13 octobre 2023

La Réunion Ministérielle du Conseil de la Ligue Arabe Révèle les Fissures et Anticipe son Déclin

Le 6 septembre dernier, la réunion ministérielle du Conseil de la Ligue arabe a laissé entrevoir une image sombre de cette organisation régionale autrefois puissante. Les fissures profondes et les failles institutionnelles au sein de la Ligue Arabe ont été exposées au grand jour, préfigurant une possible paralysie imminente. Cet événement crucial a sonné comme une sonnette d'alarme pour de nombreux observateurs et a attiré l'attention sur l'incapacité de la Ligue à parvenir à des consensus et à prendre des mesures concrètes face aux nombreux défis auxquels sont confrontés les pays arabes, notamment les attaques meurtrières répétées par l’Entité sioniste à l'encontre de Gaza. Cet article examine de près les tensions qui ont émergé lors de cette réunion historique et explore les raisons pour lesquelles la Ligue des États arabes semble aujourd'hui en voie de déclin. Il offre également une perspective sur la nécessité urgente de réformer et de revitaliser cette organisation pour qu'elle puisse mieux servir les aspirations des peuples arabes et contribuer à la stabilité et au développement dans la région."

Le communiqué final de la réunion ministérielle des Affaires étrangères a été jugé peu audacieux par plusieurs observateurs, suscitant la déception de nombreux États membres, dont la Tunisie, dont le ministre des Affaires Étrangères, Nabil Ammar, a estimé qu'il ne répondait pas adéquatement aux enjeux actuels.

Cette réunion a mis en évidence les tensions au sein de la Ligue des États arabes et a révélé une profonde division entre ses membres. Certains États ont remis en question la pertinence et l'efficacité
de l'organisation, soulignant sa perte de crédibilité en tant que médiateur dans les conflits régionaux et son manque de soutien concret aux pays arabes en crise, comme la Syrie, la Libye, le Yémen, et la Palestine, qui subit la destruction systématique de Gaza par l'entité sioniste. D'autres États membres ont exprimé des désaccords profonds concernant des questions clés, notamment la normalisation des relations avec Israël. Certains ont cherché à établir des liens plus étroits avec Israël, tandis que d'autres ont critiqué vivement cette approche, considérant cela comme une trahison des principes arabes.

Ces divisions au sein de la Ligue des États arabes reflètent également les rivalités et les intérêts divergents entre les pays membres, compromettant la solidarité régionale nécessaire pour faire face
aux défis communs, tels que l'agression israélienne contre les territoires palestiniens, l'instabilité politique, économique et sécuritaire dans la région arabe, ainsi que les crises humanitaires touchant les réfugiés et les déplacés internes, ainsi que le développement socio-économique durable. La réunion ministérielle du Conseil de la Ligue arabe a ainsi exposé les fissures profondes et les failles institutionnelles de l'organisation, mettant en lumière sa paralysie et annonçant la perception de sa mort imminente. Face à ces développements, il est impératif de réfléchir sérieusement à la nécessité de réformer et de revitaliser la Ligue des États arabes afin qu'elle puisse répondre aux attentes et aux aspirations des peuples arabes et jouer un rôle constructif dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans la région.

Cependant, la réforme et la revitalisation
de la Ligue arabe semblent difficilement réalisables compte tenu des divergences profondes entre les pays ayant établi des relations diplomatiques avec Israël et ceux qui rejettent cette voie de capitulation et de soumission aux dictats américains et israéliens. Dans cette optique, il est envisageable que ces derniers pays recherchent une nouvelle forme de coordination à travers une nouvelle Ligue des États arabes, plus indépendante et opérationnelle, afin de surmonter l'impasse de l'institution actuelle.

En somme, la réunion du Conseil de la Ligue arabe a mis en lumière les défis majeurs auxquels cette organisation est confrontée et a suscité des interrogations quant à son avenir. La voie de la réforme et de la revitalisation demeure incertaine, mais il est impératif que les États arabes réfléchissent sérieusement à la manière de redonner à cette institution son rôle clé dans la région.

Mustapha STAMBOULI, le 13/10/2023

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