01 décembre 2012

Marzouki, serait-il le Coty tunisien !


L’intervention de Moncef Marzouki du 30 novembre en réaction tardive aux  troubles qui affectent depuis une semaine la région  de Siliana est une preuve que le cadre institutionnel issu du 23 octobre 2011 est un échec total et prouve, encore une fois, que la classe politique dans son ensemble est incapable de diriger le pays et de le sortir de son blocage politico-économique. Marzouki, malgré son échec cuisant,  ne pense qu’à sa réélection pour s’éterniser à Carthage. Sa prestation est un non-évènement car ses prises de position sont sans conséquence sur le déroulement de la vie politique dans notre pays et ses propositions dénotent qu’il est un président déconnecté.


Un président qui demande à tout le monde d'intervenir pour sauver un pays à la dérive sans pouvoir agir lui-même équivaut à une mascarade dramatique unique dans son genre. A ma connaissance, seul le président français René Coty a fait mieux que Marzouki en cédant son absence de pouvoir au Général De Gaulle. A qui Marzouki cédera-t-il son inutilité ?!

Marzouki, incapable d’influencer le courant des évènements, constitue une anomalie institutionnelle. Sa prestation d’hier nous laisse perplexe et inquiet sur l’avenir immédiat car le pays est rentré dans une phase de turbulence et d’insécurité semblable à celle du mois de décembre 2010. S’il n’est pas en mesure de convoquer une conférence nationale souveraine des Forces Vives de la Nation, il ne lui reste qu’à partir. 
Ce Forum aura pour charge de débattre du contenu de la future Constitution et de mettre en place  une ultime transition permettant l'installation d'un pouvoir non provisoire. Sans cela, la Tunisie pourrait connaitre des jours difficiles voire une banqueroute intégrale.

Il ne revient pas à l’UGTT d’être la médiatrice eu égard à son rôle dans le conflit. Alors, Marzouki, sachez quitter le pouvoir au lieu d’être un président potiche !

Pour ceux qui considèrent que Marzouki n’est comparable au président, je leur dirai ceci : Je critique le système et les personnes qui l’acceptent. Rien ne permet d’affirmer que De Gaulle seul est le maitre d’œuvre de la fin de la guerre d’Algérie. Je rappelle ces dates : début de la guerre octobre 1954, coup d’Etat de De Gaulle en 1958, fin de la guerre 1962. L’intensification de la guerre a eu lieu sous la présidence de De Gaulle. Le peuple français ne voulait pas de cette guerre destructive, surtout après la révolte des généraux en Algérie et la création de L’OAS. Mendès France n’avait guerre d’estime pour Coty et n’a pas apprécié sa cession de pouvoir pas plus que Mitterrand- pour rappel.