En Tunisie, la complexité des enjeux politiques et sociaux est manifeste, et la tentation de proposer des solutions simples à des problèmes profonds est présente. L'actuel pouvoir semble embrasser des clichés populaires, tels que le discours de donner le pouvoir au petit peuple ou blâmer les riches comme étant à l'origine de la pauvreté du pays. Des slogans tels que "Révolution pour la dignité" sont brandis comme des étendards, promettant un changement radical et rapide.
Ces idées, bien qu'elles puissent trouver un écho fort dans une population cherchant des réponses rapides à des défis complexes, risquent de négliger la véritable nature des problèmes auxquels la Tunisie est confrontée. La réalité politique et économique du pays est façonnée par une combinaison de facteurs historiques, culturels, économiques et institutionnels, qui ne peuvent être résolus par des solutions simplistes.
La croyance que le simple transfert du pouvoir vers le "petit peuple" résoudra automatiquement les problèmes sous-estime la nécessité d'institutions solides, d'une gouvernance efficace et d'une compréhension approfondie des mécanismes économiques.
Accuser les riches de tous les maux peut masquer des questions structurelles plus profondes liées à la distribution des ressources, à la création d'emplois durables et à l'éducation.
La Tunisie, après la fausse Révolution de 2011, a connu des avancées significatives en matière de liberté et de démocratie, mais les défis persistent. Une approche plus nuancée et réfléchie pourrait impliquer un engagement profond dans la réforme institutionnelle, la promotion de l'éducation, la stimulation de l'investissement durable et la création d'un environnement propice aux petites entreprises.
La réflexion sur l'avenir de la Tunisie nécessite un examen attentif de la complexité des problèmes, plutôt que de se laisser séduire par des slogans simplistes. La construction d'une Tunisie nouvelle et prospère nécessitera une vision holistique, des stratégies bien pensées et un engagement soutenu envers des réformes réfléchies plutôt que des solutions simplifiées qui risquent de laisser les problèmes sous-jacents sans réponse.
Mustapha STAMBOULI
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