L’intervention de Moncef Marzouki du 30 novembre en réaction
tardive aux troubles qui affectent
depuis une semaine la région de Siliana
est une preuve que le cadre institutionnel issu du 23 octobre 2011 est un échec
total et prouve, encore une fois, que la classe politique dans son ensemble est
incapable de diriger le pays et de le sortir de son blocage
politico-économique. Marzouki, malgré son échec cuisant, ne pense qu’à sa réélection pour s’éterniser
à Carthage. Sa prestation est un non-évènement car ses prises de position sont
sans conséquence sur le déroulement de la vie politique dans notre pays et ses propositions
dénotent qu’il est un président déconnecté.
Un président qui demande à tout le monde d'intervenir pour
sauver un pays à la dérive sans pouvoir agir lui-même équivaut à une mascarade
dramatique unique dans son genre. A ma connaissance, seul le président français
René Coty a fait mieux que Marzouki en cédant son absence de pouvoir au Général
De Gaulle. A qui Marzouki cédera-t-il son inutilité ?!
Marzouki, incapable d’influencer le courant des évènements,
constitue une anomalie institutionnelle. Sa prestation d’hier nous laisse perplexe
et inquiet sur l’avenir immédiat car le pays est rentré dans une phase de
turbulence et d’insécurité semblable à celle du mois de décembre 2010. S’il
n’est pas en mesure de convoquer une conférence nationale souveraine des Forces
Vives de la Nation, il ne lui reste qu’à partir.
Ce Forum aura pour charge de débattre du contenu de la
future Constitution et de mettre en place
une ultime transition permettant l'installation d'un pouvoir non
provisoire. Sans cela, la Tunisie pourrait connaitre des jours difficiles voire
une banqueroute intégrale.
Il ne revient pas à l’UGTT d’être la médiatrice eu égard à
son rôle dans le conflit. Alors, Marzouki, sachez quitter le pouvoir au
lieu d’être un président potiche !
Pour ceux qui considèrent que Marzouki n’est comparable au
président, je leur dirai ceci : Je critique le système et les personnes
qui l’acceptent. Rien ne permet d’affirmer que De Gaulle seul est le maitre d’œuvre
de la fin de la guerre d’Algérie. Je rappelle ces dates : début de la
guerre octobre 1954, coup d’Etat de De Gaulle en 1958, fin de la guerre 1962. L’intensification
de la guerre a eu lieu sous la présidence de De Gaulle. Le peuple français ne
voulait pas de cette guerre destructive, surtout après la révolte des généraux
en Algérie et la création de L’OAS. Mendès France n’avait guerre d’estime pour
Coty et n’a pas apprécié sa cession de pouvoir pas plus que Mitterrand- pour
rappel.