que toutes les forces progressistes et républicaines intégrant le Front
populaire, Massar, Tounès AMANA et les syndicalistes républicains de NT
s’allient pour former un mouvement unitaire et faire face au conservatisme
libéralo-islamiste et construire un projet de société prenant en compte les
aspirations exprimées par le peuple lors des derniers votes.
Le "Résident général" a deux gourous au lieu d’un, manière
d‘avoir une majorité absolue au Parlement pour faire passer toutes les lois
afin de façonner la Tunisie à sa
manière : libéraliser à 100% l’économie, retirer l’Etat du secteur
productif et surtout introduire des transformations substantielles sur le code
du travail pour anéantir la lutte ouvrière. Le RG doit admettre que le peuple
tunisien n’est pas facile à manipuler et qu’il est capable de dégager n’importe
quel gouvernement après ses succès passés. Si BCE continue à jouer le jeu du
RG, il ne faut pas qu’il s’étonne de notre réaction qui sera à la mesure du
défi imposé par le RG. Ceux qui étaient à l’origine de l’idée de NT et ceux qui
ont voté pour NT sont toujours en vie et sont capables de réagir et imposer une
autre organisation capable de mettre fin aux trahisons multiples.
Compte tenu du développement négatif de la situation
politique en Tunisie (complot diabolique et antidémocratique qui arnaque et nie
le vote populaire), Taieb Baccouche a une responsabilité historique pour
dénoncer et agir contre cette trahison. Son futur est conditionné par ses
positions et actes pouvant bloquer les manigances des traitres et les
marionnettes du résident général. Ne rien faire ou accepter un petit morceau du
gâteau empoisonné et consommé avec nos ennemis historiques et idéologiques
constitue un acte irréfléchi voire suicidaire pouvant anéantir le combat de 4
ans. Ceci nous ramène à la case départ, cqfd, l’hégémonie définitive des
islamistes sur la scène politique.
Mustapha STAMBOULI
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