L’heure est grave : des morts, des blessés en grand
nombre et des citoyens rendus aveugles volontairement. Ceci prouve encore une
fois que l’appareil de répression n’a pas été démantelé et que le gouvernement
adopte une attitude repoussant tout dialogue avec les populations. Ainsi, nous
pouvons déduire que le pouvoir se fascise et met entre parenthèse le processus de
transition et cherche à s’installer définitivement en dépit de la contestation
croissante. L’opposition, pour être crédible, doit quitter sans délai l’Assemblée
Constituante et construire un Front de Salut National avec un projet clair pour
sortir le pays de l’impasse et affronter le pouvoir qui devient de facto
illégal car utilisant la force d’une manière arbitraire et meurtrière contre le
peuple. Tous ceux qui attendent le miracle s’illusionnent, jouent le jeu du pouvoir et rament contre l’intérêt
du peuple. Une certitude : la troïka ne lâchera pas le pouvoir sans un
sursaut populaire appuyé par la société civile et les Forces vives de la
Nation.
Nous avançons vers la banqueroute car les indicateurs
économiques sont au rouge entrainant une dégradation des conditions de vie des
populations et l’augmentation du chômage.
Face aux revendications légitimes du peuple le gouvernement
compte-t-il poursuivre sa politique de répression comme réponse à son propre échec ?
L’UGTT assume l’entière responsabilité de cette situation
car cette dernière a donné un blanc-seing au pouvoir en annonçant solennellement
à la conférence alibi que l’ANC gardait toute sa légitimité au-delà du 23
octobre 2012. La Centrale de Hached trouve-elle aujourd’hui son compte dans ce
soutien sans limite ? De notre côté, nous croyons fermement que la stratégie
adoptée est erronée à moins que l’UGTT n’ait tendu un piège au gouvernement
pour l’acculer à se dévoiler.
La situation explosive dans le pays et particulièrement à
Siliana exige que la société change de moyens de lutte et opte pour une
stratégie de mobilisation populaire en lieu et place de discours. Les moyens
sont multiples telles que
désobéissance civile, grèves tournantes,
grève générale, grève de faim, etc. Nos ennemis sont capables
d’entreprendre ces actions. Rester dans la rhétorique est un échec annoncé, ce
que la population a bien compris. Suivons son exemple à l’échelle nationale et
organisons-nous pour mettre fin à la descente aux enfers que vit la Tunisie
avec la complicité de l’opposition.
Nous relevons un durcissement inattendu de la part du
pouvoir ! Pourquoi le chef du gouvernement tient-il à ce gouverneur sachant que le peuple est souverain et exige
son départ ? Son obstination signale-t-elle un manque d'expérience ou est-ce le
reflet de sa pensée profonde à savoir qu'il nie au peuple le droit à la parole
et à l'action. Est-ce là la démocratie qu’il cherche à nous vendre et à
vendre au Monde entier ?
Mustapha STAMBOULI