Le journal numérique Leaders a publié le 25 /11/2012 une
communication de l’intellectuel et penseur
tunisien Abdewahab Meddeb sur son intention de créer avec des intellectuels musulmans de
l’aire géographique comprise entre le Maghreb et l’Asie un réseau séculier
musulman pour contrecarrer l’influence de l’internationale wahhabite. Sa
proposition nous surprend et nous interpelle car elle semble phagocytée par le
discours fondamentaliste et elle intériorise les fondamentaux de celui-ci au
lieu d’en sortir et e construire un autre discours-projet. En effet, à notre
avis, les quatre points de son argumentation n’apportent aucun nouvel éclairage
sur la problématique actuelle. Dommage !
Oui, il y a urgence à
s’opposer à l’idéologie rétrograde wahhabite qui cherche l’affrontement et la
domination et sème la discorde et joue le jeu de l’impérialisme international et
du sionisme. Mais la proposition de réponse de la part d’Abdelwahab Meddeb à
cette dérive fasciste wahhabite repose sur une antinomie évidente :
séculier/musulman. Présenter la lutte ainsi exclue tous les autres
intellectuels appartenant à une autre confession et les libres penseurs. Quant
à la détermination géographique désignée par Meddeb, elle est également
exclusive et restrictive. Il faudrait créer une internationale des penseurs et
intellectuels séculiers respectueux de la liberté de conscience et de l’Autre à
travers le Monde. Ce réseau devrait militer pour l’interdiction des régimes
théocratiques et exclure des Nations Unies les Etats qui adoptent comme Loi
fondamentale un texte exclusivement religieux, car ce choix est en contradiction avec la Charte des
Nations Unies. Celle-ci stipule clairement la liberté de conscience et
l’égalité Homme-Femme. Lire la suite